Tu ne peux pas dire qu'on peut y apprécier une narratologie claire et des séquences de tranche de vie absolument indispensable au déroulement du récit.
"Narratologie", c'est tout à fait sérieux ?
La narratologie, c'est une discipline. Je te jure qu'écrire narration ne te donnera pas l'air plus idiot, c'est le terme correct dans le contexte. J'ai du mal aussi à comprendre où avance ton histoire de modernisme/classicisme. Gargantia serait post-modern ? Parce que des utiliser le figure de l'étranger pour opposer différents type de sociétés, c'était très en vogue dans le XVIIIéme siècle.
Après, ce qu'aurait
Evangelion d'intéressant d'un point de vue la narration, pas grand chose. C'est exceptionnel de ce point de vue parce que le reste vole pas haut, mais c'est pas son scripte qui fait qu'
Evangelion est
Evangelion. Faudrait sûrement plus chercher du côté de l'image (de son story board, en fait) de la série plus que dans la structure de son récit.
De manière générale, une très grande partie de l'animation japonaise est réalisée par des types qui sont avant tout des animateurs. C'est assez rare de voir des séries vraiment plus que juste solide à ce niveau là. Et pour en trouver, j'irais plus chercher du côté de
Dennô Coil ou
Mawaru Penguindrum. Là on a vraiment des intrigues pensées et comprises à la virgules près où le moindre élément tombe sous le sens. J'ai envie de dire
Xam'd, mais faudrait vraiment que je la revoit (beaucoup) avant de continuer à en parler.
Mais de manière générale, vouloir découper une intrigue en "il se passe quelque chose" et "il se passe rien", c'est étrange. C'est un peu pour ça que je déteste ce terme de tranche de vie. Ca veut dire quoi ? Que des que le pilote descend de son robot, ça devient de la tranche de vie ? Dès que l'histoire est calme ?
On va parler de tonalité réaliste plutôt que tranche de vie, ça être plus cool. On va définir la tonalité réaliste avec un principe simple : ce qui n'a aucune fonction au yeux de l'intrigue à pour fonction de donner l'impression de réalité. Et tonalité parce qu'à l'opposé du genre, la tonalité change. C'est ce qui la rend cool, là où le genre d'une oeuvre va la caractériser dans son ensemble (dans le cas de
Gargantia, c'est de la SF, il n'y a rien à ajouter de plus). Il n'y a pas vraiment de tranche de vie dans
Eva, puisqu'il n'y jamais vraiment de tonalité réaliste puisqu'il y a rarement des moments qui n'ont aucune fonction.
Le problème, c'est que c'est aussi rarement le cas dans
Gargantia. On ne peut pas associer de tonalité réaliste à une scène comique (qui, histoire d’enfoncer correctement les portes ouvertes, aura une tonalité comique) à de la tranche de vie puisqu'il n'y pas concrètement un rajout d'inutile. Si la série avait traité de manière plus neutre la présence d'un bar de travestis, ça aurait été le cas. Mais là, c'était un bonhomme quinze fois plus viril que le héros en robe mauve, c'est vraiment fait pour qu'on se moque de lui. De même pour Amy qui roule des fesses, on à du mal à dire que c'est juste une scène visant à créer une impression de réelle.
Le premier chapitre d'
Hôrô Musko est plutôt bien fait de ce point de vue, vu quand même temps que des thématiques centrales à l'histoire (l'amitié entre Nitori et Takatsuki, l'attirance naissance de Nitori pour les vêtement féminin), il y a cette vague histoire d'accident de vélo qui n'a pas d'incidence réelle sur l'histoire. C'est ce qui permet de donner à l'histoire un cadre identifiable. C'est un procédé important de la bédé mangasse, puisqu'il permet de mettre en scène de personnage très simplifiés grâce à des décors au contraire plus détaillés pour renforcer l'implication du lecteur. Mais utilisé dans la construction du récit lui-même, comme élément là pour apporter du vrai, c'est assez rare. L'animation japonaise sera généralement plus proche d'intrigues complexes (récits encadrés, allées et venues dans le temps, changement de points de vues fréquents) que dans un récit aussi brute que ne l'est
Hôrô Musuko ou
NHK ni Yôkoso. Que ce soit
Evangelion,
Dennô Coil,
MawaPen ou même
Xam'd cités plus haut, toutes ces séries profitent de leurs moments de banalités pour mettre en place les bases de l'intrigue à venir, c'est ce qui font qu'elles sont bien écrites (et ce qui fait qu'Urobuchi se distingue à ce point, aussi maladroite que ce soit la construction de ses récits, ce n'est pas écrit à l'aveugle et c'est aussi qu'on peut discuter des erreurs de
Gargantia là où on ne peut que rire d'un truc comme
Valvrave).
Et dans ce cas, on a effectivement du mal à voir comment toute la série ne forme effectivement un tout cohérent. La série à de bons moments une fois pris individuellement, ce qui m'avait déjà donné cette impression avec Madoka. On retrouve ce même moment où le récit encadré donne l'impression de surpasser le récit cadre (épisode 10 de
Madoka et l'archive vidéo dans
Gargantia).