Je n'ai pas su quoi en penser pendant la quasi-totalité du film tant ce mélange improbable entre images d'archive de la série, scènes inédites à la main et plans en animation 3D CG (y compris les persos) est un gloubiboulga sans nom dont je n'étais capable de dire si c'était juste confus mal branlé ou trop alambiqué et méta pour ma pomme, pas aidé par un script dont le japonais dépasse largement mes capacités dans la langue. Puis la conclusion est arrivée et m'a rassurée, c'est juste médiocre et le projet
Hi-Evolution n'est qu'une étape de plus dans l'incapacité de Bones à savoir rebondir sur le succès du meilleur
robot anime de la décennie 2000. Autant de constance dans le sabordage ça en devient admirable, surtout que là il n'y a aucune excuse possible, plus aucun blâme à placer sur Kyôda, puisque Satô est revenu écrire les films.
Sora334 a écrit:je suis un peu mitigé sur le réel intéret de ce remontage qui modifie l'histoire de la série, ici Renton a été adopté par Ray et Charles. C'est chiant à mourir et la partie Summer of Love reste très floue scenaristiquement, la série première du nom remontant à plusieurs années n'aidant pas.
Si en soit toute la seconde heure du film est un remontage paresseux sans vraie plus-value comparé à la série, ans parler des
retcons plus ou moins discrets ici et là qui ne font que rendre la chose plus confuse sans raison d'être, je crois que je comprend ce que Kyôda et Satô ont tenté là.
En coupant cette partie de l'histoire du début de la série tu débarques dedans sans connaitre Eureka, elle est une figure floue vaguement définie. En ça le film arrive à l'iconiser de façon assez brillante, elle est ce pour quoi Renton va renoncer à tout ce qu'il a toujours voulu, un foyer aimant avec des parents qui le comprennent. Voilà à quel point Renton aime Eureka, il est près à renoncer à ce que Ray et Charles ont à lui offrir et à aller retourner se prendre des coups au sein du Gekko State pour pouvoir être avec elle. C'est un aspect de la série TV qui est passée au dessus de la tête de pas mal de spectateur j'ai l'impression, et le film arrive de façon habile à le rendre plus explicite et fort justement en retirant Eureka de l'image. Elle est le personnage central du film, son propos-même, mais elle n'est représentée que par son absence, par le vide qu'elle laisse, et en devient ainsi une figure d'autant plus admirable.
Mais ça n’empêche en rien le fait que cette partie du film est sans réel intérêt pour quiconque à déjà vu la série et pas vraiment le meilleur point de départ pour qui veut la découvrir.
Le plus gros gâchis dans cette histoire est qu'il y a un (très) grand film de
Robot Anime qui se cache derrière le prologue du
Summer of Love. On raconte l'histoire de Adroc, de l'excitation de sa découverte et la mise au point du plan pour sauver l'humanité au désespoir de réaliser qu'il l'a en réalité condamnée et est célébré en héros pour ça, puis sa rébellion et son sacrifice pour corriger ses fautes. Tu mets en sous intrigue ses regrets de ne pouvoir être avec ses (/son ?) enfants à cause de ses recherches et comment ça a aboutis à sa relation de père adoptif avec Eureka (le dialogue "
Adroc, tu trembles, tu as froid ?"/"
Les êtres humains tremblent parfois sans avoir froid, j'aurais du t'apprendre plus de ces choses." *arme son fusil* "
non, en ce moment même je te l'enseigne." est simplement incroyable d'efficacité et de portée), de mentor avec Holland et Dewey, et le refus du premier de tirer comme aboutissement à la chose, et tu avais un film capable de donner une vraie nouvelle ampleur au passé de la série, j'aime vraiment le plan qui montre que Dewey est devenu fou parce qu'il a été témoin du Seven Swell aux premières loges, ça renforce la dimension tragique du personnage (Holland en larmes dans l'avant dernier épisode de la série disant "
je n'ai pas pu sauver mon frère"), le rendre sympathique avant ça aurait été un vrai plus.
Mais à la place Bones et Minami ont préféré produire une série de trois films incompréhensibles dans leurs intentions en tant que tout et dont le retard du troisième, prévu pour cette année mais toujours sans date, n'augure rien de bon.