L'anime reprend le principe déjà vu et revu du type qui arrive dans un village paumé et qui va devoir faire de son mieux pour s'intégrer à son nouvel environnement. (Vous avez dit Higurashi ?) De cet environnement, parlons-en. Une classe de croque-morts alternant entre tentatives de friendliness et d'indifférence envers notre héros, ce qui doit particulièrement le mettre à l’aise. Le spectateur n'est également pas aidé car l’histoire commence avec une visite à l’hôpital, particulièrement brutale et mal amenée, de trois élèves de sa classe afin de venir lui faire un petit coucou, ou alors lui donner envie de décamper en vitesse au vu de la manière dont le mettent au parfum.
Oui, car il se passe des choses, dans sa classe, la fameuse « 3rd class, 9th grade », ou 3ème-3, je suppose. En effet, une tragédie eut lieu il y a 26 ans de cela dans cette classe. Une élève excellant dans tous les domaines, populaire de surcroit, mourut dans des circonstances pour le moins obscures. Voilà, nous avons notre histoire qui fait peur.
Tout ce tsoin-tsoin, c’est ce que semble cacher les élèves de la classe à notre héros. Comment le savons-nous ? Grâce à Mei Misaki, bien sûr ! Cette élève que tout le monde semble esquiver telle une porte-mort, est une belle source de mystère, elle aussi. Elle porte un cache-œil, apparait/disparait comme si de rien n’était et autres trucs paranormaux particulièrement effrayants. Ce personnage va être un véritable sésame vers tous les délires pour cet anime.
Depuis le début, tous les élèves semblent vouloir dire quelque chose à notre héros, mais certains y sont opposés, ce qui déclenche parfois des similis de disputes sous les yeux du héros. S’il était sain dans son esprit, sa première réaction serait évidemment d’en savoir plus. Non, il préfère aller voir Misaki, fleur bleue, qui se fait une joie d’apparaître à chaque fois que le sujet de l’accident est indirectement abordé. Premier problème donc, d’autant plus que notre héros a parfois le don de se faire des choses idiotes dans ces situations, je pense notamment au moment où il la voit à travers la porte de la bibliothèque (Pourquoi prendre soin de fermer la porte alors que ses camarades lui parlaient de quelque chose d’important ?), ou encore sa première rencontre avec l’intéressée dans l’ascenseur de l’hôpital. Celle-ci apparaît tout à fait normalement dans son dos, en uniforme scolaire, une poupée à la main, se dirige vers la morgue (il doit être plus de minuit), et se paye le luxe de disparaître dans un couloir « clos », ce qui ne semble pas déranger notre héros dans ce cas, comme ses camarades dans les autres où il leur pose un lapin. Everything is perfectly alright in an anime world. Que de ficèles scénaristiques risibles.
On assiste alors à un amoncellement de scènes totalement inutiles ou presque car tentant de suggérer au spectateur qu’un truc cloche avec la demoiselle. Merci, je suis peut-être un peu con, mais tout de même. (La disparition dans une ruelle sombre, ou sur le toit de l’école, la réaction d’une élève lors de l’EPS à la mention de son nom, quelle utilité, honnêtement ?) L’équipe en charge de l’anime réussit même à placer des dialogues littéralement vains, comme le désormais culte « J’aime bien la plus pluie froide, c’est ma préférée ».
Cette accumulation de merde ne sert qu’à une chose, nous faire une révélation incroyablement lugubre et stupéfiante à la fin de l’épisode 3 : Misaki est en réalité un fantôme/truc que tout le monde ignore, et le héros est censé être le seul à pouvoir la voir. Merci Capitaine Evident. Mais vu que ce n’était pas assez, on a préféré nous faire passer le message à l’aide d’un artifice digne de Destination Finale, en nous offrant la mort la plus ridicule de l’histoire de la Japanimation, et mes côtes s’en souviendront longtemps.
Trèves de plaisanteries, la drôlerie de la scène ne fait que confirmer une chose, qui est que l’on se fout de votre gueule, et ce de A à Z. Tout ça pour ça ? Tout cet entassement de scènes ridicules pour en arriver là ? Je ne sais pas pour vous, mais je suis inquiet pour l’industrie, pour le coup.
D’autant plus que la série se dote de défauts à tous les niveaux, avec des décors d’une platitude presque insoutenable que l’on pourraient presque confondre avec des .jpg aplatis en guise de textures tant le tout manque de relief et de « présence » , un chara-design hideux confirmant le fait que Noizi Itô devrait se cantonner au moeblob, et ce côté statique dans l’animation qui fait que quasiment rien ne bouge. Oh, après tout, au point où nous en sommes, ça doit sûrement être dû au fait que le temps s’est arrêté il y a 26 ans.
Les moyens pour tenter de rendre l’anime effrayant sont tous aussi datés que nullissimes, entre les « musiques » se limitant souvent à des fréquences sonores élevées, des bruits suraiguës et une saturation excessive, des dégradés du noir vers le gris sur le visage d4rk des personnages , les plans plongés vers le visage des personnages, le tout avec des yeux écarquillés montrant la surprise du protagoniste… Combiner le tout et vous obtenez quelque chose de profondément absurde. C’est d’autant plus ridicule que cette redondance semblent signifier « Ici, tu dois avoir peur, fais attention, il va se passer un truc ! ». Mention spéciale aux images semi-subliminales d’horribles poupées ayant des ronces à la place du cœur.
Après le cryflag d’Anohana, nous tenons le fearflag d’Another. Monde de merde.
Je veux bien être gentil, compréhensif, voire même tolérant envers certains animes que pourtant je déteste. Je peux par exemple comprendre que l’on aime Kiss x Sis ou Kodomo no Jikan, car des gens peuvent être attirés par le côté sexuel de la chose. Seulement, ici, cet anime semble s’adresser à des adeptes de l’horreur, et on ne fait que se foutre ouvertement de leur gueule, et on a l’impression, comme cela a été justement mentionné plus haut, de regarder l’adaptation d’une de ces merdes cosmiques de « Chair de poule », qui peinera à faire trembler le caleçon d’autre chose que celui d’un nourrisson. Comprendre qu’il faut avoir très mauvais goût pour apprécier cette… chose.
Par ailleurs, je n'ai pas parlé de l'appartenance de la mère du héros à la fameuse classe maudite (très subtile), ou de l'œil de verre de Misaki, de la même couleur que ceux d'une poupée à son effigie, qui, je l'espère, sera la clé d'un chasse aux fantômes de poupées. Notons d'ailleurs une fois de plus l’enchaînement des évènements :
"Tu veux voir ce qu'il y a sous mon cache-œil ?"
*montre son œil de verre*
"Tu as peur ?"
"Pas vraiment"
"OK, montons pour parler"
C'est qu'il ne serait pas foutu de lui demander pourquoi elle a un œil de verre, dis-donc...
PS : Il m'est désormais sûrement impossible de descendre un escalier avec un parapluie sans être paranoïaque ou sans éclater de rire.