BNA : Brand New Animal
Réalisation : Yoh Yoshinari (Little Witch Academia)
Scénario : Kazuki Nakashima (Tengen Toppa Gurren-Lagann)
Chara-Design : Yusuke Yoshigaki (Black Rock Shooter)
Animation : Trigger
Persécutés depuis des siècles, les hommes-bêtes ont trouvé refuge voilà dix ans dans la ville semi-autonome d'Anima City. Michiru vient tout juste d'arriver jusqu'à la mégalopole : anomalie rarissime, elle était une lycéenne humaine ordinaire avant de se retrouver affublée un matin d'une frimousse de tanuki. Confiée à un foyer d'accueil, elle fait la rencontre de Shirou, un homme-loup justicier à ses heures et qui tient les humains en horreur.
Après avoir voulu surfer sur la vague Harry Potter, la bande à Yoshinari essaie cette fois, de prime abord, de marcher dans les pas du Zootopia de Disney - en nettement moins "bestial" hein, quand même. A l'instar des débuts encourageants du slice-of-life des petites sorcières, les six premiers opus de BNA sont plutôt sympathiques, énergisants, et le vivier infini que représente le règne animal offre d'excellentes opportunités de designs cartoonesques, marque de fabrique du réalisateur. On retrouve ci et là les tics de Trigger, comme le complot du pauvre ou l'inévitable (et un peu redondant maintenant) hommage à Ashita No Joe. L'inattendu ici vient de l'atmosphère urbaine de l'histoire, et d'un personnage de redresseur de torts très porté sur les hauteurs ; on serait même tenté de croire que le Batman Animated de 1992 a pu servir périphériquement d'inspiration. Mais étant donné le passif Kill La Kill du story composer Nakashima, en l'espèce cette fumeuse idée d'introduire un twist inutile à la mi-série qui modifie jusqu'aux symboles mis en place au départ, je me préserverais bien de placer trop d'attentes en BNA.
Ce qui m'intéresse le plus néanmoins dans cet anime (encore une fois sans défauts majeurs jusqu'ici), c'est de voir s'il sera celui pour le compte duquel Yoshinari accomplira sa véritable destinée tezukienne. Peu de commentateurs et de Trigger-whores insisteront là-dessus, mais sous ses airs d'opération séduction tournée vers le public américain, ledit BNA lorgne parfois du côté de la matrice des matrices qu'est Astro Boy. Avec Michiru en ersatz d'Atom, un personnage hybride censé faire la jonction entre deux peuples, et Shirou dans le rôle du Blue Knight croyant en la solution conflictuelle. Et là si ça se confirme, le choix de l'anthropomorphisme revêt une autre importance.