Manga : Astral Project

[Ialda]

Une nuit, alors qu’il traîne en boîte, Masahiko reçoit un coup de téléphone anonyme lui annonçant la mort d’Asami, sa soeur aînée. Il décide de retourner chez ses parents afin de récupérer un objet, n’importe lequel qu’il puisse garder en souvenir d’elle. Il choisit de prendre le dernier CD qu’elle a écouté, un CD gravé, resté dans son lecteur.

De retour à Tokyo, à l’écoute du CD, Masahiko se retrouve flottant dans les airs… au-dessus de son propre corps ! Il commence alors à tenter diverses expériences: survoler Tokyo, se rendre d’un lieu à un autre, attraper des objets… C’est ainsi qu’il rencontre deux personnes, qui comme lui, peuvent sortir de leur corps. Le peu de mots qu’il échange avec eux ne fait que multiplier les questions :
pourquoi ce CD lui permet-il de quitter son enveloppe corporelle ? Quelles sont les autres entités existant dans ce monde ? La mort d’Asami est-elle liée à tout cela ? Masahiko commence donc à enquêter sur le musicien à l’origine de cette musique. Il s’avère que c’est Albert Ayler, un jazzman américain de génie, mort de manière mystérieuse…

Résumé : Sakka

Le troisième tome est donc sortis il y a quelques jours et après avoir fini de le dévorer, une chose était sûre pour moi : on tient vraiment là une des meilleures séries sorties en France en 2007. Avec l'ajout d'une opération américaine visant à contrôler la décorporation, l'intrigue prends des proportions de plus en plus énormes, mais les auteurs n'oublie pas pour autant d'aborder leur thème principal de la communication dans nos sociétés modernes - thème illustré une galerie de personnages hors-normes mais particulièrement touchante et dont on suit les pérégrinations quotidiennes avec plaisir : Zampino décide de découvrir ce qu'est devenue son ex-femme, Masahiko et Misa essaient de sortir ensemble, le gros machin baveux discute philosophie avec l'ombre issue du livre de Francis Bacon, et Asami fait une apparition... en chair et en os ? Un très très bon titre fantastique, qui n'a pas oublié d'être intelligent.

Auteurs : Shûji Takeya (dessins), Marginal (scénario)
Editeur : Sakka
Prix : 6,95 €

[JoeHarper]

Mes critiques sur les 3 tomes, postées sur manga-Sanctuary (parce que là j'ai la flemme )


Tome 1: Voici un premier tome très bon pour ce polar surnaturel.
L'histoire débute très vite et est très originale (notre héros découvre, en écoutant un mystérieux disque de jazz, qu'il peut sortir de son corps. serait-ce là l'origine de la mort de sa soeur ?), et le scénariste Marginal (l'un des pseudonymes utilisés par Tsuchiya Garon, l'auteur du célèbre Old Boy) prend le temps d'approfondir ses personnages . On n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer, et le lecteur est amené à se poser certaines questions quant aux mystères de ce manga. Du tout bon pour l'intrigue, donc, qui est très prenante.

Certains reprocheront aux dessins de Syuji Takeya d'être assez froids et "carrés". En ce qui me concerne, je trouve que ceux-ci permettent de renforcer le côté sombre et mystérieux de ce polar.

Voici donc un premier tome très prometteur, et il me tarde de lire la suite.


Tome 2: Ce tome 2 confirme globalement ma très bonne impression du tome un.
Malgré quelques passages un peu brouillons au niveau de l'intrigue, ainsi que quelques longueurs, l'histoire suit son cours, et l'on est amené à se poser de nouvelles questions, notamment au sujet de ce fameux "Astral project" et de la soeur de Masahiko. De plus, l'auteur prend toujours le temps de développer un peu ses personnages, et ce pour notre plus grand bonheur.
Comme pour le précédent tome, les dessins sont assez froids, mais pour une intrigue comme celle-ci, c'est à mon avis un avantage. On pourra reprocher quelques problèmes de dimensions par moments, mais rien de grave.

Bref, pour le moment, Astral project réussit à se démarquer, grâce à son scénario intéressant, et malgré ses défauts au final pas très graves.


Tome 3: Ce tome 3 se concentre surtout sur les personnages. Tout d'abord sur le mystérieux Mr Shiga, mais aussi et surtout sur le rapprochement entre notre personnage principal Masahiko, et l'adorable Misa. Et en fin de tome, nous retrouvons un Zampano touchant suite à un évènement tragique.

Ce tome s'attarde donc plutôt sur les sentiments et émotions des principaux personnages, et l'histoire évolue donc assez peu par rapport aux deux tomes précédents, et pourtant le tout se resserre peu à peu.

Vivement le dénouement, dans le quatrième et dernier tome.

[Mattosai]

Il m'a l'air sympatoche ce ptit titre, ca me donne bien envie de le découvrir

[Dark-Reckers]

Tome 4 acheté hier ...

jusqu'à la une très bonne oeuvre, une idée qui pouvait aboutir à quelque chose de superbe ...
mais j'avoue que le tome 4 me gache la série la, en tout cas la fin.
Très déçu, on change de registre d'un seul coup sur les dernières pages ...
Beaucoup d'idées, beaucoup de possibilités, beaucoup de questions en suspens ...
et fin ?
pourquoi ...

La j'ai vraiment l'impression d'un "fallait arreter en 4 tomes", c'est vraiment dommage ...

[Natth]

Oh, un petit topic oublié...

J'ai lu "Astral Project" au moment de sa sortie, suite à l'interview de l'auteur dans Animeland n°141. Comme mes prédécesseurs, j'ai apprécié le graphisme carré, aux traits simples mais marqués, parfois comme taillés à la serpe. De même, la déstructuration de certaines pages, notamment sur les couvertures ou lors de la décorporation, donne une ambiance particulière à ce manga. Mais les personnages sont aussi un point fort du titre, touchants de réalisme comme Masahiko et surtout Misa. Ou mystérieux, à l'image de ceux impliqués dans les recherches sur la décorporation.

A ce sujet, j'avais trouvé intéressantes les nombreuses réflexions présentes dans cette série, transmises par l'auteur par l'intermédiaire de certains personnages. Ces derniers discourent entre autres sur la notion du réel, l'évolution de l'être humain ou son rapport à l'imaginaire. Ce troisième point les amènent à s'exprimer sur la culture du divertissement au Japon et le phénomène des otakus. Si l'on se fie à l'interview d'Animeland, les idées des dits personnages ne sont pas très éloignées de celles de Garon TSUCHIYA, l'auteur, alias CARIBU MARLEY, alias MARGINAL. Sa critique de la société japonaise, notamment des otakus, et des Etats-Unis est d'ailleurs plutôt violente... Cela se ressent dans le manga, mais c'est dit plus que clairement dans l'interview. C'est sans doute cet ensemble d'éléments, ainsi que la fin de la série, qui a incité l'auteur de l'article d'Animeland à comparer "Astral Project" à "Evangelion".

Il est vrai que le scénario, l'évolution des personnages et certains échanges d'idées peuvent rappeler cette série. Cependant, MARGINAL soutient sa réflexion par des points précis (événements historiques, références culturelles...). Même si l'on n'adhère pas aux conclusions de l'auteur, les faits réels qu'il expose peuvent devenir éléments de questionnement pour le lecteur. Dans "Evangelion", j'avais plutôt l'impression que les personnages nourrissaient leur réflexion par leur propre esprit, sans vraiment s'ouvrir sur ce qui se passait à travers le monde. J'avais d'ailleurs trouvé cette façon de voir un peu limitée, mais c'était de toute façon difficile d'agir autrement au vu des personnages (je ne parle que de la première série).

Le développement, ou plutôt l'absence de développement de l'intrigue, m'a aussi rappelé "Evangelion" . On espère apprendre des choses sur le Plan de Décorporation de l'Homme (référence facile, mais trop tentante XD) et cela finit plus ou moins en queue de poisson. Sauf qu'il n'y a pas de suite pour "Astral Project". Cependant, ce défaut n'empêche pas cette série d'être très intéressante et, fait plus rare, particulièrement intelligente. Un seinen méconnu, mais qu'il serait dommage de rater.