"1986, Düsseldorf, en Allemagne de l'Ouest. Le docteur Kenzo Tenma est un brillant neurochirurgien qui fait la gloire de l'hôpital "Eisler". Un jour, alors qu'il vient de réussir une opération bénine de dernière minute, il est arrêté dans le couloir par une épouse en larme pleurant la mort de son mari dont l'opération fut déprogrammée. Tenma, ne restant insensible, se demande alors si l'opération de cet inconnu n'aurait pas été remplacée par la personnalité arrivée un peu plus tôt. Quelques temps après, un jeune garçon gravement blessé par balle à la tête, accompagné de sa soeur psychologiquement atteinte, arrive à l'hôpital, tandis que parallèlement, le maire est également admis. Contrant les ordres de sa hiérarchie le docteur décidera alors de soigner l'enfant qui parviendra à s'en sortir contrairement au maire. De son côté, la jeune demoiselle, toujours instable psychologiquement répète inlassablement un unique mot : "tuer".
Peu après, le directeur de l'hôpital décide d'user de ces enfants pour faire la promotion de son établissement déchargeant Tenma de la charge de ceux-ci et le rétrogradant. Mais le jeune disparait alors avec sa soeur, laissant sur son sillage plusieurs cadavres, notamment celui du directeur.
Six ans plus tard, un homme admis à l'hôpital craint la venu d'une autre personne qui en voudrait à sa vie. Le passé resurgira alors lorsque Tenma découvrira de nouveaux cadavres dont la mort semble similaire aux précédents. L'homme conduira peu après le docteur à un jeune homme blond prénommé Johann qui abattra de sans froid le patient. Celui-ci remercie alors Tenma pour son geste d'il y a 6 ans avant de partir, laissant un Kenzo inanimé par le choc de cette rencontre.
Bientôt le pays entier sera teint de rouge, la couleur des victime du monstre."
Voila une série auquelle j'ai pris énormément de plaisir au visionnage. Elle dispose en effet d'un excellent scénario avec une intrigue prenante, parfaitement menée, même si l'on peut avoir l'impression qu'elle devient de plus en plus brouillon dans sa dernière partie. On suit ainsi tout d'abord le docteur Tenma dans sa recherche de Johann dans une première partie, parfois un peu lente, avant de nous présenter de nouveaux personnages. Personnages dans une grande majorité très attachant, que ce soit le très charismatique Johann lui-même, Nina, ou encore des personnages plus secondaires comme Eva l'ex-fiancée de Tenma qui ne s'est jamais remise de son départ ou même Grimmer, le jeune homme incapable de resentir une émotion humaine.
Ceux-ci sont tous réalistes et humains, avec des psychologies fouillées. On a par ailleurs droit à de superbes séquences d'émotion dont celle où le docteur Leichwein parle sur la tombe du détective privé sur le fond de l'instrumental du générique d'ouverture en version mélancolique.
L'un des personnages interessant est également celui de Runge. Cet inspecteur membre du BKA qui ne démord pas de la culpabilité de Tenma et ce même lorsque tous les éléments semble prouver le contraire. Il a en effet décrété que celui-ci était le coupable et préfaire interpréter les faits à sa manière en portant des oeillères pour que cela colle à son scénario. De plus, il prend ses affaires très à coeur en s'impliquant de manière très importante, au risque d'avoir des impactes sur sa vie privée mais également sur les tiers liés à l'affaire, car ne peut supporter de tourner en rond.
Au niveau artistique, on retrouve le trait très particulier de Naoki Urasawa qui gratifie certains personnage d'un fort charisme et d'une forte présence comme Runge, Tenma mais surtout Johann alors que d'autre ont droit à un design assez repoussant et agressif. Eva elle-même semble antipathique dès les premières secondes du programme en vue de son design. On appréciera également une superbe mise en scène, oppressante lorsqu'il le faut, tout à fait dans l'esprit du scénario, avec l'utilisation de reflet dans un miroir cassé ou autre. L'animation est pour une grande partie d'excellente qualité, avec de superbes décors, qui sont par ailleurs mis en valeur par de beaux scrollings. La 3D est également utilisée et présente tout au long de la série mais une nouvelle fois parfaitement maîtrisée. Les musiques, quant à elles, qui semblent dans un premier temps anecdotiques, sont en réalité tout à fait dans le ton de l'oeuvre et suivent les différentes actions présentes à l'écran. Elle permettent également de faire partager les émotions des personnages tout en jouant sur le suspense resentit par le spectateur.
Pour ce qu'il en est du doublage français, c'est une franche réussite. Le casting est varié avec l'intervention de nombreux comédiens talentueux. On remarquera surtout la présence de Taric Méhani excellent sur Tenma, avec un timbre de voix posé traduisant la pression psychologique qui repose sur notre héros mais qui fait parfaitement resortir son émotion lors des scènes plus dynamiques. Karine Foviau sur Nina a une belle voix agréable à l'écoute et s'avère tout aussi douée que son confrère. Bernard Alane, lui, renvoit de la manière parfaite la rigueur de son personnage qu'est Runge et de l'autorité dont il fait preuve. Enfin, Sebastien Desjours qui incarne Johann de sa voix juvénile, douce et calme qui interprète au mieux son personnage en lui offrant un sentiment de supériorité accompagné malgré tout de chaleur.
En revanche, c'est au niveau de l'adaptation que cela pêche un peu plus. En effet, celle-ci prend quelques libertées, notamment dans celui du prénom de Johann qui est ainsi renommé Yohan O_O. On remarquera également que la version française se révèle bien plus crue que son homogue (re-O_O). La compréhension de l'histoire est cependant sauve et parfaitement fluide à l'écoute.
Toutefois, en ce qui concerne la fin de la série, on comprend rapidement que malgré l'impression de brouillon que l'on pouvait resentir, le scénario est parfaitement tissé. Malheureusement, pour ma part, la fin s'est révélée un peu avortée avec une mise en place qui prévalait une conclusion en apothéose qui se déroule finalement de manière bien trop rapide et qui manque d'affrontements finaux. Celui de Runge face à Roberto qui promettait pourtant n'est finalement même pas offert en intégralité aux regards des spectateurs, de même que l'auteur parvient à conserver la pureté de son héros. Les secrets de Nina, également, révélés dans un des derniers temps de la série sont finalement prévisibles grâce aux différents éléments réunis plus tôt.
Monster reste cependant une excellente série dans son genre Thriller, mature, avec de nombreux thèmes interessant comme celui des Turcs dans les quartiers pauvres ou encore les différentes machinations de Johann. Mais surtout sur les mystères qui pèsent sur le passé de ce dernier ainsi que sur sa soeur. D'autant que la réalisation, produite par le studio Mad House est excellente. Une série que je conseil réellement !