de Gemini le Dim 09 Aoû 2020, 20:32
Un ami m'avait donné ses deux premiers tomes, puisqu'il avait décidé de ne pas prendre la suite. Après lecture, je n'étais pas spécialement convaincu non plus ; si je trouvais qu'il y avait de bonnes idées, cela ne me donnait pas forcément envie de découvrir ce qui venait après.
Par curiosité, j'ai testé l'anime, en me disant que celui-ci me pousserait peut-être à poursuivre l'aventure en manga. Sauf que non.
La série part sur une base intéressante, avec cet univers fantastique, son système de classes et de quêtes, et dans tout cela, cet héros hyper-spécialisé, faisant un travail moche - que personne ne veut faire - mais indispensable, même si la plupart des gens ne se rendent pas compte (avant qu'il soit trop tard) à quel point il est justement indispensable. Et le Goblin Slayer mis au point des techniques extrêmement rodées pour accomplir sa mission. Nous apprenons que ses aventures se déroulent en parallèle de ce qui, habituellement, aurait constitué le corps de n'importe quel récit de chevalerie fantastique, ce qui ne manque pas de piquant. Bref, le concept tient la route et s'avère étonnamment accrocheur.
Seulement, il y a la forme, à base de personnages un peu trop clichés, et surtout un mélange entre un design lolipedomoe et une violence traitée avec moult détails, fluides corporels, et sévices sexuels. Je peux comprendre qu'il s'agit de créer un décalage entre le côté coloré, presque enfantin de l'univers, et son extrême violence sous-jacente, dont les habitants eux-mêmes n'ont pas forcément conscience avant d'y être confrontés. Cela permet aussi de poser la dangerosité des goblins, sans qu'il soit nécessaire de le répéter par la suite ; si nous voyons un personnage féminin couvert de cicatrices, nous sommes censés comprendre tout ce qu'il a subi de la part des goblins. Néanmoins, qu'il s'agisse ou non du but recherché, il n'empêche que le résultat se montre particulièrement glauque, et même traité avec une certaines complaisance de la part des auteurs, qui n'hésitent pas à montrer tout cela de manière extrêmement crue.
Goblin Slayer aurait pu être un sympathique divertissement grâce à son concept, avec des protagonistes plutôt basiques passé son héros, mais il possède des aspects franchement dégueulasses, qu'aucun de ses autres éléments ne parvient réellement à compenser.