Anime : Wonderland

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Zêta Amrith
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Anime : Wonderland

Messagede Zêta Amrith le Mar 18 Juin 2019, 00:13

WONDERLAND : LE ROYAUME SANS PLUIE

Image

Réalisation : Keiichi Hara
Scénario : Miho Maruo, d'après le livre jeunesse de Sachiko Kashiwaba
Chara-Design : Ilya Kuvshinov
Animation : Signal MD

Akane est une jeune fille qui manque de confiance en elle. La veille de son anniversaire, elle fait la rencontre du mystérieux alchimiste Hippocrate et de son petit apprenti Pipo, qui lui déclarent être en mission pour sauver le monde d'à côté. À partir de la cave de la maison, ils ouvrent un passage vers un pays merveilleux, Wonderland...

Un conte pour enfants à la présentation soignée mais auquel manque à peu près tout ce qui fait l'attrait d'un conte pour enfants : héroïne globalement passive et subissant les évènements plus qu'elle n'influe sur eux, morale ou signification rachitique, univers attrayant de prime abord mais finalement peu cohésif. On peine un peu à comprendre non seulement l'objectif de tout cela - en dehors du passe-partout "fin de l'enfance" plus connu au Japon sous le label mon cul c'est du poulet, mais aussi en quoi ce récit méritait de nous être narré, ce qui commence à devenir un leitmotiv dans les films de Hara. Plutôt joli, avec un designer russe qui semble s'être pas mal inspiré des femmes de Satoshi Kon pour croquer les siennes, le long-métrage claudique d'une écriture trop décousue - que l'on m'explique l'apport, vis-à-vis de l'enjeu central, de la longue digression autour du concours de couture de pulls - et ne sait pas comment gérer ses personnages, au point de les transformer en mouche ou de les faire s'endormir lorsque le script n'a plus rien à leur faire faire. C'est assez décevant, dans la mesure où Hippocrate et Zang possédaient un large potentiel jamais effleuré en deux heures - oui c'est du Hara, donc c'est plus long que nécessaire. Les courtes séquences centrées sur le binôme de méchants, avec leur direction artistique à mi-chemin entre steampunk et Don Bluth, sont intrinsèquement remarquables mais n'aboutissent en définitive, comme tout le reste, à pas grand-chose.

Bien sûr, le fait que cette histoire n'ait aucune prétention artistique - à la différence de Colorful et Miss Hokusai qui se voulaient des propositions cinématographiques, pourrait la rendre vaguement sympathique à qui ne nourrit aucune attente particulière. Certaines scènes prises isolément comme le tribunal félin font sourire, sans compter qu'il est toujours agréable de voir l'animation japonaise tenter de s'accrocher à cette cible démographique au mépris d'un quelconque réalisme commercial. Mais même rapporté à des catégories plus "modestes", Wonderland me paraît être un film sans direction nette, une autre occasion manquée pour son réalisateur.

guwange
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Re: Anime : Wonderland

Messagede guwange le Dim 14 Fév 2021, 21:33

Vraiment déçu par ce film.
J'étais enchanté de voir enfin un film de fantaisie sans réel slice of life, mais là la mayonnaise n'a pas pris chez moi. C'est à se demander si Hara y croyait à son univers. Il devait tout de même être intéressé par la mise en image de cet univers mais ils ont raté le coche dans la mise en pratique. J'ai l'impression qu'on reste à la surface de cet univers. Je n'ai ressenti aucune densité dans l'histoire, les péripéties s'enchaînent sans réel obstacle ou tension. J'avais l'impression d'être devant l'introduction d'un univers alors que les enjeux présentés sont censés être d'une importance capitale.
Bref, circulez il n'y a rien à voir.

rareskyone
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Re: Anime : Wonderland

Messagede rareskyone le Lun 15 Fév 2021, 17:07

Une jeune fille gâtée apprend à apprécier le monde merveilleux qui l'entoure dans The Wonderland, mais seulement après une série de tâches intimidantes et d'aventures magiques. L'adaptation animée de Keiichi Hara de l'histoire pour enfants de 1988, Strange Journey From The Basement, marque un retour à un tarif plus léger et plus simple pour la réalisatrice de Miss Hokusai de 2015, ce qui pourrait décevoir certains de ses fans adultes. C'est assez divertissant et souvent accrocheur, mais l'intrigue sinueuse et compliquée pourrait s'avérer trop difficile pour certains publics familiaux.

guwange
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Re: Anime : Wonderland

Messagede guwange le Mar 12 Sep 2023, 23:23

Vu cet après-midi le château solitaire dans le miroir et c'est bien meilleur que ses 2 derniers films qui m'avaient plutôt déçus, surtout wonderland. J'en attendais rien au vu de ces 2 derniers films et là, la structure narrative tient mieux la route. On perd en qualité sakugaesque par rapport à ses précédents films mais le fil de l'histoire fait le job.
On devine bien certains ressorts de l'histoire nous amenant à un dénouement plutôt logique.
Je lui met la mention; sympa.

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Deluxe
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Re: Anime : Wonderland

Messagede Deluxe le Dim 01 Oct 2023, 19:42

Kagami no Kojo

Le harcèlement scolaire est un sujet de société qui préoccupe le Japon depuis de nombreuses années, et qui malheureusement commence également à faire parler ici en France avec une multiplication de faits divers dramatiques. La fiction a le devoir de s’emparer du sujet, mais l’animation japonaise est rarement à même d’aborder des questions aussi sérieuses sauf lorsqu’elle se décide à se prendre elle-même au sérieux.

Kagami no Kôjo (Le Château Solitaire dans le Miroir) est le dernier film de Keiichi Hara, réalisateur connu pour Un Eté avec Coo et Colorful, en particulier ce dernier qui abordait déjà des sujets lourds. Ces dernières années Hara s’est égaré dans des productions qui se voulaient plus grand public mais qui ne correspondaient pas au style de ce réalisateur manifestement plus intéressé par la description clinique des névroses de la jeunesse de son pays que par les contes de princesses. Pour ce nouveau film Keiichi Hara change de studio (les deux précédents étaient produits au sein du groupe IG Prod tandis que celui-ci est produit chez Aniplex/A-1 Pictures) et adapte un roman à succès dont les thématiques sont plus en phase avec la sensibilité du cinéaste.

Kokoro Anzai est une jeune collégienne qui depuis le début de l’année ne va plus à l’école. Elle passe ses journées dans sa chambre à attendre le retour de ses parents du travail. Un jour, un passage magique s’ouvre dans le miroir de sa chambre. En le traversant elle se retrouve dans un château isolé dans l’océan et est confrontée à un enfant avec une tête de loup. Cette dernière lui explique que Kokoro a été choisie pour participer à un jeu ; dans le château se trouve une salle qui renferme le pouvoir d’exaucer n’importe quel souhait, et la clé est cachée quelque part. Kokoro peut entrer dans le château tous les jours depuis le miroir, mais elle doit en repartir avant 17h. De plus, le château disparaîtra au bout d’un an. Mais surtout, Kokoro ne sera pas seule à chercher la salle au trésor ; six autres enfants comme elle ont été convoqués au château…

Le film aborde donc un sujet bien précis qui est l’absentéisme scolaire, un phénomène que les japonais appellent « futoko » et qui toucherait plus de 160.000 jeunes au Japon selon des chiffres récents. Les causes de cet absentéisme sont variées, mais elles procèdent en général d’un trouble anxieux chez l’enfant qui peut être causé par des problèmes familiaux ou sociaux, avec le harcèlement scolaire comme coupable privilégié.

La grande qualité de ce film tient en ce qu’il traite la question sans tomber le voyeurisme ou la moralisation. Certaines séquences de violence physique ou psychologique peuvent être dures à regarder, mais on n’aura pas de grands éclats mélodramatiques avec les personnages qui s’apitoient sur leur sort. Surtout, le rôle des adultes est correctement mis en avant ; la famille de Kokoro, plutôt que de lui rejeter la faute et de la blâmer, cherche à l’accompagner avec bienveillance. Le film montre les « free schools », des établissements parascolaires que les enfants peuvent fréquenter pour suivre des cours délivrés par des éducateurs spécialement formés ; et l’incompétence des profs et du monde enseignant est dûment souligné.

Le scénario suit principalement Kokoro mais les autres enfants ont leur propre histoire et apportent chacun un point de vue sur le sujet. J’ai bien aimé la manière avec laquelle les différentes histoires se révèlent petit à petit et par bribes, et le twist final concernant les enfants est bien pensé même si on le voit venir dès la moitié du film sans difficulté. Globalement le développement des personnages est beaucoup plus intéressant que la « chasse au trésor » ; d’ailleurs pendant l’essentiel du métrage les personnages eux-mêmes ignorent complètement cet aspect, ils viennent dans le château non pas tant pour réaliser leur souhait que pour se retrouver entre enfants qui se ressemblent et qui traversent une épreuve difficile. C’est le propos central du film ; l’entraide, l’empathie et la compréhension mutuelle des enfants valent mieux que les études et autres méthodes psychothérapeutiques inventées par les adultes pour se donner l’illusion qu’ils sont capables de résoudre le problème.

Comme on peut s’y attendre de la part d’un film de Keiichi Hara, la réalisation est sobre pour ne pas dire minimaliste. Les décors sont d’une froideur clinique, le monde réel est d’ailleurs plus vivant et coloré que le château censé être fantastique. La mise en scène est très descriptive et l’animation rigide ; seul le soin apporté au chara-design permet de déceler qu’on est au cinéma. Cela dit, cette cinématographie dépouillée caractéristique du réalisateur permet de se concentrer sur le fond, ce qui n’est pas forcément plus mal.

Honnêtement je n’attendais pas grand-chose de ce film après les deux dernières propositions médiocres de Keiichi Hara, mais ce Kagami no Kojo m’a agréablement surpris. Le sujet est d’actualité, sérieusement traité au travers de personnages attachants. Certes l’intrigue principale est assez superficielle et style ne propose pas grand-chose de visuellement stimulant, mais c’est un film à conseiller pour ceux qui voudraient un discours valable sur ce fait de société de moins en moins anodin.

guwange
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Re: Anime : Wonderland

Messagede guwange le Lun 11 Déc 2023, 20:37

Lors d'une table ronde à Annecy, Keiichi Hara a dit :

AI could solve the problem of lazy animators by doing their work in their place.

Et ça fait un peu de remue-ménage sur twitter.

A lire ici :

https://fullfrontal.moe/taguchi-hara-annecy2023/



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