The Heike Story

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ChaosLink
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The Heike Story

Messagede ChaosLink le Ven 01 Oct 2021, 10:04



Directeur : Naoko Yamada (Koe no Katachi)
Scénariste : Reiko Yoshida (Violet Evergarden)
Character Design original : Fumiko Takano (Kiiroi Hon: Jacques Thibault to Iu Na no Yuujin manga)
Character Design : Takashi Kojima (Flip Flappers)
Directeur Artistique : Tomotaka Kubo (Mary to Majo no Hana)
Musique : Kensuke Ushio (Ping Pong the Animation)

Du coup, on a déjà trois épisodes de sorties pour la nouvelle série du Studio Saru et je trouve ça assez triste de voir personne en parler pour le moment.
Du coup, cette adaptation d'une traduction moderne du Dit des Heike, qu'est-ce que ça vaut ?
Honnêtement plutôt cool pour le moment. Je suis pas mal paumé dans l'histoire pour le moment, j'ai du mal à repérer les différents personnages (le chara-design souvent très proche pour plusieurs personnages n'aident pas non plus) et comprendre les relations de pouvoir qui existent entre eux, sûrement plus dû à une absence de connaissance historique sur le sujet qu'à la faute à la série à proprement parler, même si ça commence à rentrer tranquillement. La narration à également un rythme un peu étrange, sautant d'une scène à l'autre avec un écoulement du temps assez flou par moment et qui n'aide pas vraiment à s'y retrouver. Un peu surpris par le côté fantastique aussi, avec ces deux personnages capables de voir le futur pour Biwa et les morts pour Shigemori, mais ça reste plutôt bien intégré. Les personnages sont plutôt sympa et c'est assez intéressant de se plonger dans cette période historique majeure du Japon mais trop peu développé dans la culture populaire moderne (contrairement à la période Sengoku qui est exploité jusqu'à la moelle)
Par contre, qu'est-ce que c'est beau et bien animé bordel. J'ai un peu du mal à croire que ce n'est qu'une série et pas un film par moment, et je dois avouer que je me demande s'il n'y a pas eu de la rotoscopie sur certaines scènes tellement l'animation semble particulière, mais le partie pris graphique est pleinement assumé. Ça change des centaines d'anime qui se ressemblent tous chaque année et honnêtement, ça fait sacrément du bien. Pas de thème musicaux m'ayant particulièrement marqué pour le moment, mais l'OST me semble très bonne et l'utilisation du Biwa est appréciable.

Donc, autant dire que j'attends la suite avec impatience et que je suis plutôt conquis pour le moment, même si j'attends d'en voir plus avant de savoir si je peux vraiment le recommander aux gens ou pas.
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VpV
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Re: The Heike Story

Messagede VpV le Ven 01 Oct 2021, 12:49

ChaosLink a écrit:

Du coup, on a déjà trois épisodes de sorties pour la nouvelle série du Studio Saru et je trouve ça assez triste de voir personne en parler pour le moment.

Erreur, monsieur LienChaos ! Sora en avait parlé après la sortie du 1er épisode. :wink:
Sora334 a écrit:The Heike story 01 :
Je suis impressionné par la qualité graphique d'abord et charmé par le potentiel doux-amer. On passe de scène en toute légèreté onirique, véritable moment suspendu de grâce à des moments plus drôle ou d'autre plus cruel. Pour un épisode d'exposition, le scénario est d'une efficacité exemplaire. Reste à savoir si l'intérêt perdurera sur la longueur tout en évitant de plonger dans un pathos très tentant. Mais si la série garde cette ambiance jusqu'au bout, on a peut-être là la meilleure série de l'année.

En ce qui me concerne, je voulais attendre la sortie de quelques épisodes avant d'y jeter un œil… puis j'ai purement et simplement oublié. xD

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Tetho
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Re: The Heike Story

Messagede Tetho le Ven 01 Oct 2021, 13:00

(t'aurais pu mettre les titres originaux et français plutôt que ce titre anglophone absurde que Wakanim Funimation nous impose)

ChaosLink a écrit:Du coup, cette adaptation d'une traduction moderne du Dit des Heike, qu'est-ce que ça vaut ?


Pour le moment c'est rien de moins qu'exceptionel.

Je ne connais pas le texte original passé les grandes lignes historiques.En 1160, après avoir maté les rebellions de Hôgen et Heiji, les Taira sont au fait de leur gloire et dirigent le Japon, mais 25 ans plus tard, après Dan-no-Ura, ils seront exterminés jusqu'au dernier. Grandeur, décadence, prospérité, déclin, ambition, orgueil... Cinquante années d'une vie vues depuis l'éternité du ciel sont comme le fantôme d'un rêve.

Je ne connais pas les détails de l'adaptation de Furukawa, je me demande notamment si le langage très moderne utilisé est le sien, pendant les deux premiers épisodes ça m'a un peu étonné. Mais surtout je me demande si c'est à lui qu'on doit l'excellente idée de raconter tout ça d'un personnage original, qui va non seulement littéralement contempler la chute des Taira mais qui en plus l'observe déjà à travers son pourvoir de voir le futur, est de lui. En tout cas c'est brillant pour annoncer directement que tout ça va mal finir et souligner sans trop insister le motif bouddhiste qui veut que le déclin suive toujours la prospérité, surtout quand elle est alimentée par l'ambition et l'orgueil.
Le fait que ce soit une joueuse de biwa est presque un bonus en comparaison.

Je me demande jusqu'où ira le récit, parce que pour le moment ça prend son temps. Je ne sais pas si le nombre d'épisodes est déjà connu, mais si on en a qu'une douzaine ça va être tendu de tout couvrir. Mais j'espère que ça ira jusqu'au bout et Dan-no-Ura, et que l'anime arrive à rendre le chaos de la bataille, avec la mort de l'empereur et la perte des trésors impériaux. On en voit déjà des bribes à travers les visions de Biwa, I want to believe.


En tous cas pour le moment c'est un coup de maître de la part de Yamada qui arrive à garder tout le caractère et la personnalité de sa mise en scène alors qu'elle travaille avec un studio comme Science Saru qui a un style très marqué et reconnaissable entre tous. Le calme contemplatif qu'elle apporte contraste avec l'hyperactivité d'un Yuasa. Ça augure du meilleur pour sa nouvelle carrière en tant que freelance.
Reste que la voir quitter Kyôani pour réaliser une série sur la prospérité et le déclin laissé un impression un peu étrange quand on réalise que son départ va sans doute précipiter la fin de l'âge d'or du studio. De là à y voir une prophétie qui s'accomplit elle-même, il n'y a qu'un pas qu'il est très tentant de franchir.


Et histoire de convaincre ceux qui ne se sont pas encore lancés, voici le générique. C'est aisément ce que Yamada a produit de plus élégant en date, ce qui n'est pas peu dire.



C'est vraiment fantastique, tout y semble d'une simplicité élémentaire, comme si réaliser ce genre de générique était une seconde nature pour Yamada et qu'elle n'a pas eu à produire le moindre effort pour y arriver. Et en même temps ça envoie des images d'une force évocatrice sans nom de bout en bout. C'est brillant et ça me rassure pas mal après le film de tryhard qu'était Liz, où on sentait que Yamada pensait beaucoup trop la conception de chaque plan, qu'elle était à tout chronométrer, mesurer, pour s'assurer que tout soit parfait et que rien ne dépasse. Ici rien de ça, c'est tout aussi efficace et à la fois d'un naturel incroyable. Je retrouve la Yamada de Tamako Love Story, et ça me fait extrêmement plaisir.
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Sora334
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Re: The Heike Story

Messagede Sora334 le Sam 02 Oct 2021, 18:59

VpV a écrit:Erreur, monsieur LienChaos ! Sora en avait parlé après la sortie du 1er épisode. :wink:


J'ai failli monter au créneau, merci ^^

Épisode 2 :

Un peu plus déçus par ce dernier. Je ressens le manque des scènes oniriques du premier épisode et Biwa est bien trop impliqué émotionellement. Vous me direz que c'est la moindre des choses pour créer de l'empathie avec le spectateur. Mais l'épisode précédent semblait plus distant avec la tragédie à venir. J'aimais bien l'idée que Biwa ne s'implique en rien et soit plus une totale observatrice qu'autre chose...

J'ai quand même très hâte de voir la suite !
Sur l'eau calme vogant sans rêve,
dans l'éclat du jour qui s'achève,
qu'est notre vie sinon un rêve ?

L. Caroll.

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Deluxe
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Re: The Heike Story

Messagede Deluxe le Dim 23 Jan 2022, 18:49

Heike Monogatari

Le Dit des Heike est un des plus grands classiques de la littérature japonaise médiévale. Issu de la tradition orale, le texte est originaire des récits racontés par les biwa hoshi, des musiciens itinérants qui ressemblaient un peu à nos ménestrels en Europe, autour du XIIIème siècle au Japon. Ces histoires auraient ensuite été compilées par le moine Kakuichi vers 1371, qui a donné la version la plus communément admise du récit. Au fil du temps le texte fut réécrit et réinterprété, avec une première traduction en anglais vers 1920. Une des versions les plus célèbres fut écrite en 1950 par le fameux historien Eiji Yoshikawa – le même qui raconta l’histoire de Musashi qui servit de base au manga Vagabond. Plus récemment, en 2016, l’auteur Hideo Furukawa propose encore une nouvelle version du Dit rédigée dans un japonais moderne, à l’attention du public actuel. C’est cette version qui va faire l’objet de l’adaptation animée qui nous intéresse ici.

Le récit se déroule à la fin du XIIème siècle et raconte la lutte de pouvoir entre le clan Taira (aussi appelé les "Heike") et le clan Minamoto dans ce que l’histoire a retenu comme la Guerre Civile de Genpei. Les Taira sont le clan dominant à la cour de l’empereur du Japon à partir de 1161, mais leur arrogance sème les graines de leur future chute. Cette série animée choisit comme narrateur une petite fille nommée Biwa, qui assiste au meurtre de son père des mains des soldats des Taira. Elle décide de s’infiltrer dans la résidence impériale et rencontre Shigenori, héritier du clan, pour l’avertir que sa fin est proche. En effet, Biwa possède une sorte de don de prescience qui lui permet de voir l’avenir. Shigenori, intrigué par les prophéties de la jeune fille, choisit de la prendre à son service et de l’intégrer dans la famille. Biwa se retrouve donc aux premières loges des intrigues de cour et des conflits qui détermineront l’avenir du pays…

Cette série est le produit d’une association surprenante ; le studio Science Saru et la réalisatrice Naoko Yamada. Du côté de Science Saru, l’intérêt est évident. Le studio créé par Maasaki Yuasa il y a presque dix ans s’est jusque là reposé presque exclusivement sur la figure de Yuasa lui-même et sa collaboratrice de longue date Eunyoung Choi, pour des productions fortement attachées à la personnalité de ces réalisateurs. Si le studio doit grandir, il est nécessaire d’y amener des talents de l’extérieur. C’est du côté de Yamada que l’on est plus intrigué, elle qui pendant dix ans a fait les belles heures de Kyoto Animation avec K-On, Tamako Market et dernièrement les longs-métrages A Silent Voice et Liz et l’Oiseau Bleu. On se demande pourquoi elle a quitté le navire KyoAni pour se lancer en freelance maintenant, surtout que le studio a plus que jamais besoin de conserver ses talents après le terrible incendie criminel qui a décimé son personnel en 2019. Pour ma part, n’étant plus réellement touché par le style ampoulé de KyoAni depuis un bon moment, cela ne m’étonne pas que ses artistes souhaitent sortir de ce carcan pour aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte.

En associant une des réalisatrices les plus talentueuses de sa génération et l’expérience du studio créé par Yuasa, on s’attend à du haut niveau et ça ne manque pas. Heike Monogatari est probablement la série la plus aboutie artistiquement de l’année 2021, aux côtés de trucs comme Sonny Boy ou Mushoku Tensei. Chaque plan est finement composé, chaque image est délibérément conçue pour le plaisir de l’œil. Le chara-design n’est pas particulièrement détaillé, on pourrait même le qualifier de cartoonesque, mais je pense que c’est un choix fait pour coller notamment à la représentation que l’on se fait habituellement de ces figures historiques dans les estampes et ce genre de choses. Et puis de toute manière ce qui compte dans une histoire ce n’est pas le réalisme mais l’émotion. C’est aussi pour cela que le choix des couleurs pastel est intéressant, la série entière baigne dans une sorte de douceur visuelle qui contraste avec la dureté de ce récit qui traite de toutes les souffrances humaines. Les décors sont nombreux et superbes, avec un goût prononcé de la mise en scène pour les plans de coupe sur la végétation et les fleurs, immanquable si on regarde la série attentivement.

Ce travail visuel n’est pas purement ornemental, c’est une métaphore du propos de la série sur la gloire et le déclin. Lorsque le Dit des Heike fut transmis au XIIème et XIIIème siècle, il s’agissait pour les vagabonds et les moines d’utiliser la chute du clan Taira comme illustration du concept bouddhiste d’impermanence, selon lequel tout ce qui existe est voué à disparaître et que l’attachement à la gloire et à la richesse est vain. La fleur est un symbole de cette philosophie, puisque la beauté de la fleur n’est que passagère. Le clan Taira s’est imposé à la cour impériale et règne de facto sur le Japon, mais ils se sont faits tellement d’ennemis sur le chemin que leur « mauvais karma » a fini par les rattraper et leur a fait endurer le pire. La série et son ton assez bienveillant n’insiste pas sur le drame et la douleur, mais elle est néanmoins présente tout du long. Le personnage qui la représente le mieux, et qui est de manière assez évidente celle sur laquelle la réalisatrice a porté le plus d’attention, est l'impératrice douairière Tokuko, doublée par la comédienne Saori Hayami. Pour servir les ambitions du clan, Tokuko est mariée au prince héritier qui ne l’aime pas et lui préfère une autre. Elle finit par tomber enceinte mais sa grossesse se déroule mal et elle accouche dans d’atroces souffrances. Lorsque la guerre civile éclate, son frère Shinegori décède, puis son époux Takakura, puis son père Kiyomori. Elle s’exile avec le reste de sa famille pour échapper aux Minamoto mais lors de la bataille finale, le reste du clan est tué. La mère de Tokuko se suicide par noyade, et elle emporte avec elle l’empereur âgé de six ans. Tokuko est la seule survivante et finit son existence dans un monastère à réfléchir sur la quantité de malheur qui lui est tombée dessus au cours de la jeune vie.

S’il fallait trouver un défaut à cette série, c’est son rythme bien trop rapide. Pour une fois qu’un anime a quelque chose d’intéressant à raconter, un récit historique avec de la politique et des tragédies familiales et de la philosophie, il n’y a que onze épisodes à se mettre sous la dent. Le script est clairement à l’étroit dans ce format et il en résulte une narration au pas de course, en décalage avec le ton de la série plus porté sur la contemplation. Les personnages sont extrêmement nombreux, ils apparaissent et disparaissent aussitôt et on est régulièrement assailli de violentes ellipses où l’on saute quatre à cinq années d’un plan à l’autre. Si cet anime est un bon résumé du Dit des Heike, ce n’est pas vraiment une bonne initiation à l’histoire et la plupart du public non-japonais va être obligé de regarder avec un onglet ouvert sur Wikipédia.

Pour le reste, Heike Monogatari est une très belle œuvre qui allie la richesse thématique de cette histoire millénaire au talent de formaliste de Naoko Yamada et des équipes du studio Science Saru. La beauté de l’image, la cruauté de l’histoire et la portée métaphysique du récit déclenchent cette stimulation intellectuelle que l’animation japonaise ne nous propose que rarement.

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Sora334
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Re: The Heike Story

Messagede Sora334 le Jeu 03 Fév 2022, 20:17

Je me demande si cette adaptation était pas là pour préparer le terrain du film Inu-Oh qui sortira dans l'année.

Le dit film est une adaptation du roman Le Roi chien de Hideo Furukawa, qui se veut comme une suite à Le dit de Heike ou Heike Monogatari.

Edit : En 2016 Hideo Furukawa avait publié une modernisation de 900 pages du classique Heike Monogatari qui se veut être une relecture plus facile du classique, avant de publier quelques années plus tard Le Roi chien, une suite de Heike. Par contre je sais pas si c'est une suite de sa relecture ou du classique. Autre question qu'on peut se poser : Est ce que l'anime de Science Saru adapte le classique médiéval ou la modernisation de Furukawa ?
Sur l'eau calme vogant sans rêve,
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qu'est notre vie sinon un rêve ?

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