La fatigue me gagne quand je repense à Ialda, tombé par dessus bord après avoir ouvert l'outre d'Eole qui nous fit refaire le chemin inverse, passant de l'espoir d'un peu d'action vers l'éternelle mer plate des doutes existentiels mignons d'un trio de poissons-clowns. A-t-il survécu et tente-t-il de poursuivre le chemin de son côté sur un fragile esquif avec pour seul réconfort, son unique trésor conservé soigneusement contre sa poitrine, une jaquette d'un jeu Senran Kagura ? Seul Poséidon peut à présent répondre à ce terrible doute.
De mon côté, les épreuves s'accumulent et se font de plus en plus rudes. La nuit dernière, ou peut-être trois, je ne sais plus, les harpies nous harcelèrent sans cesse de leur appétit sexuel insatiable, tentant, les fausses pudiques, de feindre le somnambulisme pour retirer leur petite culotte, vrillant sur le plancher du navire sous la mesure de leur cervelle liquéfiée par trop de frénésie centrifuge. L'aube n'apporta guère de réconfort alors que nous enfreignions les limites d'un repère de sirènes que l'on surprit s'égosillant au-dessus d'un plan de citrouilles car, paraît-il, celles-ci poussent ainsi plus rapidement. Elles nous ont suivis jusqu'au bout et leur chant résonne dans ma tête ♫Scribbles in my notebook♫ ♫I give you a happy wink♫ et j'esquisse un mouvement de dégoût nauséeux alors qu'elles se mettent à tortiller du cul en rythme sur leur ritournelle infernale. De Charybde en Scylla, j'ai esquissé une bataille nocturne, un very very bad trip, un exposé sur le baseball pour finalement me faire foudroyer par le sempiternel clin d’œil vers la trame trop sérieuse qui rampe en arrière plan, et qui keep moving alors que plus personne n'y croit depuis longtemps. Après tant de malheurs dont l'ordre n'a jamais eu d'importance, je suis tombé sur le péril de trop.
Si quelqu'un tombe un jour sur ce journal, sachez que mes liens cèdent peu à peu et que bientôt du mât je me précipiterai entre les bras de ces poissons moe kyun pas très frais qui n'attendent que moi pour se repaître de ma guimauve dégénérée. Ha ! C'est la fin, le burin me tombe des dents et la tablette en pierre suit son chemin. Je... non... ♫I am not afraid ♫ as long you are here ♫ it becomes as familiar as hooooooooooome♫
