Zêta Amrith a écrit:Voilà pourquoi tu penses que les geeks occidentaux considèrent Bebop comme un anime culte.
Oui. J'ai oublié de préciser, mais je me plaçais d'un point de vue purement occidental (qui plus est, de l'autre côté de l'Atlantique puisque c'est là-bas que j'ai grandi dans les années 90).
Zêta Amrith a écrit:Tout le reste de ton historique relève du délire personnel sans lien avec la réalité, qu'il s'agisse du postulat selon lequel Miyazaki ou Oshii n'étaient connus de personne alors que Watanabe devenait le premier réalisateur identifié comme tel dans l'hexagone, ou de ton clash déguisé contre Disney, génie autrement plus important que Watanabe à l'échelle du dessin-animé et de la création artistique dans son ensemble hein, quoique tu puisses en dire.
Hmmm ... Je pense que je me suis mal exprimé puisque je ne voulais en aucun cas faire un clash contre l'oncle Walt (contrairement à ce que j'ai fait contre Shinbô).
Walt Disney est un génie du dessin animé (voire le père du dessin animé) qui a apporté à celui-ci infiniment plus que ce qu'à pu y apporter Watanabe. Ils ne jouent pas dans la même catégorie et ce n'était pas dans mon intention de les comparer.
Mon utilisation de l'image de l'oncle Walt dans son studio dessinant des souris en caleçon et des canards sans pantalon était juste pour faire un contraste entre cette image
artisanale et
pure du dessin animé, celle de l'animateur au centre de tout (normal, il est le coeur du métier) qui travaille dur jour et nuit pour donner vie, donner une
anima, tel un dieu, aux dessins qu'il fait ; et la
nouvelle (à l'époque) image du métier donnée par Watanabe, bien plus proche du cinéma en prises de vue réelle.
Ce que j'essayais de communiquer maladroitement dans mon précédent post écrit à 1h du matin en milieu de semaine et devant me lever à 7h pour aller bosser comme tous les jours, c'est qu'à travers
Bebop, Watanabe a donné (aux spectateurs occidentaux de l'époque) une image bien différente du métier de l'animation que cette image historique et un peu naïve de l'artiste qui insuffle la vie à ses dessins. Ici Watanabe volait un peu la vedette aux animateurs qui s'étaient tué à la tâche pour faire sa série pour se placer en
chef d'orchestre et se faire applaudir aussi. C'était une image de l'animation bien plus proche du cinéma en prises de vue réelle où souvent les réalisateurs volent la vedette aux comédiens et mettent en avant la technique, mise en scène, etc. plus que le jeu d'acteur (ou l'histoire).
J'avoue que j'exagère en inventant un monde où n connaitrait Watanabe plus que Oshii et Miyazaki. Mais, toujours du point de vue d'occidental ayant grandi dans les années 90, Watanabe a réussit un exploit qui a changé la perception du dessin-animé pour beaucoup d'entre nous : celui d'élever un dessin animé pour la télévision au niveau supérieur ... voire au niveau galactique ! (pour faire référence à mon Avatar et au fait que
Cowboy Bebop se passe dans l'espace aussi).
Je m'explique : Quand Oshii ou Miya font un film, ils ont une certaine liberté et peuvent se lâcher, faire des trucs de fou pour raconter leur histoire ... et ça va plaire aux bo-bos lecteurs de Telerama.
Quand des réalisateurs/animateurs font une OVA "pour le plaisir", ils peuvent aussi se lâcher pour faire
de l'art (ou du lard, au choix).
Mais un dessin animé pour la TV ...
ho ho ho rigoleront les bo-bos de gauche lecteurs de Telerama! Une série pour gamins, se prétendre de
l'art ???? Impossible !!
Un dessin animé pour la TV est un format hyper-contraignant. D'une part il y a la structure (26 minutes, génériques, coupures pub), d'autre part le financement (Papa Bandai finance ta série, mais c'est pour promouvoir les nouveaux robots en plastique qui vont sortir à Noël) et aussi le diktat de l'audimat (On adapte le nº1 des ventes de jump, comme ça on est sûrs d'avoir de l'audimat dans la case horaire avant 19h, et vendre l'espace pub plus cher).
Et c'est là que Watanabe est arrivé et à présenté
Cowboy Bebop à une jeunesse (occidentale, toujours), qui n'était pas si jeune que ça finalement, qui s'était bien nourrie auparavant de robots, de Dragon Ball, Saint-Seiya, Sailor Moon, Ranma ...
Une jeunesse qui ne voyait en les dessins animés japonais que des robots qui combattent sur Terre et dans l'espace, des tournois d'arts martiaux et des magical-girls qui défendaient l'amour et la paix (et qui ne voyait en les dessins animés occidentaux que de l'amusement plein de sons et des couleurs pour son petit frère en maternelle), Watanabe arrive et leur montre une oeuvre plus mature, bien inspirée du cinéma ... une oeuvre qui leur dit :
"Vous voyez, il n'y a pas que dans le cinéma qu'on peut faire du lard. L'animation n'est pas de l'amusement pour gamin. C'est un moyen d'expression au même titre que le cinéma! L'animation c'est noble, que ce soit au cinéma ou à la télé! Vous n'avez pas à avoir honte de regarder des dessins animés en étant adultes, parce que ça n'a rien d'enfantin!"On arrête de regarder des dessins animés quand on commence à s'intéresser aux filles. Mais avec
Bebop, Watanabe a permis à une certaine génération de fans occidentaux de faire les deux choses au même temps. On avait enfin un dessin animé "pas que pour gamin" pour pouvoir le mettre dans la face de tous ces bo-bos mal-pensants de gauche qui se moquaient des ados qui regardaient
Eva ou
Escaflowne au lieu de fumer des pétards, trainer tard le soir dans les quartiers mal-famés et s'écraser en mobilette contre un poteau électrique, comme se devaient de faire les ados "normaux".
C'est un peu
syndrome de Peter-pan tout ce que je raconte (en plus d'être à 99% un pur délire personnel, comme 99% de mes écrits, incluant mon code source), mais le message est à peu près ça : si c'était pas pour
Cowboy Bebop j'aurais probablement arrêté de voir des animes en devenant vieux et fan de l'inspecteur Derrick.
Cowboy Bebop m'a fait passer du stade de Dragon-balltard au méchaphile-élitiste-amateur-des-shôjos-qui-tâchent que je suis. Et au début des années 2000, on croyait que des animes comme celui-ci allaient changer l'opinion des gens
normaux et qu'ils allaient voir dans les animes plus que le cliché de violence et sexe de
Ken le survivant et
Bible Black, pour voir un vrai moyen d'expression. On croyait à un avenir radieux pour la japanim ...
Mais le lolipédomoe s'est mutiplié comme des cellules cancereuses et
le arouisme a transformé les pauvres petits narutards en zombies onanistes affamés de maid-imouto-tsundere-DFC ... malgré des cris d'espoir comme
Gurren Lagann, l'avenir semble bien gris pour la japanim
Zêta Amrith a écrit:Au Japon, la série a obtenu un succès honorable voire un peu plus encore - seconde postion à l'AGP - mais n'a suscité aucun phénomène comparable et plus personne ou presque n'en parle de nos jours. Même chose avec Mme Escaflowne, toujours du studio SUNRISE S2, rapidement portée aux nues par chez nous, mais simplement bien accueillie sur l'archipel.
Mon senpai m'avait raconté une histoire concernant la diffusion japonaise de
Cowboy Bebop. Au début la série n'a fait que 12 épisodes (et pas les 1-12). Tout ça parce que la SUNRISE s'en foutait un peu de cette "petite série" et voulait mettre en avant le retour "triomphal" de
loltomino (disparu depuis la
Victory Gundam) avec
Brain Powerd ... mais que
Brain Powed s'est cassé la gueule avec un audimat catastrophique parce que les gens préféraient regarder ...
Cowboy Bebop Et que c'est pour ça que plus tard la même année ils ont diffusé les 26 épisodes de
Cowboy Bebop (ou CB 1.5 ... rhalala, encore un truc plagié par
Aroui & KyoAni )
À verifier ... mais selon ANN les dates de 1er diffusion de Brain Powerd et Bebop 0.5 coincident ...
[EDIT : 1e diff : avril 98 - 12 épisodes (2, 3, 7-15, 18) sur TV Tokyo. 2e diff : Octobre 98 - 26 épisodes sur WOWOW. Été 98 : Coupe du monde de foot (1ere participation du japonia) ceci peut expliquer cela ... ]
Drig < Longpost is looooooooooooooooooooooooooooong ... et notez que je n'ai pas fait de blague sur les convictions politiques de Walt Disney dans les années 40 ...
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