Tetho a écrit:L'enjeu de séries comme Utena ou Tutu était justement la libération des mangas et animes pour jeunes filles de ce genre de pratiques et messages conditionnant les jeunes filles à attendre un prince charmant qui ne viendra pas.
Ces 0,000000001% de la production ne nous mènent pas loin.
C'est insignifiant en comparaison de la pokemonisation banalisée de la gente féminine dans l'animation japonaise, que ce soit à travers les nekomimis, le moe, les maids et tout ce qui peut s'apparenter à une marchandisation et/ou une domestication de l'autre. La lolification, les filles-animaux... tout participe de la même impulsion qui concourt à faire des personnages les objets d'un élevage, dépendants de facto de l'éleveur-propriétaire (conscient ou inconscient), alors qu'une Noriko anatomiquement sondée dans GunBuster pour sa part demeurera toujours Noriko. Autrefois la jeune fille était un trophée, la récompense d'un effort en partie altruiste, aujourd'hui dans la culture otaku elle est avant tout un bien à collectionner, une feuille blanche à co-écrire, qui plus est sous cellophane, ce qui représente une approche radicalement différente. On passe d'un machisme gentil et universel à une misogynie pure et simple qui s'inscrit dans la revanche symbolique du Japon contre le modèle occidental.
Mais encore une fois, ce n'est pas un jugement ou un reproche.
Je m'en contrefous au plus haut point. Par contre je n'aime pas que l'on se planque derrière son petit doigt - genre untel qui s'offusque à la moindre tirade machiste sur un forum qui loue les mérites d'une sous-culture à peu près aussi conservatrice que le pape Razinger. Les féministes du dimanche ont à assumer jusqu'au bout ou bien se taire.