de Fenriyl le Sam 31 Juil 2010, 04:05
L'arnaque, c'est surtout l'attente colossale des fans qui voyaient cette OAV arriver comme le nouveau messie, qui se branlent sur l'univers d'un illustrateur qui a pondu dix ou quinze illustrations sur un thème et qui espéraient voir poindre un background énorme en 50 minutes sur une base qui n'existe pas. On parle pas d'un bouquin, on parle de putains de dessins. Les gens veulent absolument qu'il y ait une cohérence dans une production qui n'en a pas besoin et qui ne peut pas en avoir. Je veux dire la seule " base scénaristique " (ça fait presque gros mot d'en parler pour ça) pertinente, c'est à la rigueur les paroles de la chanson de Supercell, qui parlent grosso modo de la volonté de revenir à des moments plus heureux et des souvenirs meilleurs, de les rappeler à quelqu'un qui semble les avoir oubliés. Basta. Et ça, avec un grain d'imagination, c'est plutôt bien retranscrit dans l'anime.
Personnellement, j'attendais juste 50 minutes d'animation chiadée, un bon chara-design, des jolis décors et des musiques sympas. Honnêtement, je peux pas dire que j'ai été déçu et j'ai même pris mon pied. Après pour " l'histoire ", c'est amusant de voir les deux extrêmes entre :
- ceux qui chouinent comme quoi " l'univers " n'aurait pas été assez développé, qu'ils veulent voir tel ou tel personnage, qu'il faut absolument une suite pour étoffer le tout, simplement parce qu'ils ont fantasmé depuis des plombes des relations, un monde, des raisons... qui n'ont pas lieu d'être.
- ceux qui râlent qu'y a zéro cohérence, qu'on capte rien et que les mecs se sont pas foulés pour coller les morceaux ensemble. En extrapolant un minimum, c'est quand même pas compliqué de relier les divers éléments entre eux. Yomi et Mato sont les meilleures amies du monde mais sans s'en rendre compte elles finissent peu à peu par s'éloigner. Yomi voyant que Mato ne lui accorde plus une attention exclusive se laisse gagner par une forme de tristesse et de frustration qui l'emmène dans un monde alternatif créé par ses sentiments négatifs. Elle laisse toutefois un indice, une connexion qui permettra à Mato de la rejoindre et de la ramener peut-être. Baston. Mato parvient à comprendre la détresse de Yomi, la prend dans ses bras ce qui permet à la part négative de Yomi de disparaître. Le monde alternatif, de ce fait, s'écroule puisqu'il n'a plus lieu d'être. De retour à la réalité, Yomi et Mato sont à nouveau les meilleurs amies du monde ce qui met un peu à l'écart Yuu, qui s'apprête probablement à subir le même sort que Yomi.
Alors oui, c'est plein de trous, c'est bancal, c'est pas méga original mais est-ce qu'on a vraiment besoin de plus pour 45 minutes. Et en plus, ça se paye le luxe d'une narration non chronologique et éclatée (et moi, j'aime bien ça, le dernier exemple d'un tel type de narration que j'ai expérimenté, c'était dans Resonance of Fate que j'avais surkiffé).
Faut arrêter de prendre des vessies pour des lanternes et de croire au Graal quand on aurait du s'attendre à un verre d'un bon alcool. J'ai beaucoup aimé probablement parce que je m'étais absolument pas interrogé au préalable sur la manière dont les mecs allaient lier les éléments des illustrations. Du coup, pas de raison d'être déçu, de hurler au scandale ou au moutonnisme. Les phases de la vie réelle m'ont pas gêné plus que ça, j'ai même trouvé ça assez touchant à certains moments, peut-être parce que ces scènes étaient courtes à chaque fois. Et puis sérieux, y a plus de scénario dans cette OAV que dans 75% des animes adulés par la planète en ce moment. C'est pas un gage de qualité certes mais bon...
Après concernant l'amitié entre Yomi et Mato, je suis le premier à hurler aux sous-entendus lesbiens dans les productions actuelles mais là faut arrêter, on est pas Strike Witches... A ce niveau, faut soit être dérangé ou désillusionnés, soit avoir jamais côtoyé ou regarder un minimum le comportement de collégiennes ou lycéennes quand on était encore à l'école...
Puis bon, dire que l'OAV est une sorte de justification pour sortir plus de figurines... Comme si les mecs avaient besoin d'excuses pour ça. Comme dit précédemment, ça marchait déjà très bien de ce côté-là bien avant tout le buzz autour d'une adaptation animée. Peut-être aussi qu'elles se vendent parce qu'elles sont plutôt réussies par rapport à la masse de PVCs ignobles qui sortent tous les mois. Evidemment que la production de l'OAV fait partie d'un plan marketing, on est pas chez les bisounours... C'est juste histoire de dire " vous vouliez voir ça en mouvement, ok, voilà, on vous a fait un truc techniquement chiadé, vous êtes contents ? ". J'ai aimé mais j'espère qu'il n'y aura aucune suite parce que ça n'aurait aucun intérêt ni aucun sens.
Bref, ça restera probablement mon moment de faiblesse de l'été et je l'aurais oublié dans quelques mois, mais bon, le climat ambiant de médiocrité n'aide pas et je pense qu'en ces temps de disette, ce serait con de passer à côté sous prétexte que le buzz était injustifié et qu'on en attendait bien plus.
~ The cruel yet gentle embrace of time will wash everything away... ~
~ Someday, at the promised place... We'll meet again... ~