Devilman tomes 2 et 3Ma lecture de ces deux volumes fut aussi tétanisante qu'envoûtante.
Dans le deuxième volume, Ryo se rend compte que son ami a bien changé sur certains aspects: à présent, il adore la violence et aime par dessus tout combattre et faire mordre la poussière aux pauvres fous qui oseraient l'affronter.
Cela n'est pas sans inquiéter son ami qui se demande légitimement si le démon en Akira prend l'ascendant sur son humanité.
Le deuxième volume fut adapté assez fidèlement dans l'OAV de 1990, toutefois certains éléments diffèrent: dans l'anime, Devilman se bat contre l'ignoble Jinmen avant la terrible Siren alors que dans le manga, il n'affronte celui ci que dans le volume 3.
Le combat opposant Devilman à Siren est palpitant et incroyablement intense, chacun des deux protagonistes étant fermement décidé à occire son adversaire.
On se rend bien compte que Devilman n'est pas une œuvre manichéenne.
Salement amochée et mortellement blessée, Siren rencontre sur sa route Kinai un autre démon qui aime celle ci de tout son cœur.
Il lui propose de fusionner ensemble pour pouvoir pourfendre une fois pour toutes Devilman. Siren refuse au tout début, car elle est consciente qu'elle n'en a plus pour longtemps et essaie de faire comprendre à son ami que cette fusion pourrait causer sa perte. Cela ne dérange guère Kinai, qui préfère se sacrifier pour offrir à sa bien aimée une victoire triomphale.
Et après que Kinai se soit décapité, on voit bien que Siren est peinée et profondément peinée par la mort de celui ci.
Devilman lui même, lorsqu'à un moment donné il est avantagé dans son duel, se montre réellement terrifiant et on en vient légitimement à se demander qui des deux est le plus cruel et le plus effrayant.
Et il y a certains passages extrêmement angoissants, notamment ceux où certains civils de rendent compte de l'existence de démons...
Le troisième tome est d'une noirceur ahurissante qui nous cloue sur notre siège.
D'ailleurs, on perçoit bien à travers les propos de l'auteur, son mépris envers l'arrogance dont peuvent faire preuve beaucoup d'humains et de leur orgueil démesuré qui leur font croire qu'ils ontune prétendue supériorité face aux autres espèces animales peuplant la planète.
Mais si jamais un jour, les humains se retrouvaient confrontés à des prédateurs naturels qui leur sont supérieurs dans tous les domaines, sauront-ils s'adapter ou seront ils condamnés à disparaître ?
Jinmen quant à lui est sûrement l'un des méchants les plus abjects que je n'ai jamais vu dans une BD.
Non seulement il tue et dévore ses victimes, mais celles ci ne connaissent même pas le repos éternel étant donné que les âmes des défunts demeurent emprisonnées dans sa carapace.
Lorsqu'il se retrouve confronté à Devilman, il le met face à face des contradictions de l'humanité: "Tu me hais parce que j'ai tué et mangé des hommes, des femmes et des enfants.
Mais vous autres humains, vous faites de même en mangeant des animaux sans pour autant éprouver des remords alors que ce sont des êtres vivants !"
Mais c'est également une méthode sournoise et habile employée par Jinmen afin de pouvoir tourmenter Akira et ensuite tenter de triompher de lui.
Sans compter que
Sachiko , une petite fille qui fut l'une se ses victimes à été aussi une amie de Akira !
Et celui ci culpabilise de l'avoir laissée reprendre son train, car, si il avait su ce qui allait se passer ensuite, il aurait pu la sauver.
D'autres passages de ce volume sont glaçants et effrayants comme
Susumu le petit garçon qui a une peur panique du noir et de sa mère qui a changé et est devenue beaucoup plus violente... À juste titre car hélas pour lui, il sera mangé par ses parents !
Devilman est une œuvre brutale, jusqu'au boutiste et absolument sans concessions qui n'épargne rien au lecteur.
La série n'en demeure pas moins intelligente, brillante, profonde et parfaitement maîtrisée.
De plus Go Nagai a un talent prodigieux de narrateur qui nous happe littéralement au cœur de l'intrigue, celle ci nous maintenant en haleine de bout en bout.
Edgar, Edgar, prince de la Cambriole...