Gyo intégrale:
Ca fait toujours plaisir de lire du Junji Ito ^_^ et j'ai trouvé celui-ci plutôt sympa
Le mécanisme de l'angoisse fonctionne parfaitement. L'auteur ne laisse aucun temps mort et l'ambiance angoissante est vraiment réussie. Tout est vraiment maîtrisé, du design des bêbêtes aux personnages assez stéréotypés mais convaincants, en passant par une atmosphère de plus en plus étouffante et une mise en scène vraiment bonne.
Ito semble vouloir nous offrir un scénario engagé, mais malheureusement, il ne va pas au bout de son idée et n'apporte pas de réponse à ce sujet. Et au final, l'intrigue se révèle assez classique. Mais voilà, il y a la touche Junji Ito: comme dans Remina et sa planète tueuse, l'auteur part d'une base assez ridicule (des poissons à pattes pas sympa ^^) et qui prête plus à sourire qu'autre chose, pour nous enfoncer peu à peu dans nos propres peurs à travers les réactions de personnages, réactions qui prêtent aussi parfois à sourire tant elles peuvent êtres exagérées ou ridicules.
Enfin Ito nous offre une nouvelle fois une fin ouverte mais profondément pessimiste.
Un titre plutôt sympa, donc, où l'horreur est plus suggérée à travers ses personnages qu'explicitement représentée, regorgeant de scènes à la fois ridiculement drôle et profondément effrayantes, surtout au sujet de la nature humaine.
Les deux histoires courtes à la fin du tome 2 sont sympa également. J'ai beaucoup aimé Le mystère de la faille d'Amigara, où Ito, en partant d'une base toujours aussi absurde, retranscrit fort bien les peurs de l'être humain. Ici, notamment à travers les scènes où le personnage raconte ses rêves, il s'agit de la peur d'être coincé seul quelque part, dans le noir et sans pouvoir bouger (euh, y a un mot pour dire ça ? ^^" j'aurais bien dit claustrophobie, mais ça ne colle pas totalement ^^)
Contrairement à beaucoup de monde, j'ai préféré Rémina à Gyo, et Gyo à Spirale.
15/20
Un monde formidable intégrale:
Après avoir lu Solanin en début d'année, j'avais acheté Un monde formidable, et je n'ai eu le temps de le lire que cette semaine ^^"
Voici une bonne petite série d'histoires courtes. Une nouvelle fois, Inio Asano fait preuve d'engagement et de grande sensibilité à travers différentes histoires touchant un peu à toutes les catégories sociales. Malgré la qualité assez inégale des histoires, Asano arrive toujours à me toucher au plus profond du coeur.
Me reste plus qu'à lire la Quartier de la Lumière et à attendre Nijigahara Holograph (qui semble être dans un genre différent).
15/20
Short Program intégrale:
Une série d'histoire courtes touchantes et légères.
On retrouve la patte d'Adachi: des histoires souvent sentimentales et ancrées dans le quotidien, amusantes ou mélancoliques, toujours légères et enjouées, et servies par le trait simple mais ô combien efficace du mangaka.
Ca m'a rappelé sur bien des points les recueils de Rumiko Takahashi (gage de qualité

)
15/20
Dingue de toi ! intégrale:
Suite aux avis positifs assez nombreux, je me suis laissé tenter... et mon dieu, quelle énorme déception !
Ce manga nous présente Aoi, une jeune fille de la campagne tellement naïve qu'on a envie de la baffer dès les premières pages. Elle va faire la connaissance de Tsuyoshi, un lycéen-bogoss de Tokyo qui fait craquer toutes les minettes dans son bahut et qui est tellement imbu de lui-même qu'il va s'empresser de voler un baiser à notre cruche de service. Mais cette dernière ne va pas être en colère. Nan nan. Elle va tomber amoureuse du gars (ça alors !). Parce que, c'est bien connu, les jeunes filles adorent qu'on les embrasse de force. Faudra que j'essaie pour voir.
Suite à ça, Aoi, qui jusque là détestait Tokyo et ses habitants (on ne sait pas trop pourquoi, d'ailleurs), va suivre Tsuyoshi dans la capitale parce que olala, elle en est tombée follement amoureuse en une fraction de seconde et ne peut plus se passer de lui.
Et tout ça en... euh, 20 pages. Si si.
Puis nous avons le droit aux bons gros clichés de la jeune campagnarde qui débarque en ville, et qui font passer les campagnards pour des gros bouseux. C'est drôle... ou pas.
Mais heureusement pour elle, elle va vite changer et devenir une jeune fille méga sexy et tout. Mais elle reste toujours aussi cruche et naïve, hein. Et ça se voit quand, par exemple, elle soulève sa jupe en pleine rue sans arrière-pensée...
Puis, pendant plus de deux tomes, on assiste à une succession de scènes guimauves et niaises pendant lesquelles on va faire la connaissance du papa d'Aoi. Et bien entendu, la papa, il aime pas Tsuyoshi parce que c'est comme ça et puis c'est tout. Alors il va essayer de précipiter le mariage entre Aoi et Heita. Mais c'est pas grave parce que de toute façon Aoi et Tsuyoshi ont décidé de se marier aussi. Hé ho, vous vous connaissez depuis 3 jours et vous êtes encore lycéens, hein.
Ah oui, Heita, c'est l'insupportable rival de Tsuyoshi et l'ami d'enfance d'Aoi. 'fin, ami, c'est vite dit vu comment il la traite. Bah oui quoi, c'est tout à fait normal de tripoter les jeunes filles, de les balancer sur le lit en déclarant "je te laisserai jamais à quelqu'un d'autre" et en montrant ainsi les femmes comme de vulgaires objets. Et puis Heita, il fait chanter Aoi, aussi, et il veut la forcer à se marier avec lui en la menaçant avec une photo compromettante où les deux font l'amour. 'fin, en fait c'est pas vrai, ils font pas l'amour sur cette photo, mais Aoi croit que c'est vrai parce qu'à 16 ans elle ne sait pas ce que veut dire "faire l'amour" parce qu'elle est complètement cruche. Voilà, on en revient toujours à la débilité profonde d'Aoi. Cette débilité, c'est quand même le leitmotiv des pseudo-rebondissements de la série pendant les deux premiers tomes.
Pendant les deux premiers tomes seulement, parce qu'après, Ako Shimaki a subitement décidé de faire virer son truc au drame en rendant Aoi gravement malade. Et elle balance ça comme ça, sans explications. Mais qu'est-ce qu'elle a comme maladie, l'autre ? On ne le saura jamais.
Alors du coup, pendant les deux derniers tomes, on va avoir droit à des "je ne veux pas te perdre" et des "je veux qu'il reste heureux" dégoulinant de niaiserie. Jusqu'au méga-drame final qui est censé être méga-émouvant mais qui est finalement méga-raté parce que tout dans ce manga, depuis le début, a été méga-mal amené. Et finalement, j'ai trouvé les personnages tellement insupportables que j'ai plus eu envie de sourire que de pleurer à la fin. Et je n'exagère pas du tout quand je dis ça.
Voilà. C'est profondément niais, totalement insipide et superficiel, bourré de clichés, les situations sont mal amenées par une narration et une mise en scène pas du tout inspirées et très confuses, les personnages sont insupportables, et ce ne sont pas les dessins qui vont me faire changer d'avis, vu que je les ai trouvés moches et totalement impersonnels.
Mais Dingue de toi ! a quand même un mérite: je crois qu'il va rester longtemps dans le top 5 des plus mauvais manga de ma collection.
4/20