
Réalisation : Umanosuke Iida (1961-2010)
Scénario : Saizo Nemoto
Chara-Design : Toshihiro Kawamoto
Animation : BONES
Quon est un ATTRACTER, un humain doté de pouvoirs surnaturels qui se manifestent lors de forts bouleversements émotionnels. En compagnie d'autres mutants aux capacités très variées, lesquels utilisent un parc de loisirs comme couverture, il recherche et vient au secours des ATTRACTERS en devenir en bravant les soldats d'une police secrète dédiée à leur extermination...
Puisque l'on attendait chacun que son voisin le fasse, voici le topic.
Towa No Quon est donc le premier anime du studio BONES à suivre le model-business impulsé ces derniers temps par Production IG et Xebec avec Broken Blade, et qui consiste en une série de films de quarante minutes servis à intervalles réguliers dans une poignée de salles spécialisées. Répartie sur six épisodes, l'histoire de Towa No Quon fut élaborée à la base par feu Umanosuke Iida, second réalisateur de Mobile Suit Gundam : The 08th MS Team, mais plus connu dans l'hexagone pour avoir dirigé l'adaptation télévisée de Hellsing chez Gonzo. Le studio BONES, qui comprend nombre de transfuges de Sunrise et par conséquent certains anciens collaborateurs du monsieur, s'est ainsi plié en quatre pour mener son projet à bon port, engageant au passage quelques vedettes du secteur.
Le premier épisode donne fortement l'impression d'être en face d'un produit pensé originellement pour le petit écran mais converti en une autre formule dans la dernière ligne droite. Tant le design des personnages, assuré par Toshihiro Kawamoto mais qui rappelle d'abord celui de la version TV de Toward The Terra, que la direction artistique un peu légère pour le grand-écran, évoquent davantage une série de luxe qu'un anime conçu pour le cinéma, au point d'être bien en-deça des qualités plastiques d'un Xam'd - titre auquel Towa No Quon adresse plusieurs tapes sur l'épaule évidentes en matière esthétique. Malgré la participation graphique de noms pour le moins vibrants - comme Yutaka Izubuchi lequel se fend d'un mecha-design que n'aurait pas renié Shinji Aramaki - Towa No Quon, par ailleurs non dépourvu de 3D, n'est donc pas la claque technique à laquelle BONES nous avait habitués sur ses précédentes créations originales : quelques très bonnes scènes d'action nerveuses s'intercalent dans une mise en scène relativement ordinaire, au demeurant tout à fait honnête, mais sans intensité particulière eu égard au format.
S'agissant de l'histoire, elle pourrait être résumée ainsi : les X-Men revus et corrigés pour les otakus. On y retrouve en effet les éléments principaux du comics de Marvel, réajustés en fonction du public nippon - c'est-à-dire saupoudrés de fan-service, des quelques archétypes usuels, de monstres de tokusatsu, de power-armors à la Bubblegum Crisis et de pétales de fleurs de cerisiers. Certains y verront aussi une réactualisation plus sentimentale de la licence Cyborg 009. Quoiqu'il en soit, inutile de traquer l'imagination débordante du script de ce premier opus, Towa No Quon tire à sa manière les leçons des précédents échecs commerciaux de BONES en proposant un postulat tout ce qu'il y a de plus simple, peuplé de personnages basiques qui ne font montre d'aucune nuance ou densité.
Et si, pour l'heure, cette modestie généralisée neutralise les attentes placées en l'anime, cela pourrait être au final son meilleur atout dans l'adversité : car last but no least, à l'image d'un Heroman, ce premier épisode de Towa No Quon est un divertissement tout à fait correct, aux effluves surannées. dont l'absence de brio n'a d'égale que l'absence de tares rédhibitoires, et qui mérite certainement que l'on laisse soin au prochain volet de départager les commentaires.