de Ileca le Ven 25 Oct 2013, 10:39
Manga, tomes 1 à 7.
Rien de nouveau sous le soleil pour ceux qui ont regardé la série. J'aurais tendance à préférer la série car si son gros point négatif est d'avoir allongé l'exposition au point de l'avoir rendue chiante et même stupide par moment (épisode 5), n'hésitant pas à broder sur des persos qu'on s'en fout royalement (le mec au tatouage sous l'oeil) alors que le manga torche ça en 5 chapitres, les passages avec Aika sont mieux incorporés et ont plus d'impact, tout comme les réactions de Samon qui sont bien plus hilarantes. On a eu des cliffhangers de la mort qui tue à presque chaque épisode, même la longue pause de Noël a super bien géré le truc en nous dévoilant le monde post-éveil au lieu de couper ça comme un sagouin. La suite, c'est pareil des deux côtés.
Ce qu'il y a d'intéressant avec le manga pour ceux qui connaissent la série, ce sont les commentaires du scénariste en fin de volume. C'est là qu'on saisit le procédé de collage auquel il adhère à fond. On savait déjà pour Shakespeare mais pas pour le Tonneau de Crofts, l'Enfer dans la Bouteille de YUMENO Kyûsaku ou même Columbo. Une oeuvre totalement sous influence et je pense qu'on touche du doigt le problème majeur de Zetsuen no Tempest : sa manie du fourre-tout. Quand dans le tome 6 il avoue souvent introduire des messages cachés pour "s'amuser ou parodier, pour faire des hommages ou des métaphores, pour donner des indices, faire des suggestions, donner un effet subliminal ou tout simplement pour sa propre fierté", on comprend que le revirement soudain à la lovecom foireuse ou l'insertion du tokusatsu encore plus foireux qui tourne les enjeux du manga (plus que l'animé) en spectacle pour gosse dans les parcs d'attraction où des mecs payés déboîtent du costume en plastoc vient de cette manie de placer avec vanité le plus de citations dans la balance, de montrer l'étendu de son registre. Car nul doute que seule la fausse modestie guide son désir d'indiquer qu'il existe des citations à la con disséminées un peu n'importe où dont certaines qui te spoilent la fin si tu es assez intelligent pour les saisir, ce qui n'arrivera jamais, soit dit en passant. Qu'un auteur discutaille sur une histoire d'étiquette, si son récit est de la SF ou du sukoshi fushigi, est le genre de preuve qui met en avant un auteur plus préoccupé par les répercussions de son récit sur son image que par la teneur de celui-ci. Maintenant, vous savez d'où vient ce manque de lien logique entre d'un côté l'explication qui se tient entre les arbres et les dragons dans la mythologie et les petits gris qui envoient des graines dans l'espace, c'est parce que sans fierté, SHIRODAIRA se serait contenté de nous arroser de sa science comme un Jung Junior alors qu'avec il n'a pas pu s'empêcher de nous montrer qu'il maîtrise aussi à fond la SF, pardon, la sukoshi fushigi (à moins que l'on ait l'amabilité de parler de sukoshi fukuzatsu ou, allez, soyons taquins, de sotto fuzakeiteru, parce que créer un nouveau genre rien que pour lui serait accepté de bien mauvaise grâce), en l'introduisant avec la délicatesse d'un pilon dans un mortier.
C'est dommage, c'est un récit qui possède de bonnes idées et donne un manga plaisant à lire. Malheureusement, il est rongé par des considérations dont je me serais bien passé à vouloir trop tartiner, au risque de tomber du côté beurré.