Osamu Dezaki: hommage à un réalisateur de génie

[Xanatos]

Bonjour à toutes et à tous!

Calypolite avait eu l'année dernière l'excellente idée de créer un sujet dédié à l'immense Yoshiaki Kawajiri.

J'ai décidé à mon tour d'en créer un consacré à l'un de mes réalisateurs favoris: Osamu Dezaki.

Osamu Dezaki, l'un des plus grands metteurs en scène actuels et la quasi totalité des oeuvres animées qu'il a réalisé sont devenus d'authentiques classiques de l'animation japonaise.

Osamu Dezaki excelle dans le registre des oeuvres dramatiques et tragiques ou sa mise en scène magistrale vous saute aux yeux, grâce à des scènes impressionnantes et touchant directement le coeur du spectateur. Mais il est tout aussi bon sur des oeuvre plus axées sur l'aventure et l'humour tout en ne négligeant pas les moments dramatiques.
Je vais répertorier les DAs de ce réalisateur que j'ai vu et vous donner mon point de vue "en bref" pour chacun d'entre eux. Pour le premier message je vais commencer par les séries télévisées.

Je vais aussi donner les liens des autres topics du forum dédiés aux oeuvres originales que Osamu Dezaki a adapté.

Versailles no Bara/Lady Oscar

viewtopic.php?f=10&t=468

Golgo 13

viewtopic.php?f=10&t=2984

Ace Wo Nerae/Jeu Set et Match

viewtopic.php?f=10&t=2249

Ashita no Joe 2

viewtopic.php?f=10&t=4525

Lupin III

viewtopic.php?f=10&t=388

Cobra

viewtopic.php?f=10&t=976

Black Jack et les oeuvres d'Osamu Tezuka en général

viewtopic.php?f=10&t=3888

Pour le premier message je vais commencer par les séries télévisées.
Désolé par ailleurs si je n'ai pas mis Rémi sans Famille, mais je n'ai pas vu suffisamment d'épisodes de cette série pour donner un avis suffisamment objectif et détaillé.



Jeu, Set et Match/ Ace Wo Nerae! (1973)

(d'après le manga de Sumika Yamamoto)

C'est une très bonne série. Elle est techniquement très kitsch, mais le charisme des personnages et la qualité de l'histoire compensent les lacunes de l'animation. L'histoire mêle habilement humour, romance, action et émotion, et les matchs de tennis sont très prenants.


L'île au Trésor/ Takarajima/Treasure Island (1978-1979)

(d'après le roman de Robert Louis Stevenson)

Une excellente série d'aventures dans laquelle la "griffe" caractéristique du réalisateur s'étoffe et prend ses marques. Le récit est dynamique, exaltant, dépaysant et touchant. Ce n'est pas tant le trésor en lui même qui est intéressant, mais les moyens que mettent en oeuvre les protagonistes pour le découvrir. Et la relation "père/fils" entre John Silver et Jim Hawkins est très émouvante.



Lady Oscar/Versailles no Bara (1979-1980)

(d'après le manga de Riyoko Ikeda)

Certainement la série animée la plus émouvante que j'ai vu jusqu'à présent. C'est une oeuvre épique, romanesque et poignante mêlant habilement fiction et réalité historique. Et Oscar est de loin mon héroïne préférée, c'est une femme intelligente, passionnée et tourmentée. Le premier grand chef d'oeuvre de Dezaki (bien qu'il n'ait réalisé que les épisodes 19 à 40) qui a su transcender la série dès son arrivée à la mise en scène.



Ashita no Joe 2 (1980-1981)

(d'après le manga de Asao Takamori et Tetsuya Chiba)

C'est un monument et l'un des plus beaux bijoux de l'animation japonaise. C'est un drame social extrêmement poignant et d'une intensité prodigieuse, sachant alterner avec brio vie quotidienne et matchs de boxe haletants, tout cela au service d'une animation de grande qualité. C'est en quelque sorte le "Rocky" japonais, mais en encore mieux (et dieu sait que j'adore Rocky!)
Joe Yabuki est un héros légendaire, plus de 40 ans après sa création, sa popularité est toujours aussi forte au Japon à l'heure actuelle.



Cobra (1982-1983)

(d'après le manga de Buichi Terasawa)

La meilleure série de tous les temps. Quoi comment ça je suis pas objectif!
Cobra est une série quasiment parfaite: dessins superbes, animation excellente, musiques fabuleuses... Le héros est génial, hyper drôle et charismatique, l'univers est d'une richesse foisonnante et fascinante et les scènes d'action sont époustouflantes. De tous les DAs ayant bercé mon enfance, c'est celui ci que j'ai éprouvé le plus de plaisir à redécouvrir (ex-aequo avec Lady Oscar).
Cobra est une de mes séries favorites et l'une des meilleures d'Osamu Dezaki. C'est un authentique classique de la science fiction et du Space Opera.



Très Cher Frère/ Oniisama e (1991-1992)

(d'après le manga de Riyoko Ikeda)

C'est un thriller psychologique très sombre et envoûtant. L'intrigue sait entretenir le suspense et distille les révélations petit à petit. L'ambiance onirique du récit est unique en son genre, les personnages sont attachants et surtout, l'histoire regorge de moments déchirants et poignants.
Une pure merveille, servie par des musiques divinement belles.

[Xanatos]

A présent, au tour des films et téléfilms réalisés par Dezaki!



Cobra le film (1982)

Le long métrage de l'homme au Psychogun est très différent de la série TV. Il baigne dans une ambiance mélancolique, poétique et douce amère.
Notre héros n'a pas son invulnérabilité légendaire et est régulièrement totalement dépassé par les événements. Je dois dire que ce film m'a beaucoup déçu la première fois que je l'ai vu, tant il est éloigné de l'ambiance de la série que j'adore. Mais, au fil de mes revisionnages, je l'ai réevalué et davantage apprécié, son atmosphère particulière est très originale et de plus, il est magnifiquement réalisé et animé. Un bon film, mais qui n'a pas le charme de la série TV.



Golgo 13 (1983)

(d'après le manga de Takao Saito )

Ce long métrage animé cinématographique est un polar noir, brutal et sans concessions. Golgo 13 nettoyeur professionnel passe du statut de "chasseur" à celui de "proie", il est traqué sans relâche par l'organisation de Léonard Dawson, un homme dont le fils a été assassiné par notre "héros".
Un très bon film d'action, extrêmement efficace qui n'a rien perdu de son punch, seuls quelques effets spéciaux ont mal vieilli.




Lupin III- Good Bye Lady Liberty (1989)

(D'après le manga de Monkey Punch)

Ce tout premier téléfilm de Lupin a un graphisme rétro et caricatural, il est néanmoins très expressif. Son animation est correcte sans plus. En revanche le scénario est très bon, captivant et on retrouve avec plaisir l'humour, le fun et l'esprit d'aventure de la série TV. Un très bon téléfilm!



Lupin III - Le Dictionnaire de Napoléon (1991)

Ce troisième téléfilm est hélas bien moins bon: le graphisme est affreux et l'animation est catastrophique. Heureusement le scénario est assez délirant et nous fait passer un bon moment. Un téléfilm agréable mais complètement anecdotique.



Lupin III - Le trésor d'Harimao (1995)

Tout simplement LE meilleur téléfilm de Lupin III réalisé par Dezaki. Le graphisme est très bon (Lupin a des mimiques irrésistibles), l'animation est excellente et on retrouve les effets de style chers au réalisateur ainsi que sa mise en scène magistrale. Le scénario est un croisement habile entre l'univers d'Indiana Jones, celui de James Bond (le personnage de Lord Archer faisant fortement penser au James Bond interprété par Sean Connery) et enfin celui de Lupin. L'histoire est truffé de scènes d'action spectaculaires et de gags absolument hilarants!
Un excellent téléfilm qui fait honneur à la saga des Lupin III.



Black Jack le film (1996)

(D'après le manga de Osamu Tezuka)

C'est assurément LE meilleur film d'Osamu Dezaki. Le graphisme de son ami Akio Sugino est magnifique (il est à l'apogée de son art) et l'animation est excellente. On y retrouve l'ambiance très sombre de la série d'OAVs.
Le scénario constitue une excellente intrigue policière, nous tenant en haleine jusqu'au dénouement et le suspense est omniprésent.
C'est l'un des meilleurs films d'animation que je n'ai jamais vu et qui fait honneur à l'oeuvre originale de Osamu Tezuka.
Le film de Black Jack est un chef d'oeuvre indispensable!!

[Xanatos]

Et maintenant, parlons des OAVs réalisés par Dezaki!



Jeu, Set et Match 2/ Ace Wo Nerae 2 (1988-1989)

On retrouve dans cette suite tous les éléments qui faisaient le charme de la série originale... puissance mille!
Les dessins sont sublimes, l'animation est excellente et les musiques sont extraordinaires.
De plus, l'intrigue réserve des moments dramatiques réellement bouleversants et d'une très grande tristesse.
Cette série d'OAVs a su garder l'esprit d'origine de la série originale tout en ayant des qualités qui lui sont propres. Voilà ce que j'appelle une suite digne de ce nom!



Golgo 13 Queen Bee (1998)

Une nouvelle aventure du nettoyeur impassible et impitoyable. L'animation est largement meilleure que celle du film, cependant l'histoire, bien que prenante, est moins recherchée et intense que celle du long métrage, et le personnage de Queen Bee a un peu trop tendance à voler la vedette à Golgo 13, presque relégué au rang de personnage secondaire.
Cela reste tout de même une très bonne OAV, bourrée d'action et truffé d'adrénaline. Elle a aussi de nombreuses scènes érotiques qui la réservent définitivement à un public adulte et averti.



Black Jack (1993-2000)

C'est la meilleure série d'OAVs que je connaisse. La réalisation est somptueuse, les dessins sont superbes et l'animation est soignée.
De plus les histoires sont variées, certaines sont très poétiques, d'autres plus réalistes, mais l'ambiance demeure toujours très sombre.
On y retrouve surtout les messages d'humanité déjà présents dans le manga original de Osamu Tezuka.
Drôle, dramatique, tragique, envoûtante, passionnante...
Cette série d'OAVs est tout simplement parfaite.

Ces 10 épisodes sont des chefs d'oeuvre qui, au même titre que le film, sont indispensables!

[Rei]

Merci à toi Xanatos pour cette rétrospective d'Osamu Dezaki

De grands classiques que voilà ! J'adore comme toi Lady Oscar, Black Jack, Cobra (j'ai moins aimé le film aussi), Très Cher Frère. Ashita No Joe 2 et L'Ile Au Trésor ensuite (Joe est un peu trop arrogant à mon goût à certains moments et L'Ile Au Trésor est moins culte que les autres car peut-être moins diffusé je ne sais pas, en tout cas ça ne vient pas de John Silver qui est un personnage très charismatique ). Un peu plus kitsch Jeu Set & Match dont je ne connais toujours pas la suite et fin des OAV inédites chez nous

Quant à Golgo 13, j'avoue ne pas encore connaître mais les avis ici et là m'ont donné envie d'en savoir plus. D'ailleurs, je me suis achetée il y a quelques temps les 2 gros pavés réunissant les meilleures histoires (un 3ème prévu en France ? )

Enfin pour Lupin j'avoue ne pas trop connaître non plus même si j'ai acquis il n'y a pas très longtemps certains films (Destination Danger, Le Dragon Maudit, Adieu Nostradamus, Le Trésor D'Harimao, Mort Ou Vif, Le Secret De Twilight Gemini) et bientôt je compte acquérir en blu-ray Le Château De Cagliostro Mais voilà, la série est tellement longue et elle n'est même pas adaptée en entier en France que je ne sais pas si la série se termine en cliffhanger et dans les films s'il y a un ordre à suivre Mais bon je m'y mettrai un jour

[Xanatos]

Merci à toi Xanatos pour cette rétrospective d'Osamu Dezaki

De rien Rei, je suis ravi que ma rétrospective de ce grand réalisateur t'ait plu!

Ashita No Joe 2 et L'Ile Au Trésor ensuite (Joe est un peu trop arrogant à mon goût à certains moments et L'Ile Au Trésor est moins culte que les autres car peut-être moins diffusé je ne sais pas, en tout cas ça ne vient pas de John Silver qui est un personnage très charismatique ).

C'est vrai que l'arrogance est un des traits de caractère de Joe, mais je trouve que cela contribue en partie à son charme. L'humour sarcastique qu'il employait pour faire sortir de ses gonds certains de ses adversaires est assez jouissif.
L'île au Trésor n'est pas un chef d'oeuvre, mais c'est indubitablement une excellente série qui n'a rien perdu de son attrait. J'ai aussi beaucoup aimé le court métrage animé proposé dans l'édition collector d'IDP qui nous montrait Jim à la recherche de Silver, il est magnifique et annonce déjà les prémices des OAVs de Black Jack.

Un peu plus kitsch Jeu Set & Match dont je ne connais toujours pas la suite et fin des OAV inédites chez nous

Mille fois hélas.
J'espère sincèrement qu'un éditeur français se penchera sur cette dernière série d'OAVs. J'espère aussi que le manga sera publié en France.

Quant à Golgo 13, j'avoue ne pas encore connaître mais les avis ici et là m'ont donné envie d'en savoir plus. D'ailleurs, je me suis achetée il y a quelques temps les 2 gros pavés réunissant les meilleures histoires (un 3ème prévu en France ? )

Pas à ma connaissance. En tout cas, le film et l'OAV sont de très grande qualité!

Enfin pour Lupin j'avoue ne pas trop connaître non plus même si j'ai acquis il n'y a pas très longtemps certains films (Destination Danger, Le Dragon Maudit, Adieu Nostradamus, Le Trésor D'Harimao, Mort Ou Vif, Le Secret De Twilight Gemini) et bientôt je compte acquérir en blu-ray Le Château De Cagliostro Mais voilà, la série est tellement longue et elle n'est même pas adaptée en entier en France que je ne sais pas si la série se termine en cliffhanger et dans les films s'il y a un ordre à suivre Mais bon je m'y mettrai un jour

En France nous avons les deux premières séries télévisées.
La première (celle ou Lupin a une veste verte) est composée de 23 épisodes et est sortie dans son intégralité chez IDP en deux coffrets VO/VF.

Pour la seconde (celle ou Lupin a une veste rouge), les 52 premiers épisodes sont disponibles en VO/VF en trois coffrets chez IDP.
La deuxième série est uniquement composée d'épisodes indépendants (excepté les épisodes 50 et 51) et le 52e ne s'achève sur aucun cliffhanger.
Je te conseille fortement la deuxième série, elle est d'une qualité exceptionnelle et représente le summum de Lupin III et la première est également à voir absolument.

Quant aux long métrages, rassure toi, tu peux les regarder dans l'ordre que tu souhaites, ils n'ont aucun lien entre eux (hormis le fait qu'ils mettent tous en scène Lupin, ses acolytes et l'inépuisable inspecteur Zenigata/Lacogne).

Je te recommande vivement également les téléfilms "Episode Zero-First Contact" et "Opération Diamant" qui sont fantastiques et qui sont de loin les meilleurs téléfilms de Lupin sortis en France. De plus, ils coûtent à présent une bouchée de pain (Opération Diamant coûte moins de 4 euros sur certains sites de VPC).

Enfin, "Le Château de Cagliostro" est un chef d'oeuvre et c'est l'un de mes films préférés de Miyazaki.

[Gemini]

Je suis un grand fan du duo Dezaki/Sugino, donc je ne peux pas être objectif quant à leur travail. En particulier celui de Dezaki (ce qui me fait penser que je n'ai toujours pas fini de regarder leur Hakugai).

Mes œuvres favorites restent sans aucun doute les deux adaptations des manga de Riyoko Ikeda, à savoir Lady Oscar et Très Cher Frère. Mais il me reste encore de nombreux animes à découvrir, dont les OAV de Black Jack et bien sûr Ashita no Joe.

Très Cher Frère est un drame poignant et passionnant, qui aura réussi à me faire verser des larmes. J'ai beaucoup apprécié son graphisme stylé, sa réalisation exceptionnelle, et son ambiance particulière. Néanmoins, j'ai tout à fait conscience que cet anime ne plaira pas à tout le monde du fait de la folie des personnages et de ses histoires tendancieuses. C'est un très grand shôjo à mes yeux, mais à pendre avec une grande précaution, et en connaissance de cause.

Œuvre historique, lutte épique des personnages, amours interdits : tout dans Lady Oscar est réuni pour donner un grand anime, qui passionne le spectateur tout au long des 40 épisodes, sans pour autant, je trouve, lasser, si ce n’est à quelques rares moments. Il faut dire aussi que ce passage de l’Histoire de France a toute la portée dramatique et épique nécessaire pour donner une adaptation exceptionnelle (dans la catégorie «dramatique et épique», je pense d’ailleurs que seul Saint Seiya Asgard peut rivaliser avec Lady Oscar).
Cet anime réalise le tour de force, de par sa qualité et sa diversité, de pouvoir plaire autant aux fans de shôjo qu’aux détracteurs de ce style. Nous sommes en présence d’une histoire sérieuse et prenante qui a su révolutionner le style, justement car elle n’était pas comme les shôjo classiques, mais un véritable chef d’œuvre japonais.

Vous ne jugez un anime que sur sa qualité d'animation et sur ses "gros effets visuels de fou" ? Alors Ace wo Nerae... n'est pas pour vous ! Ben oui, regardez l'année : 1973. Le légendaire duo Dezaki/Sugino a beau être aux commandes, ils ne pouvaient pas lutter contre un petit budget, et surtout contre les techniques d'animation de l'époque. Ca aurait un été une comédie dramatique ou un truc dans le genre avec beaucoup de plans fixes, ce serait passé ; là, c'est un anime sur un sport qui va vite. Evidemment, ça se sent tout de suite ; et même si la qualité s'améliore au fil des épisodes, cela ne devient jamais fabuleux, et certains défauts (les personnages bougeant au second plan sont généralement dépourvus de visage) sont carrément ahurissants.
Comparé à un anime récent, ce serait de la sous-crotte. Non, en fait, ce n'est même pas comparable.
Heureusement, Ace wo Nerae ne se limite pas à son animation, pas plus qu'à ses matchs de tennis ; à la différence d'un shonen sportif, même s'il y a de nombreux matchs, ce n'est jamais qu'un moyen pour mettre en scène les personnages. Et à ce niveau, cet anime s'avère drôle, dramatique, et parfois choquant ; les coéquipières de notre héroïne peuvent se montrer d'une mesquinerie affolante. Et pour rester sur l'héroïne, elle a la facheuse habitude de confondre le terrain de tennis avec un ring de boxe ; Dezaki et Sugino auraient-ils alors oublié qu'ils avaient fini leur travail sur Ashita no Joe ?
Dans l'ensemble, au-delà des critères purement techniques, cet anime est passionnant et bien fait ; l'animation vaut ce qu'elle vaut mais réserve aussi quelques visuels de qualité, et l'héroïne, même si elle possède aussi des défauts, est énergique et attachante.
C'est une série à réserver à ceux que j'appellerais les "archéologues de l'animation". Pour ma part, même si je ne l'ai pas trouvé exceptionnelle, j'ai passé devant un bon moment. La fin est absolument magnifique autant que poignante.

Le film de Cobra reprend une des histoires du manga dans les grandes lignes, mais en la modifiant.
Il ne fait pas son âge, il y a de l'action et de bons moments, mais j'ai trouvé qu'il y avait trop de "contemplation" - avec une musique spécialement conçue pour - qui rendait mal avec l'univers Cobra traditionnel.
Cela reste un bon divertissement, mais j'ai préféré l'anime.

L'Île au Trésor appartient aux nombreuses versions de l'excellent roman de Stevenson, mais il s'agit de celle de Dezaki et Sugino, rien que ça !
Bien que datant des années 70, il conserve une bonne qualité graphique et d'animation ; et bien qu'il soit destiné à un public jeune (et qu'il soit donc un peu édulcoré), il garde des passages tragiques.
Le problème, c'est le scénario : l'histoire d'origine est excellente, mais pour la faire tenir en 26 épisodes, il a fallu la rallonger, rajouter des passages, et le résultat n'est pas toujours concluant, parfois lassant. Ce malgré le côté passionnant de la majeure partie de la série.
Un bon anime, mais à réserver aux nostalgiques et à ceux qui apprécient les vieux animes et le travail du duo Dezaki/Sugino.

Le Dictionnaire de Napoléon est n bon petit film de Lupin, agréable à suivre, et qui donne la part belle à la relation Lupin/Zenigata, ce qui n'est pas pour me déplaire. Bon, à cause de ça, on voit peu Goemon et Fujiko, mais le scénario de ce film est plutôt pas mal, avec de l'action, de l'humour. Sans être exceptionnel, il devrait combler ceux qui apprécient les animes Lupin III ^^
Par contre, si la réalisation de Dezaki est de qualité, l'animation est vraiment mauvaise.

Le Trésor d'Harimao est un TV-S de Lupin III situé dans la moyenne haute de ces productions. Malheureusement, ce n'est pas grand chose pour autant ; pour vous donner une idée du niveau de la plupart des autres animes de ce type avec la licence Lupin III...
Le scénario est plutôt sympa ; pour une fois, les personnages annexes sont vraiment intéressants. Mais comme d'habitude, sur la fin, ça devient n'importe quoi ; enfin, de mon point de vue. De plus, j'ai trouvé que Goemon et Zenigata avaient un comportement bizarre, par rapport à d'habitude. On reconnait bien la patte de Dezaki sur la réalisation, mais je l'aurais trouvé plus inspiré.

S'il y a deux choses récurrentes chez Osamu Tezuka, ce sont bien les "crossovers" et les "guests" ; Marine Express est ainsi bâti comme un immense crossover où se croisent les plus célèbres personnages de l'auteur, parmi lesquels Rock, Shusaku Ban, Black Jack, ou encore Atom (Astro). Mais quand bien même chaque protagoniste est ici bien amené et parfaitement crédible dans son nouvel environnement, le scénario de Marine Express n'en est pas pour autant génial ; trop de factions en présence, une succession d'histoires dans le train sans qu'il n'y ait de liens réels entre elles, et une fin trop fantastique, je suis tout de même un peu déçu. Néanmoins, ce film n'en est pas pour autant mauvais : il y a de l'action et beaucoup d'humour, notamment grâce une gestion intelligente et souvent hilarante des mimiques. Marine Express reste ainsi un film agréable à suivre, même s'il est tout de même médiocre. De quoi se divertir pendant 90 minutes, mais sans plus. Les fans de l'oeuvre de Tezuka apprécieront de retrouver tant de héros de l'auteur.
J'ai passé un moment agréable, mais il n'y a pas de quoi remonter le niveau général des long-métrages de Lupin III.

[Xanatos]

Je te trouve un peu dur au sujet de la qualité technique de Ace wo Nerae Gemini: certes, il est vrai qu'elle a pris techniquement un coup de vieux, mais pour l'époque c'est pas mal du tout et la série a mieux vieillie dans ce domaine que d'autres séries plus "récentes" comme Albator 78.

Je te conseille vivement de voir la série d'OAVs Ace wo Nerae 2, elle est fabuleuse et magnifiquement réalisée et animée.

Quant aux films/téléfilms de Lupin III, une fois de plus, je serai loin d'être aussi sévère que toi sur le sujet, j'en ai vu une quinzaine (environ) et si dans le lot, il y a en effet quelques daubes ou films/téléfilms moyens/potables, j'en ai vu beaucoup plus d'excellents que de médiocres.

[Ialda]

En lisant le titre du topic j'ai pensé qu'on avait une nouvelle perte à déplorer
Très bon topic Xanatos, merci pour la rétrospective !

Si si, on peut être objectif au sujet de Dezaki : tout simplement l'un des derniers monstres sacrés de l'animation japonaise, et qui a tavaillé sur tellement de classiques que l'industrie n'aurait pas été la même dans les années 70-80 sans lui. J'admire tout particulièrement son travail sur Cobra (série et le film à trip), les OAV de Blackjack, l'Ile au trésor et Onisama e. Le Trésor d'Harimao fût aussi une sympathique curiosité - Dezaki sur du Lupin, sans que son style habituel n'asphyxie son sujet. Résultat, son meilleur téléfilm consacré à la créature de Monkey Punch, et un excellent téléfilm de Lupin - pas difficile vu le niveau général, mis à part celui-là, Tokyo Crisis, le crossover Conan et peut-être un ou deux autres, c'est la misère. En matière de Lupin, il faut vraiment se limiter aux séries TV et aux films.

Il y a encore au moins deux titres de lui que j'ai hâte de découvrir (mis à part The Snow Queen, qui reste à terminer) : Ultraviolet, son thriller avec des filles sexy mais sans grand blond au bras artificiel, et Kasei Yakyoku adapté d'un josei.

Et il y a des sujets sur le forum pour au moins deux séries supplémentaires :

Genji Monogatari
viewtopic.php?f=10&t=4832&p=109508

Hakugei
viewtopic.php?f=10&t=3992&p=159796

Sinon, moi aussi je peux recycler les vieux électrons usagé du web. Et je le prouve !

Pour faire court, Shuranosuke Zanmaken - Shikamamon no Otoko (修羅之介斬魔剣 死鎌紋の男) c'est Ninja Scroll version Dezaki/Sugino.

Pour faire un peu plus long maintenant : ce moyen-métrage de 1990 nous raconte les aventures de Shurannosuke Sakaki, ronin invulnérable dont les talents sont à vendre au plus offrant sous le régime des Tokugawa. Engagé parle clan Nakura pour aller sauver leur princesse kidnappée, il va se retrouver embringuer dans un conflit entre clans ninja et dont l'enjeu est une épée légendaire...

Ce qui frappe au visionnage de cet anime, c'est le mix graphique entre le Dezaki/Sugino ancien et nouveau : les adversaires du clan ninja Seki s'opposant à Sakaki sont presque tous grotesques, dessinés avec des lignes crues, très bruts; de même pour les combats, où les pires déformations sont appliquées aux personnages, non pas pour évoquer un humour cartoon mais pour suggérer l'extrème violence qui les caractérise; bref, un style rétro, qui m'a rappelé l'excellent Ninpu Kamui Gaiden sur le même thème bien sûr mais aussi et surtout la grande époque des travaux du réalisateur chez Tokyo Movie : on retrouve cette même impression d'animation limitée mais élagante (sans parler du découpage ou de l'utilisation des harmony cels) que sur un Takarajima ou un Ashita no Joe. A noter que Masahiro Ando, grand animateur de scènes d'actions devant l'Eternel et réalisateur de Sword of Stranger, semble crédité sur cet anime même si je n'ai pas encore réussi à déterminer quelle scène il a bien pu animer.

A ce style presque agressif, parfaitement adapté aux scènes de combat de Shuranosuke Zanmaken, vient s'opposer le style plus abouti des visages du héros et des personnages féminins, et l'ambiance poétique de ces scènes où, entre deux boucheries, on peut admirer les lucioles éclairer de leur lumière diaphane les ruines d'un cimetierre ou les nénuphars à la surface d'un lac... de même, la première rencontre entre la princesse Mayu et le ronin Sakaki, sublimé par une mise en scène mettant l'accent sur les regards et les gros plans sur les visages des deux protagonistes, réussissant à construire, le temps d'une scène, un monde qui ne contient plus qu'eux, sonne comme éminemment romantique.

Il y avait un épisode de la fabuleuse série d'OAV Blackjack que réalise Dezaki dans les années 90 et où le docteur à la balafre se retrouvé perdu en montagne; il croise alors des samourai en train de se battre, comme s'il avait franchi par magie le gouffre du temps qui sépare l'époque moderne et le moyen-age nippon : certaines scènes de Shuranosuke Zanmaken m'ont vraiment fait repensé à cet épisode.

En cherchant un peu sur le net, je me suis rendu compte que ce titre avait mauvaise presse auprès d'à peu-près tous les sites de reviews, entre autre pour ces scènes d'actions un peu gore et ses scènes de cul plus ou moins parachutées.

Car violent, et sexué, Shuranosuke Zanmaken l'est, indubitablement : des têtes sont tranchées, des hommes éventrés et des membres découpés sous des pluies de sang et de hurlements d'angoisse; aux duels gores opposant Sakaki aux ninjas Seki succèdent les scènes de bataille où deux groupe de ninjas (l'un exclusivement féminin) s'entretuent pour couvrir la fuite de la princesse; et tandis que Sakaki ne se révèle point indifférent aux charmes des jolies voleuses à la tire qui s'offrent à lui pour mieux le faire trépasser, la princesse Miyu est "reprogrammée" par une ninja Seki pour voler l'épée par le biais d'une pommade très spéciale... certes, si certaines scènes semblent parfois gratuites et ne servir en rien l'histoire, j'ai trouvé qu'elles s'inscrivaient admirablement dans le cadre de l'exercice de style que représente le film de chambara : hautement sensualisé, où la domination du sabre et de la chair n'empèche pas, parfois, le développement d'une atmosphère plus contemplative. Les cloches du temple de Gion et l'impermanence de toutes choses, tout ça.

En fait, la principale critique que j'aurais à formuler contre Shuranosuke Zanmaken est d'être incomplet. En effet, à la base il s'agit d'une série de romans écrits par Takeshi Narumi, d'ailleurs auteur du screeplay (et aussi scénariste sur Yotoden), et dont a été tiré également un film live à petit budget en 1996. Tout ça pour dire que l'on a affaire qu'à une petite partie d'un tout, ce qui explique son aspect non-conclusif, pourquoi certains personnages ne sont pas exploités ou bien pourquoi certaines questions ne trouvent pas de réponse : Shuranosuke Zanmaken est à prendre comme une introduction à une série plus étendue.

Reste que j'ai bien aimé ce film : bien plus classique dans son traitement du thème qu'un Ninja Scroll qui visait le décalage par la référence western et les super-vilains très comic-book, le maitre Dezaki nous avait livré ici un titre mineur de sa filmo mais néanmoins de bonne tenue, et immanquable si vous êtes amateur de chambara animé.

Au passage - une interview de Shichiro Kobayashi traine sur yt depuis quelques temps. J'en profite pour la refiler, vu que leurs travaux ont longtemps été inséparables :
http://www.youtube.com/watch?v=ZsEyxfjMxCc
Si quelqu'un veut bien nous assurer la traduction, ça ne serait pas de refus.

[Calypolite]

Pour faire court, Shuranosuke Zanmaken - Shikamamon no Otoko (修羅之介斬魔剣 死鎌紋の男) c'est Ninja Scroll version Dezaki/Sugino.

Il me semble que son titre français, c'est L'épée de vérité? Si c'est bien lui, j'en garde de bon souvenir mais une légère déception pour la fin peu concluante

[guwange]

Osamu Dezaki est l'un des meilleurs réalisateurs japonais, et pour moi ça ne souffre d'aucune contestation . Il a su se forger un style qui va à merveille aux contraintes de l'animation limitée . On peut se dire que sa technique est un peu viellotte, et pourtant lorsqu'on regarde ses animes les plus réussis, on a réellement l'impression que c'est intemporel telllement on se retrouve transporté . Bref, sa mise en scène supporte très bien le poids des années, et cela peu importe le nombre de revisionnages que l'on a de ses oeuvres . Sinon, on ne peut pas ne pas citer Akio Sugino car les meilleures réussites de Dezaki ont souvent été avec son comparse de toujours . Il y a bien quelques travaux de Dezaki sans Akio Sugino que je trouve très réussis comme le trésor de Harimao où au contraire de Gemini, je trouve que Osamu Dezaki nous avait servi une réalisation très inspirée digne de ses plus grandes réussites .
Sinon, je vais mettre un lien d'un dossier sur le duo Dezaki - Sugino où je trouve que l'auteur nous résume très bien les qualités de ce duo :

http://lady-oscar.e-monsite.com/rubriqu ... 48599.html

[blackjack78]

Rien qu'à l'énonciation des titres réalisés par ce grand monsieur, j'en ai des frissons. Des animes intemporels quels qu'ils soient.

[Gemini]

Je viens de voir Good Bye Lady Liberty. Bon, il faudra me dire pourquoi les scénaristes persistent à mettre des éléments fantastiques dans les films de Lupin III, car cela n'a jamais rien donné de concluant... A part ça, rien à redire sur ce long-métrage de Osamu Dezaki : il y a des poursuites, les personnages sont égaux à eux-mêmes (sauf une Fujiko un peu transparente), et l'esprit Lupin est bien présent. Un bon divertissement.

Dans un genre différent : le film Clannad. Clannad en version télé ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable. Disons surtout que je l'avais trouvé vide et artificiel, à tel point que je n'aurais même pas pu dire si je l'avais trouvé bon ou mauvais ; un peu comme s'il n'avait pas suffisamment de caractère pour me laisser une quelconque impression le concernant. Pourtant, je savais qu'il fallait que j'essaye ce long-métrage, d'une part car les fans de Clannad en disent du mal - ce que je prends pour un compliment à son égard - et surtout car il a été dirigé par Osamu Dezaki, un de mes réalisateurs favoris, qui a notamment œuvré sur Ashita no Joe, Cobra, ou Versailles no Bara ; tout de suite, ça calme.
Alors je ne sais pas trop comment est bâti l'œuvre d'origine dont sont tirés les animes, mais ce film ne s'intéresse qu'à une seule chose : la relation entre Tomoyo et Nagisa. Lui, garçon bourré de complexes mais dont nous devinons d'entrée qu'il cache un bon coeur, et elle, fille au premier abord niaise et maladroite, qui se montre finalement touchante et courageuse au fur et à mesure que l'histoire progresse.
Je n'ai pas vu After Story - la première série ne m'avait pas donné envie de lui donner sa chance - mais il se dit suffisamment de choses sur Clannad pour que, bien malgré moi, je connaisse déjà certains détails de la relation qui unit les deux personnages. Malgré tout, ce film est parfaitement passé. Et avec la réalisation du grand Osamu Dezaki en prime, il devient même carrément touchant, là où l'anime m'en avait touché une sans faire bouger l'autre. Pas de superflu - même si le début a eu du mal à m'accrocher - juste deux personnes qui s'aiment. Et je l'avoue franchement : j'ai beaucoup aimé. Cela m'a ému. Je ne pensais pas dire un jour cela de Clannad...

[Gemini]

Shuranosuke Zanmaken : Osamu Dezaki et Akio Sugino au sommet de leur art respectif. C'est beau, ça tranche, et vu la profusion de kunaichi, je comprends pourquoi Ialda a regardé cet anime. C'est un peu frustrant dans la mesure où certains aspects de l'histoire sont montrés aux spectateurs mais jamais utilisés, et cela aurait pu être plus long, pour encore plus de plaisir. Mais en bon fan du duo, j'en souhaiterais toujours plus !

[Merlin]

Elles viennent de quelles oeuvres toute ces images?

[Gemini]

Shuranosuke Zanmaken (c'est marqué dans le message de ialdounet)

[Merlin]

Arf. Je n'avais pas fait gaffe.
Thanks.^^

Cet animé n'est jamais sorti en France au temps de Manga Vidéo?

[Gemini]

Effectivement. Sous le titre L'Épée de Vérité.

[Merlin]

Jamais vu ce titre.
Faut dire qu'il y a eu un paquet de titres et un paquet déjà difficilement trouvable à l'époque.^^"

[Ialda]

Jamais vu ce titre.

C'est normal, le DVD est le plus souvent planqué au fin fond cartons à promo des rebuts de catalogue de Kaze vendus 10 euros chez votre boucher le plus proche. A ce qu'on m'avait dit de la qualité dudit DVD, ça semblait mérité

[Rukawa]

on en parlait dans le topic présentation quand on parlait de violence, de viol, de tentacule dans les 80's

[Tetho]

Osamu Dezaki vient de mourir à l'age de 67 ans d'un cancer des poumons.
L'animation mondiale est orpheline.

[Arachnée]

Voilà une bien triste nouvelle pour commencer la semaine. L'animation japonaise a perdu l'un de ses plus grands réalisateurs. Adieu aux plans fixes crayonnés, aux travellings et aux cadrages étranges, aux ambiances tour à tour baroques, réalistes, cauchemardesques, oniriques, mélancoliques, joyeuses, contemplatives, dynamiques...
Jamais plus nous n'aurons d'autre chef d'oeuvre tel que "Lady Oscar"", "Cobra', "Ashita no Joe", "Très cher frère", "Jeu, set et match", "Black Jack"...

[blackjack78]

Tetho tu viens de me foutre en l'air ma semaine !
Un des meilleurs réalisateurs de ces 25 dernières années vient de nous quitter.

[Gemini]

[verino]

Encore le cancer