Plutôt que de faire un sujet seulement sur Sennen no Yuki, j'en ouvre un directement sur l'auteur, ce qui nous permettra de parler aussi - à loisir - de la série Ouran High School Host Club.
Chiyuki est née avec une malformation cardiaque la condamnant à mourir jeune. Pour conjurer cette funeste malédiction, ses parents l'ont nommée "Chiyuki" ("mille neiges"), comme si de cette façon, elle vivrait assez longtemps pour effectivement voir un millier d'hivers.
A 17 ans, multipliant les hospitalisations, c'est déjà un miracle qu'elle ait pu tenir tant d'années. Un soir, de sa chambre d'hôpital, elle aperçoit un garçon se jeter du haut d'un immeuble. Sortie en toute hâte, elle le découvre miraculeusement indemne. Toya est un vampire, condamnée à vivre près d'un millénaire ; et la personne dont il boira le sang recevra le même fardeau.
Troufion de chez Panini : - Patron, regardez ! Ce truc, Host Club, ça se vend super bien.
Patron de Panini : - Comment s'appelle l'auteur ?
Troufion de chez Panini : - "Biscotte" ou un truc dans le genre. Chaiplus...
Patron de Panini : - Ok, tu me poses une option sur les autres manga de cette "Biscoote". Il y a moyen de se faire du pognon.
Voilà, en substance, comment a dû se dérouler le choix de Panini d'éditer - suite au succès de Host Club, et ce malgré un papier de mauvaise qualité et une parution chaotique - la courte série Sennen no Yuki de Bisco Hattori. Enfin "courte série" car l'auteur le veut bien : elle l'a laissé en plan au bout de deux volumes, sans fin, et avec un dernier chapitre plutôt médiocre. C'est d'autant plus dommageable que ce manga est étonnamment bon, surtout pour un titre sorti car il y avait moyen de se faire avec du fric à bon compte ; il suffisait de marquer dessus "par l'auteur de Host Club", ce que l'éditeur n'a surtout pas oublié de faire, et pas dans la discrétion. Bref, pour un manga "fond de tiroir" dont je n'attendais finalement pas grand chose, c'est une très bonne surprise : c'est drôle - nous retrouvons d'ailleurs des personnalités proches de celles de Host Club, manga plus récent de l'auteur - et pourtant teinté d'un fort côté dramatique. Les personnages sont attachants, avec quelques bons passages, et une lecture fort agréable. C'est un shojo frais, qui ne me laissera pas un souvenir impérissable mais qui m'aura fait passer un bon moment, notamment grâce au style de l'auteur ; donc si vous aimez Host Club, c'est en effet un manga à essayer.
La grande question qu'il faut se poser est la suivante : ce manga aurait-il été édité en France si Host Club était inconnu en France ? Clairement, je pense que non ; il n'a pas assez d'atouts en main, ou du moins certainement pas de quoi se différencier dans l'océan d'autres titres existants. Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas apprécié sa découverte, mais l'important, c'est que j'aurais pu m'en passer.
Dans le même temps, personne ne veut se lancer dans Five Star Stories ou dans Tokimeki Tonight...