de Zêta Amrith le Lun 21 Avr 2008, 00:57
KAIBA
Un monde de colonies spatiales où la mémoire humaine est une marchandise que l'on achète, que l'on sauvegarde, que l'on falsifie, où les souvenirs sont une monnaie d'échange comme les autres. Ce système a tourné au chaos depuis que plus personne n'y est certain de son identité. Le dénommé Kaiba se réveille amnésique dans un dédale en perdition, et le seul indice dont il dispose concernant son passé est un pendentif contenant la photo d'une jeune femme qu'il a oubliée, Neiro. Il part à sa recherche en errant de planètes en planètes...
La nouvelle série de l'expérimental Masaaki Yuasa, produite par Madhouse.
Si vous aviez aimé
Kemonozume du même créateur, autant le dire sec,
Kaiba au vu du premier épisode s'annonce huit à dix fois meilleur. Bien sûr le chara-design façon Osamu Tezuka bourré à la vodka et le dessin intentionnellement puéril auxquels s'adonne la série vont rebuter certains anime-fans, mais rarement on a vu autant d'idées graphiques et de trouvailles oniriques à la minute, c'est un véritable ballet psychique, une invitation à une plongée synaptique dans le cerveau du déjanté Masaaki Yuasa, et pour faire court, c'est une denrée pour l'intellect. Dans ce cadre, le scenario aurait pu n'être qu'un faire-valoir inutile, immolé sur l'autel de la masturbation auteurisante si prisée des festivals. Bien au contraire loin d'être accessoire, il est déjà mis en branle au terme du premier opus, avec quantité d'interrogations, de mystères et d'enjeux dans la balance. Que ce soit sur la forme ou le fond, la série a vraisemblablement un propos. On ajoute au tout une pincée d'humour bizarroïde, de musique doucereuse et intriguante, pas mal de créatures difformes, et on obtient un premier épisode tout simplement magistral. Si l'anime OVNI qu'est
Kaiba devait poursuivre dans cette voie avec la constance qui fait défaut à tant de productions, à l'inverse donc de
Kemonozume qui s'était un peu perdu en route, ce pourrait être l'un des tops incontournables de 2008.
9/10 du grand art.