Mouais, il ne faudrait pas exagérer non plus...
Si aucun des personnages de Saint Seiya n'avait la moindre personnalité,vous croyez franchement que la série aurait obtenu du succès ?
Bien sûr que non !
L'une des raisons pour lesquelles Saint Seiya a remporté un succès mondial, c'est que chacun des cinq héros ont des traits de caractère qui leur soient propres et qu'ils aient des tempéraments aux antipodes les uns des autres (Seiya est fougueux et impulsif, Shiryû est zen et réfléchi, Ikki est introverti et rebelle, Shun est doux et pacifiste, Hyôga est mélancolique) ce qui fait chaque lecteur/lectrice et spectateur/spectatrice pouvait trouver un héros à qui s'attacher ou s'identifier.
Pour ma part, personnellement, Shiryû a toujours été mon préféré parmi les chevaliers de bronze, j'ai toujours adoré son caractère méthodique, calculateur et posé et je trouve qu'il a une classe folle.
Idem pour les antagonistes de nos héros: Tout le monde se souvient de la folie meurtrière de Death Mask, la mégalomanie et la schizophrénie de Saga, du perfectionnisme et de la suffisance de Shaka...
Sans oublier pour l'animé la saga Asgard, le soin accordé à la psychologie, au passé et au vécu des Guerriers Divins qui ont été plébiscité par la critique et le public (à juste titre).N'oublions pas Hilda de Polaris possédée, méchante exceptionnelle dont le charisme et l'envergure n'ont rien à envier à Saga.
Je reconnais que la série a des défauts indéniables (le côté répétitif, le character design inégal, des longueurs) et je comprends aisément que ces faiblesses puissent rebuter, voire révulser les détracteurs...
Mais de dire que tous les personnages de la saga n'ont aucune personnalité, sont creux et sans consistance, c'est complètement faux.
Dire qu'il n'y a aucune psychologie dans Saint Seiya est aussi absurde que de dire que Samurai Champloo est mal animé...
Je ne dis pas que Saint Seiya est l'œuvre la plus profonde du monde, par exemple dans Ashita no Joe le chef d'œuvre de Asao Takamori et Tetsuya Chiba, Joe Yabuki a une psychologie infiniment plus fouillée et complexe que les 5 héros de Saint Seiya...
Mais déclarer que tous les personnages de Saint Seiya n'ont aucune personnalité, c'est exagéré et faux.
Un personnage tourmenté comme Ikki a beaucoup évolué au cours de la série. Son entraînement cauchemardesque sur l'île de la Mort et la mort tragique de sa bien aimée Esmeralda l'ont bouleversé et traumatisé et on comprend aisément la haine qu'il a éprouvé envers Mitsumasa Kidô (cela est mieux dépeint dans le manga que dans l'animé d'ailleurs). Pourtant, au contact de ses compagnons et de son frère il retrouvera foi en l'humanité et verra l'avenir sous un jour plus optimiste en n'étant plus consumé par la haine.
Il en va de même pour Saori Kidô, qui, si elle était froide et distante vis à vis de ses chevaliers de bronze, changera petit à petit, se rapprochera d'eux et cherchera à mieux les comprendre et elle finira davantage par les considérer comme des amis à part entière que comme de simples guerriers. À ce titre, il n'y a qu'à se remémorer la scène touchante ou elle est venue apporter soutien moral et réconfort à Shiryû lorsque celui ci séjournait à l'hôpital et lui souhaitait sincèrement un prompt rétablissement...
Et puis, c'est rare, une série qui est populaire si tous ses héros sont fades.
Par exemple Tintin de Hergé est un immense classique de la BD franco belge...
Mais la série n'est devenu réellement populaire qu'en 1946 (alors qu'elle a été crée en 1929). Pourquoi ? Parce que Hergé a crée au cours des années 40 l'extraordinaire capitaine Haddock au caractère tonitruant inoubliable et le distrait professeur Tryphon Tournesol, des protagonistes infiniment plus haut en couleurs et attachants que Tintin qui ont entre autres fait exploser le succès de la série, sans oublier bien sûr, les remarquables scénarios de Hergé.
Mais avant guerre, personne à l'époque n'aurait pu soupçonner qu'un jour, Tintin serait devenu plus connu que Zig et Puce (ironie du sort, ce hit des années 30 a depuis sombré dans l'oubli).
Sinon pour en revenir à Saint Seiya the Lost Canvas, je suis évidemment d'accord avec Merlin, et je ne partage pas du tout la même vision de Kraken, notamment sur cette pauvre Pandore qui ne mérite certainement pas tel quolibet.
Edgar, Edgar, prince de la Cambriole...