de Zêta Amrith le Mer 28 Déc 2011, 17:07
SERIES NOTABLES
Mawaru Penguindrum (A+)
Série de l'année à la direction artistique sans failles, tantôt fantaisiste, tantôt angoissante, souvent inclassable. Quinze ans après son magnum opus, Kunihiko Ikuhara met le paquet sur cette histoire de destins et de malédictions en dormance, semant à chaque recoin symboles et détails parfois fascinants. Il faudra sans doute plusieurs années avant de complètement décoder les tenants et aboutissants de ce morceau de bravoure.
Usagi Drop (A)
L'un des meilleurs slice-of-life jamais réalisés, qui en coupant les ponts avec les séquences plus discutables du manga d'origine parvient à se hisser au niveau de prestige des grands crus Production IG. Mignon sans être stérile, c'est un cas d'école pour comprendre comment utiliser le moe à bon escient. Un succédané de luxe pour ceux qui se morfondent de l'absence d'anime Yotsuba ! à l'heure actuelle.
Tiger & Bunny (A-)
Sunrise réinvente le divertissement pur avec cet anime de super-héros à l'ancienne serti de nobles sentiments. La prise de risque du protagoniste quarantenaire et père de famille est à signaler immédiatement. Malgré une technique en demi-teintes et un ton comico-emo lunatique, cet outsider réussit à engendrer une certaine sympathie pour ses personnages et bénéficie en outre d'une narration très carrée.
Puella Magi Madoka Magica (B)
Shaft sous l'égide de son mac Akiyuki Shinbo se refait une réputation via cet anime de desperate magical girls situé quelque part entre Nanoha, Bokurano et Evangelion. Si le déroulement de la série, pesante à l'extrême, est tout à fait intéressant, atteignant un pic d'intensité au terme du premier tiers de l'histoire, la fin loupe le coche en dispensant une non-réflexion inaudible, que les errements intellectuels du scénariste rendent d'autant plus difficile à rattacher à quelque message que ce soit.
Kamisama Dolls (B-)
Adaptation par Brains Base du manga de mascottes pseudo-mécanisés qui se tapent dessus à l'orée du bois. Le spécialiste des comédies gogos y insufflant une fraîcheur grimaçante, la série se révèle particulièrement agréable à suivre. Mais aussi, ambivalente de par son jonglage permanent entre delirium et drama, et parfaitement vaine, la production s'interrompant avant l'apparition du premier antagoniste de poids.
Steins;Gate (B--)
Ca n'est pas tous les jours qu'on tombe sur un scénario de visual novel à peu près décent. Bien sûr, des tas d'éléments qui n'ont rien à faire dans cette histoire de voyage temporel, comme des maids ou les otakus d'Akihabara, se mettent en travers pour empêcher de tirer quoique ce soit de réellement novateur de cette science-fiction bâtarde signée Nitroplus et White Fox. Néanmoins, ça se laisse grignoter.
Ano Hana (B--)
Mièvre à souhait, le périple mémoriel de cette bande d'adolescents traumatisés par la disparition de leur amie propose son lot de moments touchants et de rebondissements pertinents. Malheureusement, les épisodes finaux tirent de trop sur la corde, le dernier d'entre eux confinant à l'insupportable, et l'on en ressort aigri, persuadé que Ano Hana n'aurait jamais dû être une série TV mais plutôt un long-métrage de 80 minutes.
Fractale (B--)
La série commence sous de très bons auspices. Sorte de Eureka seveN matiné de cyber-espace et de réalités augmentées issues de Dennou Coil, on croit alors en la volonté de Yutaka Yamamoto de dire adieu au Comiket et de se lancer dans de l'anime d'aventures, du vrai, du consistant. Malheureusement, le sous-texte de l'oeuvre devient plus illisible chaque semaine et termine de se crasher lors d'un final juste incompréhensible.
+ Bon démarrage de Mobile Suit Gundam AGE qu'il reste, c'est plus difficile, à confirmer sur la durée.
Pas testé Ao No Exorcist et Last Exile : Ginyoku No Fam qui paraît-il seraient de bon niveau.
FORMAT OVA
Armored Troopers Votoms : Alone Again (A)
Le moins connu des réalisateurs reconnus, Ryousuke Takahashi, termine sa franchise-phare avec ce qui est sans doute le produit video de l'année. Si ce n'était sa forme diminuée par un budget liliputien, il y aurait peu à redire de cet anirobot de haute facture où cohabitent /m/ intégrisme et finesse des relations inter-personnages.
TOWANOQUON (B--)
Les bonnes intentions ne font pas tout, preuve en est ce spécimen du studio Bones, qui promettait force de bastons futuristes entre cyborgs et mutants mais se noie fréquemment dans son delta sentimentaliste nippo-japonais où de vulgaires allégories florales et psychologisantes nous fatiguent déjà avant les premiers pugilats.
LONG-METRAGES
Children Who Chase Lost Voices from Deep Below (B)
A force d'être comparé sans raison à Hayao Miyazaki, Makoto Shinkai se décide à marcher dans les pas du maestro à l'occasion de cet anime plus anime que d'ordinaire. Grand-public et accessible, le film se veut être le virage entertainment du créateur, et jouit d'une écriture plus évidente. Sympathique mais dépourvu de relief.
The Tibetan Dog (B)
Masayuki Kojima et Madhouse adaptent un conte pour enfants chinois, en découle ce long-métrage simple et sans artifices. Archi-classique, le récit n'offre pas d'occasions de rester bouche bée mais le cadre naturel, folklorique et l'orthodoxie des rôles confiés aux divers personnages rappellent le charme suranné des WM Nippon Animation.
Macross Frontier : Wings Of Goodbye (B)
Shoji Kawamori se rachète partiellement dans cette relecture filmique du navet Macross Frontier. Plus équilibré, riche en fan-service et surtout mieux défini quant à ses objectifs, le long-métrage ne casse pas trois pattes à un Valkyrie mais rend au passage son honneur à une saga sévèrement abimée.
Midori-Ko (?)
Pas de note pour cet OVNI expressionniste de Keita Kurosaka qui procure une nouvelle visibilité à l'autre anime. On n'avait pas recroisé long-métrage aussi étrange depuis le Belladonna de Mushi Pro au début des années 70'.
Osamu Tezuka's Buddha (B-)
Adaptation scolaire du manga du Maître Osamu Tezuka par le vice-président de la Toei. S'il est certes impossible de se vautrer avec pour fondations un classique aussi stable, il est plus infaisable encore d'en égaler l'émotion et la spontanéité. Cinglant échec commercial, ce premier opus semble condamner le projet de trilogie aux orties.
+ A checker éventuellement From Up On Poppy Hill de Ghibli et The Princess & The Pilot chez Madhouse.
Place à 2012 et au retour des robots géants.