Réalisation : Nobuyoshi Habara (Broken Blade, Fafner)
Scénario : Noboru Kimura (Kokkoku, Amagami SS+)
Animation : Sunrise Beyond
En l'an 2061, le Japon est devenu le terrain de jeu des quatre blocs militaires qui gouvernent le monde. Une résistance existe contre les méchants gaijin, mais dépourvue des moyens de se battre, elle est chaque fois réduite à l’impuissance. Les choses vont se décanter le jour où le jeune Amou Shiina redémarre Kenbu, un robot AMAIM hors du commun...
Après plusieurs années passées à traire compulsivement la gamme stérile des Gundam Build et à dégrader l’UC dans des proportions irréparables, le studio Sunrise se décide enfin à créer un nouveau robot anime TV par le truchement de sa succursale Beyond, bâtie sur les fondations de Xebec. Enfin, *nouveau* est un épithète un peu démesuré en comparaison de ce qu'inspire le premier épisode de Kyoukai Senki : un Code Geass bis, judicieusement délesté des éléments lycéens et surnaturels qui le diluaient en pot-pourri indéfinissable – d’où la faiblesse actuelle, contre toute attente, de la franchise. On y retrouve là aussi un Japon du futur proche dont le sol a été partagé, à la faveur d’un effondrement économique, entre plusieurs super-puissances étrangères régnant d’une main de fer sur les malheureux nihonjin. Ben oui, ce ne sont pas les japonais qui auraient fait subir un traitement si peu amène à leurs voisins. Malgré ça, on a satisfaction à revoir le frangin Nobuyoshi Habara aux commandes de l’anime, un nom qui, au moins avant son association récurrente avec les endives Fukui et Ubukata, comptait parmi les prédicateurs influents pour la Brigade Mechaphile ; et il a le mérite insigne de revenir avec un cadeau dans son sac.
Le cadeau, l’argument-massue de la série qui interpelle, c'est la représentation des AMAIM en animation traditionnelle. Pour être honnête, tout 2D qu’il fut, le combat mécanique contenu dans cet opus n’était pas franchement grandiose. Les animateurs rompus à cette spécialité sont la denrée rare, qui plus est monopolisée par la marque Gundam, et il va être compliqué de produire un spectacle grisant en sous-effectif. Reste que l’intention elle-même crée l’indulgence, et qu’on appréciera l’absence – a priori... – des armes laser ou des robots ailés usités par le studio. Le chara-design lui, pourtant signé du vétéran de Sunrise Kenichi Ohnuki, a l’air tourné vers les goûts des enfants et n’est pas très attrayant. Des kidz qui semblent avoir été pris en considération par les producteurs, et pas seulement par le biais de ces mascottes colorées qui partagent l’affiche avec les gentils rebelles asexués : certaines précautions sont empruntées par le script, la plupart des machines rivales étant manoeuvrées par des IAs sans l’assistance d’un pilote ; ainsi donc s’envole le risque de voir un gamin japonais dézinguer des soldats anglo-saxons chaque semaine. Il en résulte illico un décalage entre le setting et la tonalité générale qui devrait ne pas trop tarder à court-circuiter la série. Pour le moment, on est face à une introduction
Eventuellement, une perspective de la perpétuation à moyen-terme du mecha 2D.