[Miyazaki] Le vent se lève

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Adnae
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[Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Adnae le Mer 15 Jan 2014, 20:23

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Bon, vu que le film arrive en France la semaine prochaine, me suis dit qu'il aurait sans doute besoin d'un topic:

Inspiré par le fameux concepteur d’avions Giovanni Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde.

Je copie/colle mon avis que j'avais mis dans le topic des animés vus lorsque j'ai vu le film en octobre dernier au festival Lumière:


Bon, les 5h d'attente (dont une bonne partie au milieu de la foule en délire qui attendait tarantino) pour avoir ma place pour Le vent se lève, il faut tenter de vivre (ou Kaze Tachinu pour les intimes) étaient totally worth it :)

Techniquement déjà, c'est une grosse claque, tout le long. Les scènes de foules sont tellement animées de tous les côtés et détaillées qu'on ne sait pas quoi regarder. Les avions n'en parlons même pas, c'était impressionnant (bien que je ne puisse pas comparer avec Porco Rosso que je n'ai pas vu).
Hideaki Anno se révèle être un excellent comédien, qui d'ailleurs se démarque énormément des autres, son jeu est naturel, absolument pas surjoué. Et les OST de Joe Hisaishi sont excellentes, comme d'hab.

Vu le sujet et l'époque, on aurait pu penser que ça resterait assez terre à terre comme récit (quoique, avec des avions...), mais Miyazaki choisit de nous raconter l'histoire sous un autre angle, en se concentrant sur les rêves de Horikoshi et son amour. La guerre est là, on la cite, on en parle, on la critique même, parfois par des vannes assez légères, mais ça n'est pas le centre du film, c'est en marge du petit monde de l'ingénieur. Petit monde bien particulier, ça se voit dans la perception très imagée de certains événements marquants (notamment la scène du séisme).
Et tout le film respire la passion pour l'aviation, Miyazaki nous la transmet, on voit que c'est le film qu'il voulait faire.
Au final, je n'ai pas regardé plus loin que ce qu'on nous présente: une biographie pleine d'admiration pour non pas "l'homme qui a créé le Mitsubishi A6M", mais pour l'ingénieur de génie et l'homme passionné qu'il était.
Après, n'étant vraiment pas bon en histoire, notamment pour cette période, j’ai sans doute raté des choses, quelqu'un pourra peut être apporter des précisions sur des éléments qui m'ont échappé. D'autant que le film a été qualifié de révisionniste, il y a sans doute eu des changements dans les événements présentés.

Je prendrai le Blu Ray dès sa sortie, excellent film que je reverrai avec plaisir :wink:

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Milo
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Milo le Mer 22 Jan 2014, 21:33

Il y a des retours sur la VF ? Enfin sur Jirô surtout, c'est pas comme s'il y avait d'autres personnages. Google étant apparemment mon ennemi ( :( ) je ne connais même pas le nom du comédien.
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Adnae
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Adnae le Mer 22 Jan 2014, 23:10

Impossible de le trouver aussi, curieux de voir qui s'en charge. J'ai revu le film ce soir, mais une amie voulait à tout prix voir la VO, donc pas encore vu la VF.

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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Dio-Eraclea le Jeu 23 Jan 2014, 12:43

Mauvais Miyazaki ? Au vu de ce qui fait l'essence même de sa vaste oeuvre oui. Ici, pas de fantaisie, peu de folie graphique. Miyazaki pour son dernier projet a voulu se faire plaisir en évoquant son amour de l'aviation. Le problème, c'est qu'il ne parvient pas à transmettre toute sa passion au spectateur. Le tout est trop égoïste de sa part. On est soumis à un film essentiellement concentré sur la création industrielle des futurs Zéros, bombardiers japonais de la Seconde Guerre Mondiale. On est loin du Dieu-Cerf et autres bestiaires fantastiques du réalisateur. Avec Le vent se lève, on est clairement dans l'hommage et on se retrouve presque dans une ambiance docu-reportage tant le rythme est lent, trop lent et manque d'impact. La sensation que moultes scènes n'auraient été que des scènes de silence dans ses autres films fait penser à une certaine fatigue artistique. Beaucoup de discours pour peu d'avancement dans l'histoire. Se rajoute à cela, des personnages assez faibles, sans grand charisme et ne permettant pas une identification évidente donc laissant en retrait le spectateur. Enfin, Joe Hisaishi signe sa moins bonne BO avec des thèmes occidentaux, peu nombreux et ne tombant pas forcément toujours au bon moment. J'ai personnellement l'impression que Le vent se lève aurait été mieux réussi avec la patte d'Isao Takahata, plus fort dans les ressentis humains et dans la justesse de l'émotion dans des oeuvres lentes et contemplatives. Miyazaki étant plus un magicien qu'un moralisateur, Le vent se lève est contre nature dans l'ensemble de sa filmographie.

Au final, un bon film en occultant son réalisateur mais un mauvais Miyazaki car trop différent de son univers.
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Mattosai le Jeu 23 Jan 2014, 14:57

Moi aussi le vent se lève... après un bon cassoulet comme ce midi.

hum.

Elle trainait trop dans ma tête celle là :53:
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Milo le Jeu 23 Jan 2014, 18:57

Je me souviendrai toujours de ma séance de Innocence en VO, où il y avait cette mamie accompagnée par deux demi-adultes qui devaient à peine savoir lire, et qui se sont donc bouffés d'emblée cette scène d'intro pas très douce. Ils avaient quitté la salle au bout de quelques minutes, quelle surprise. Elle avait surement vu un dessin animé sur l'affiche et s'était dit banco sans chercher plus loin. :lol:

Ici, c'est un peu la même impression. Comme j'avais mentionné après mon visionnage en aout, un peu de communication serait bienvenue pour éviter les "mais bon sang quand est-ce que Chihiro monte sur un dragon pour aller à Laputa ???". L'auteur étant enfermé dans une certaine imagerie, à tel point qu'on pourra lire que c'est du mauvais Miyazaki, malgré qu'il s'agisse de son film le plus personnel, où il adresse le plus beau '"demerdez-vous lol" aux distributeurs internationaux. Si tant est qu'il connaisse leur existence :p

Pourtant, en parfait accord avec le keikaku, la bande-annonce VF ne nous dit rien, elle entretient le flou comme pas permis, complètement volontairement. Même si l'accueil presse ne change pas de d'habitude, on peut prévoir que ça va un peu rager dans le potager du côté des parents des gosses qui se seront endormis :o
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede guwange le Jeu 23 Jan 2014, 19:14

Pas que les gosses, même des adultes vont s'attendre à un peu de fantaisie et quand ils n'auront pas ce qu'ils espéraient, ça va faire les déçus.
Parfois, vaut mieux s'informer un minimum et donc réorienter ses attentes afin de se donner une chance de bien plonger dans le film.
Ceci dit, je ne l'ai toujours pas vu ce film.
Mais c'est bizarre, que des habitués n'en ont pas encore parlé.
Obligé que certains membres du forum ont été à l'avant-première du Gran Rex ?
Si c'est le cas, peut-être qu'ils se disent que Anno en vostfr, ça les a destabilisé et qu'ils donnent une seconde chance lors de la VF. :mrgreen:

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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Aer le Jeu 23 Jan 2014, 19:26

Pas de diffusions du film pour le moment par chez moi, la séance la plus proche se trouve à Grenoble (1h30 de route environ). Donc bon, je verrais ce week end peut être si je me motive.
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede jonas le Dim 26 Jan 2014, 14:08

Vu le film.
Je me suis un peu ennuyé, surtout sur la fin qui joue la carte du larmoyant avec maladresse. En ce qui concerne l'animation j'ai justement été déçu parce que Porco Rosso m'avait bluffé avec ses passages où le paysage défile à toute vitesse et là c'est moins marquant. C'est techniquement irréprochable, mais y a pas de "WHOA".

Sinon on sent que Miyazaki veut arrêter qu'on le tire de sa retraite,
[Montrer] Spoiler
le discours sur le génie créatif d'un homme qui ne dure que 10ans ça tombait bien parce que ça veut dire qu'il a arrêté d'être talentueux après mononoke hime >_<.
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Gemini le Lun 27 Jan 2014, 20:36

La première fois que j'ai entendu la voix de Jiro, je me suis dit : "Bordel, il a été doublé par un amateur ?" Et j'avais vu juste :mrgreen: Mais je ne m'attendais pas que Hayao Miyazaki fasse appel à lui. Au moins, cela montre que j'ai bien réussi à me prémunir au maximum avant de voir ce film ; sauf que j'ai quand même réussi à apprendre un élément-clé à cause d'une critique (très) maladroite, et ça, ça m'a bien énervé.

Je n'ai pas trouvé qu'il s'agissait d'un des meilleurs films du réalisateur, loin de là. Il m'a fait le même effet que Ponyo sur la Falaise : réussi, mais peut mieux faire. La retraite n'est donc pas une mauvaise option. Je crois surtout que nous touchons aux problèmes de la biographie au cinéma : il est très difficile de proposer une structure cinématographique et un rythme cohérent en sautant sans arrêt d'une période à une autre, avec parfois des ellipses de plusieurs années d'un coup alors que le héros donne peu l'impression de vieillir. L'autre reproche que je lui ferai, concerne les rêves plus ou moins éveillés de Jiro : à force, ce ressort finit par s'épuiser, ou en tout cas à épuiser le spectateur...
Cela reste un très beau film (même si la bande-annonce concentre tout ce qu'il peut avoir de poétique), avec quelques passages touchants, mais je le répète, cela fait longtemps que Hayao Miyazaki a perdu de sa superbe.

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Tetho
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Tetho le Mar 28 Jan 2014, 05:13

Vu, et je suis assez partagé, ou plutôt je ne sais que penser du film...

Bon gaffe, je spoil tout sans faire attention aux détails.

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Techniquement c'est irréprochable. Il y a bien quelques plans avec de la CG qui viennent faire tache au sein de la démarche "tout à la main", mais que représentent-ils dans les 1500-2000 plans du film ? Le reste est fabuleux, tout est d'un organique, des avions au tremblement de terre, les bruitages à la bouche ne venant que renforcer cette impression. Quand le moteur à des ratés et rejette de l'huile, on dirait vraiment qu'il a crache, effet garanti. Il y a ces scènes de foules qui ont demandé plus d'un an de travail, ces avions comme on en verra plus, ces effets...
De l'artisanat, vraiment.


Niveau contenu, je ne sais par où commencer.
Il y a ce choix d'un récit romantique naïf, aussi bien dans la relation entre Jirô et Naoko que dans celle qui lie Jirô à son travail. Ignorant les réalités de l'époque, malgré quelques allusions ici et là, et celles de la maladie de Naoko qui donne ce ton déstabilisant. C'est l'histoire d'un homme qui a tout sacrifié à "ses 10 ans de créativité", la femme qu'il aime, son engagement politique, voir même jusqu'à un certain point, sa conscience. La volonté d'accomplir son rêve par dessus tout, celui de réaliser ce que seul lui pouvait réaliser. Jirô est fondamentalement un type bon ou un modèle en tant qu'être humain, ou du moins un type qui n'a que peu d'empathie. Il crée une machine de guerre, mais n'a que peu d'états d'âme, car il créé son avion révolutionnaire, celui dont il rêve, littéralement. Il va aussi laisser sa femme mourir au nom de ce rêve, il le dit lui même, il est égoïste. C'est d'autant plus choquant que aussi bien son supérieur que l'entreprise Mitsubishi semblent plutôt cools avec lui là dessus, mais non pas question de manquer le moindre jour de travail, de retarder la moindre avancée du projet, de gâcher le moindre instant de ces 10 années de créativités. C'est d'autant plus choquant qu'il ne fait aucun doute qu'il aime vraiment sa femme, mais son amour pour cette dernière ne passe qu'après la poursuite de son rêve, qu'après son amour pour les avions. Et cette dernière le sait et accepte avec résolution la chose.
C'est un choix intéressant, et je trouve cette posture, celle de Jirô, fondamentalement "belle". On est dans le romantisme dans ce qu'il a de plus pur, l'homme seul face au monde entier pour accomplir ses désirs. Mais ça donne au film une étrange ambiance, celle de faire l'éloge d'un sale type qui n'est pas fondamentalement mauvais. Juste qu'il poursuivait des rêves et des ambitions qui l'ont entrainer à se déshumaniser. Volontairement ou non.

Je trouve la fin très belle, Jirô contemple son œuvre, ce qu'il a fait et ce qu'il a sacrifié, et se demande si ça en valait le coup. Puis réalise qu'il lui reste encore toute sa vie à vivre. "Il faut (tenter de) vivre" est un leitmotiv chez Miyazaki. Dans Porco Rosso, dans Mononoke Hime, c'est même la phrase qui conclut le manga Nausicaä. Le fait qu'elle reviennent à la fin de la fin de sa carrière ne fait que rappeler une ultime fois son importance dans son œuvre.

Puis il y a ces ellipses un peu sèches, ces moments qui auraient pu lancer quelque chose mais non, comme la crise au début ou le passage de la police politique. Juste là pour dépeindre un peu, mais pas trop, l'ambiance de l'époque. On dirait presque des maladresses narratives.
Je ne me pose pas vraiment la question de la fidélité historique, ou des implications politiques qui en découle, le film ne l'est ouvertement pas. Miyazaki utilise deux canevas, la vie d'Horikoshi Jirô et le roman de Hori, les mélange et au final ne raconte ce qui l'intéresse. Logique alors qu'il soit crédité à l'œuvre originale.


Mais ce qui m'a le plus touché dans le film c'est cette ôde à ingénierie aéronautique, au triomphe du génie humain. Les séquences où Jirô explique ses idées pour ses avions sont fantastique de clarté et de limpidité. Avez-vous déjà vu les rivets affleurants être expliqués d'une façon aussi simple ? C'était beau, vraiment. Au point que j'en suis parvenu à regretté d'avoir baissé les bras face aux math au Lycée.


Nul doute que Miyazaki se projette dans ce Horikoshi fantasmé. Lui qui a clamé il y a peu, mais je ne retrouve plus l'interview, que ses 10 années de créativités c'était quand il était animateur, avant de devenir réalisateur, quand il prenait du plaisir à créer. Et ça colle plutôt bien. Gorô est né en 67, pendant la production d'Horus, et 10 ans plus tard Miyazaki planchait déjà sur Conan. On sait tous que Miyazaki a toujours considéré le fait que sa femme, aussi animatrice à la Toei, ait du quitter son travail au début des années 70 pour élever leurs enfants comme un des plus grands échecs de sa vie. Il s'était promis qu'elle n'aurait pas à le faire. Puis il y a le monstre (sacré) qu'il est devenu malgré lui au sein d'une industrie qu'il a choisi d'ignorer mais dont malgré tout il fait parti et qu'il a énormément influencé. Miyazaki peut dire ce qu'il veut sur le fait qu'il se voit en marge de l'industrie de l'animation japonaise, qu'il est seul dans sa porcherie, il reste un type qui dessine des avions et des tanks du IIIeme Reich ou de l'Empire Japonais en sachant ce qu'ils représentent, mais il ne peut s'en empêcher car ces véhicules sont classes. Je me demande ce que Miyazaki voit, en haut de sa colline à contempler son œuvre égoïste. Est-ce que ça en valait le coup ?
Si Jirô est vraiment Miyazaki, alors le choix d'Anno pour l'interpréter ne peut avoir qu'un seul sens. Et je me garderais bien de le formuler, car je ne sais pas si Anno en est digne, mais c'est cohérent avec le "j'te laisse faire ce que tu veux de Nausicaä" résigné d'il y a un an.



Je suis sorti de la salle la larme à l'œil, convaincu que je ne découvrirais probablement plus jamais un tel film d'animation de toute ma vie. Seul Miyazaki avait la carrure pour produire ce genre d'œuvre, ce nazisme de l'animation à la main et les moyens pour le faire. C'est un film étrange, loin de la perfection de ce que Miyazaki a produit dans les années 90, mais lourd de sens. Encore plus que Porco Rosso.
Je suis ressorti de la salle en ayant une envie pressante de revoir le film. Pour mieux l'appréhender, mieux le comprendre et arriver a fixer mon avis à son sujet. Ça ne m'était pas arrivé avec un Miyazaki depuis Mononoke Hime.


Mon royaume pour que le vieux se remette à plancher sur un film après avoir fini ses projets actuels de mangas et de courts-métrages. Juste un, qu'une certaine conception de l'animation japonaise, une des plus nobles, puisse encore vivre quelques années.
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede inico le Sam 01 Fév 2014, 16:28

Preuve que les diffuseurs Français avaient acquis le fait qu'il s'agit là d'un Miyazaki pas vraiment comme tous les précédents ?
Film vu en plein après-midi d'un week-end dans un multiplexe... en vo :shock:

A la première approche, on a l'impression d'un banal biopic racontant l'histoire d'un ingénieur de génie couvrant la période jusqu'à la genèse de sa plus grande création, les fameux chasseurs Zéro. Sur cette trame et une histoire presque banal, est surtout montrée la presque folie de la passion.
Jiro est décrit comme une personne foncièrement bonne, naïve voudrait-on croire, mais tout comme ses collègues et employeurs, bien que conscients de ce qu'ils réalisent, s'auto-persuadant qu'ils ne sont que des créateurs.
"On fabrique des avions, pas des machines de guerre". Il faut y croire.
Jusqu'à pour Jiro atteindre sa vie privée.
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Ce qu'il fait à sa femme est ignoble : il veut être avec elle, partager ses "grands moments de création" avec celle qu'il aime. Et pour cela, il la laisse sacrifier sa santé. Pour rien il ne gâcherait, comme lui a dit sa muse Italienne, ces années chéries de grandeur créatrice.
La manière dont on le voit aussi en éternel rêveur est aussi réussi. Il lui suffit de s'allonger, fermer les yeux, pour quitter le monde réel et retrouver son innocence perdue et lavée de ses pêchés. Il semble d'ailleurs ne presque jamais quitter l'enfance, semblant toujours perdu dans des vêtements beaucoup trop grand pour lui.
J'ai trouvé le film vraiment ardu du point de vu des sentiments. On ressent de plus l'ambiance tendue de l'époque, avec un Japon pauvre et en crise, une police qui rode, cette ombre Allemande (attention, je n'ai rien contre l'Allemagne) qui semble s'affaisser sur le pays... Et une histoire d'amour
[Montrer] Spoiler
vouée dès le départ à une fin malheureuse.

Le rythme lent permet de sentir cette ambiance, même dans les moments qui devraient être les plus heureux, mais apparaissent alors comme déjà imprégné de la mélancolie du passé.

L'animation est étonnante, mettant sans cesse en vis des scènes, ou même dans les même plans, un dessin ultra-précise confronté à d'autres d'un simplicité enfantine. Ces avions zéro qu'on voit à la fin me sont apparus pas plus différents que ces malheureux avions de papiers avec lesquels Jiro tentait de séduire sa femme. Le contraste entre les deux styles met en exergue le contraste entre la rêverie de Jiro et la réalité du monde.
Et je passe sur la scène du tremblement de terre, qui est ébouriffante.

Après des années à passer par le biais de monstres et d'autres subterfuges pour décrire les sentiments, voir Miyazaki affronter l'Homme dans sa nudité est touchant. Ce qui laisse un film avec des maladresses dans la construction du scénario, des longueurs et on sent parfois l'histoire comme peiner à avancer. Malgré ses moments de bravour (la scène du tremblement de terre ébouriffante) l'animation ne m'a pas laissée les genoux à terre.
On en est effectivement en droit de se dire que Takahata aurait pu être plus habile dans ce style, peut-être, mais peu importe.

Parce que c'est Miyazaki, on va le comparer à ses plus grand moments. On atteint pas franchement la puissance de Mononoke Hime, il n'y a pas la classe d'un Porco Rosso.
Mais aussi parce que c’est Miyazaki, le film est particulièrement touchant et me laisse l'estomac noué en pensant que cette fois ce pourrait vraiment être le dernier.
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Tetho
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Tetho le Mer 05 Fév 2014, 10:47

J'ai retrouvé l'interview que je mentionne plus haut, c'est celle de Télérama.
L'un des personnages de votre film affirme qu'une vie de créateur, que l'on soit artiste ou ingénieur, ne dure que dix ans. Qu'avez-vous fait des quarante années restantes ?
J'ai commencé l'animation quand j'avais 22 ans, mais il a fallu quelques années avant qu'elle devienne réellement une extension de moi-même. Cette période de grâce, cette décennie créatrice a commencé lorsque j'avais 28 ans, après j'ai dû devenir réalisateur, c'est alors que les difficultés ont commencé [rires]. J'étais très heureux en tant qu'animateur. J'adorais dessiner et n'avais pas besoin de rester tard au studio. Je dessinais très vite.


Forcément, une telle déclaration conditionne pas mal la lecture du film.
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Yo-Dan le Sam 15 Fév 2014, 17:44

Le paradoxe avec ce (probable) ultime legs de Miyazaki, c'est qu'il (sou)lève des thématiques volontiers touchantes et "profondes" - de celles qu'on aime tartiner avec plus ou moins de réussite dans des argumentaires ampoulés - mais pêche sur des aspects finalement très terre à terre. Pour dire les choses simplement, le film manque à mon sens parfois de rythme, de sursauts narratifs, et peine à captiver. J'ai presque envie de dire qu'il peine "à divertir". Pas sûr que le problème provienne du réalisme de l'entreprise, l'histoire montre suffisamment de potentiel dramaturgique pour se passer d'un décorum fantastique. Que Miyazaki refuse d'ailleurs de jouer la carte fantasmagorique, terrain sur lequel on l'attendait certainement trop, pour dire les choses de façon un peu plus frontale, m'a même plutôt convaincu. Mais j'ai décroché deux ou trois fois, là où "Lettre à Momo"(par exemple) ne m'a jamais lâché.

Reste un sentiment global plutôt positif quand même, le film faisant partie de la minorité dont le "message" mûrit quelques jours encore après l'avoir vu, et soulevant - effectivement - l'émotion de se dire qu'on ne verra plus beaucoup d'animés affichant un tel militantisme d'artisan, dans des salles combles.

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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Aer le Dim 16 Fév 2014, 20:09

Je ressors du cinéma, et un seul mot pour convenir.

Fantastique.

Je relis le topic et donc le spoil qu'a laissé Tetho, manque de bol, c'était quasiment ce que j'avais envie de dire. Nous avons la vraiment un film qui projette tout ce qu'est Miyazaki, son romantisme, sa mélancolie prégnante, son humanité. C'est une boucle incroyable, qui rattache ce dernier film à Nausicaä et évidemment à Porco Rosso - de ces propres mots à l'époque, son film le plus personnel -.

[Montrer] Spoiler
Le rêve final ou Jiro voit les Zero rejoindre une rivière d'avions ne pouvait que rappeler les aventures du cochon rouge, ou il y a la même idée. Mon coeur de fan en a été plus que touché.


Clairement la larme à l'oeil actuellement, c'était prenant et envoutant. Certes pas très bien rythmé comme l'ont soulignés certains, mais le réalisateur lui même n'en a visiblement rien à faire, il a fait ce qu'il voulait, à l'image de Jiro, dans un grand élan d'égoisme "et allez tous vous faire voir". Je ne sais pas si Miyazaki contemple ainsi sa propre vie, le choix de mettre la réponse de coté lui ressemble tellement puis, après tout, chacun doit tenter de vivre.

[Montrer] Spoiler
Pour le sujet de la relation entre Jiro et Nahoko, même si elle est déjà esquissée avec sa propre famille qu'il oublie volontairement et qui disparait du film pour ne réapparaitre que sporadiquement avec Kayo sa petite soeur, ça fait, à mon sens, aussi partit de ce romantisme pur et franc, tellement franc qu'il peut choquer (dans mon entourage, le film n'a pas été très bien reçu). Mon âme de fleur bleue ne peut qu'applaudir des deux mains face à ces moments de grâce, surtout avec ces mots lourds de sens que prononce Nahoko "Je retourne à la montagne".


Un film d'une finesse d'animation aussi incroyable et d'une portée émotionnelle aussi brute, rugueuse, ne pouvait qu'être un film de Miyazaki.

Technique.

[Montrer] Spoiler
J'ai été surpris par les bruitages, me demandant pendant un moment ce que c'était avant d'admettre que, oui, tout était fait à la bouche. Le tremblement de terre, les avions, tout était ainsi doué d'une vie. Incroyable. Il y avait aussi de la recherche dans des scènes banales, comme celle de Nahoko et Jiro marchant sous la pluie, qui en montreraient à plus d'un que le vieux fout la pâté à tout le reste de la production, en oubliant pas qu'il est un animateur avant tout, qu'il recherche la beauté du geste, le mouvement parfait - fantasmé et pervers peut être - mais fondamental.
J'ai tiqué sur une seule CG en fait, celle du début sur le toit, qui faisait vraiment trop voyante. Pas très fan des background animation colorées à l'ordi aussi, la patte Porco avait plus de classe la dessus. Mais c'est du détail, que dis je, c'est chipoter pour mieux en faire les louanges tant tout crevait la rétine du début à la fin. Ces scènes d'explosions d'avions, j'en avais des frémissements.
Les musiques étaient très prenantes, très planantes et bien choisies, vraiment apprécié de ce coté la, mais je suis rarement déçu, j'avoue. La chanson de fin était fabuleuse, comme un poème dans le poème, chantant la vie de Jiro et celle d'Hayao.
J'ai failli oublier, mais Anno c'était top ouais. J'ai adoré, il était bon dans son rôle, très touchant à certains moments, on sentait une vraie émotion dans sa voix, surprise en bien donc, parce que je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre.


Son leg, et quel leg, personne ne pourra reprendre le flambeau comme lui, ou bien "il ou "elle" n'est pas encore né. Si je devais trouver un seul film qui s'en approche, ce serait surement Millenium Actress, pour ces thématiques et sa manière de jouer avec le temps et les rêves.

Pour donner de l'eau au moulin, mon film préféré de sa filmographie reste évidemment Porco Rosso, mais Le vent se lève, il faut tenter de vivre se place surement en deuxième ou troisième.

Pour finir, je pense que ce n'est pas un film évident, paradoxalement surement l'un de ceux qui peut toucher le plus les personnes réfractaires à l'animation, tant il est personnel et fera réagir les gens selon leur état d'esprit, leur vie et leur pensées, dans des proportions toutes plus personnelles les unes que les autres.
Et pour la blague, je n'avais pas une tripotée de marmots dans la salle, mais une armada.... de vieux ^^.
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Yo-Dan le Dim 16 Fév 2014, 22:56

Ce que pas mal d'avis sur le film semblent mettre en avant, c'est qu'il s'apprécie largement à travers des éléments "off movie". Pour en tirer le maximum, il faut s'intéresser à Miyazaki : sa carrière, ses choix militants etc. "Le Vent se Lève" est presque moins un film s'appréciant pour ses seules qualités intrinsèques que comme le dernier coup de pinceau d'une fresque. C'est à la fois ce qui le rend passionnant et ce qui en constitue les limites.

Et c'est probablement ce qui génère cette indulgence quant aux quelques pannes de rythme du film...

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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Aer le Dim 16 Fév 2014, 23:08

Ca me semble évident, mais ces "problèmes de rythme" ne m'ont pas marqué tant que ça au visionnage, même si j'en parle vite fais, je ne m'attendais absolument pas à un film d'action ni quoi que ce soit, et c'était un véritable émerveillement de découvrir de nouveaux lieux, de nouveaux paysages (de nouveaux trains :p) avec Jiro.

Même après plusieurs heures, j'ai clairement pas le même sentiment de plaisir qu'après avoir vu les derniers films du studio.
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Tetho le Lun 17 Fév 2014, 00:20

Je pense sincèrement que le premier degré de lecture du film, l'histoire de Jirô, est assez moyen voir même pas très bon. L'écriture est très lacunaire entre ses ellipses, ses intrigues avortées et même son manque d'ampleur. Le climax du film c'est un vol d'essai, puis on passe à la conclusion et fin allez on va boire du vin. C'est d'autant plus étrange que le film raconte la mise au point de l'A5M puis une fois son premier vol réussi, paf on nous parle de l'A6M (le Zéro donc) sans la moindre transition et on fini là dessus. A ce niveau c'est même plus maladroit.
Pour moi ce film ne prend de l'intérêt que quand on projette Miazaki dans Jirô, ce que le principal intéressé a clairement fait, et qu'on essaye de comprendre ce qu'il veut nous transmettre.
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Aer le Lun 17 Fév 2014, 01:25

Je ne suis pas vraiment d'accord. A vrai dire, le seul moment que j'ai trouvé franchement maladroit c'est le passage à l’hôtel, ou je me suis retrouvé à me demander "mais ou il est la, qu'est ce qu'il fout" pendant un petit moment. Le reste me semble vraiment fait pour mettre encore plus en avant Jiro et son mental, le fait qu'il plane complètement dans son monde, rien ne l'atteint, à par de pouvoir faire des avions, complètement obnubilé par son rêve. Les évènements nombreux de cette époque traversent sa vie mais ne l'atteignent pas vraiment.

[Montrer] Spoiler
Comme ce truc avec les polices spéciales balancées en plein milieu, tout ce que ça change pour lui, c'est de ne même plus vivre chez lui, mais il s'en contrefiche clairement, tant qu'il peut bosser sur ses plans. C'est très révélateur de comment il est. Il ne vit pas, il fait son rêve, c'est quand celui ci éclate à la fin, après la guerre, et qu'il marche sur les cadavres de ces avions qu'il peut enfin tenter de vivre.


Je pense qu'il n'a pas trop appuyé sur le Zero non plus pour ne pas trop enfoncer la ou ça pouvait faire mal. Il y a déjà son petit lot de piques à droite à gauche sans qu'il soit besoin d'en tartiner des couches, et ce n'est de toute façon pas totalement le propos du film à mon sens.

Alors c'est sur que ce n'est pas un récit d'une ampleur incroyable, oui, et il n'y a pas beaucoup de rebondissements ou tout ce que vous voudrez, mais ça se voit que Miyazaki n'en a rien à braire de tout ça pour le coup. Il est fort probable que j'idéalise le tout avec justement cette projection avouée, mais j'ai trouvé ça moins chiant que les Coquelicots et moins maladroit que la seconde partie d'Arriety, par exemple.
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede ChaosLink le Mar 25 Fév 2014, 15:34

Je savais pas vraiment comment exprimer mon ressenti sur le film mais Aer et Tetho, vous l'avez au final assez bien résumé.

Ce film m'a vraiment pris au tripes du début à la fin, et j'ai était complétement happé durant tout le long, que ça soit par la réalisation, l'animation de folie furieuse ou la bande-son. Je reste encore impressionné par le passage du tremblement de terre, que j'attendais avec impatience et qui m'a entièrement comblé. Ça reste sans doute très personnel, mais ça m'a rappelé les meilleures passages de "personnification" des décors et des trains dans La bête humaine de Zola, et j'ai juste adoré.
J'ai malheureusement eu la malchance de le voir en VF et mon dieu, jamais un doublage ne m'avait autant crispé ni perturbé. J'ai était complétement pris par le rêve du début avant de redescendre immédiatement sur terre par les premières paroles, joué avec un ton complétement décalé et inadapté. Ça s'améliore par la suite, mais j'en reste encore choqué. Faudra que je le revois en VO.
Sinon, au niveau du rythme, même chose que Aer, y'a que au début du passage de l'hôtel que ça m'a vraiment choqué, le reste s'enchaînant plutôt bien et naturellement.

Après, ça reste un film incroyablement personnel, d'un romantisme profond et juste et surtout, je trouves, une magnifique lettre d'adieu pour clore de manière magistrale sa carrière de réalisateur. Je regarderais plus jamais un de ses films de la même manière je crois maintenant.

P.S. : Aer, je sais pas si t'as vu mais :
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Mais par rapport à l'hommage à Porco Rosso, ce dernier apparaît même à l'écran dans "l'envol final" de Caproni avec toute sa famille, dans le petit avion qui les accompagne.
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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede guwange le Mer 09 Avr 2014, 16:00

L'artbook pour les anglophones, est sorti hier.

Elle le feuillette ici :


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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Milo le Mer 09 Avr 2014, 16:57

Tiens ça me rappelle comment j'ai galéré pour voir le film en VF. Genre tous les ciné de la ville étaient soudain devenus des putains de hippies, alors qu'en temps normal c'est le contraire, c'est la galère pour trouver une superprod'murica en VO. Heureusement qu'il y avait un UGC pour faire le rebelle.
"J'adore trop les doubleurs japonnais de la nouvelle saison de ce manga. Faut que je voye s'il est licencié !" ಠ_ಠ

The Smash Brothers, à peine 4h18 20 min, facile 8)

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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede guwange le Mer 09 Avr 2014, 17:55

Bon, moi j'ai choisi la VF histoire d'en rater le moins possible sur l'animation, mais c'est difficile de tout saisir lors des scènes de foules du tremblement tellement ça bouge de partout. :mrgreen:

J'aurais dû poster mon avis aussitôt histoire d'être le plus exhaustif possible.
Mais bon, je vais faire vite.
Ce film m'a carrément emporté, j'étais dedans tout du long.
J'avoue qu'après le voyage à l'étranger, on le voit au japon dans le train et à ce moment-là , je me suis dit : " merde, encore le train " mais ouf ça a duré quelques secondes ( 30-40 secondes ) car la destination allait l'amener à enfin rencontrer pour de bon Nahoko. Donc, quand j'ai vu cette dernière en train de peindre, là je savais que l'on était à un point névralgique du métrage, emportant ainsi mon adhésion et ma concentration.
Dès le début, on rentre dans le film avec une scène typiquement Miyazakienne teinté de fantaisie à travers la matière noire gluante que l'on a déjà vu dans Chihiro and co. C'est clairement autobiographique comme vous l'avez annoncé, j'ajouterais aussi les scènes où Jiro travaille sur sa planche à dessin, ça rappelle franchement le travail dans les studios d'animation et ce genre d'ambiance artistique, ça gagne aussitôt mon adhésion tellement ça me remémore les bons moments passés devant les making of de Chihiro, Mononoke and co.
Certains, dans d'autres sites ont eu du mal à se retrouver avec les rêves et les nombreuses ellipses, pourtant c'était très facile de se retrouver, Miyazaki a toujours fait confiance dans les capacités de compréhension du spectateur. Pourtant, il faut croire que certains sont trop habitués à ce qu'on leur serve tout sur un plateau.
A ce propos, savaient-ils ( certains spectateurs ) que ce tremblement de terre a vraiment existé et qu'il a eu lieu en 1923 ? Faut croire que certains ont été à l'aveuglette en s'attendant à de la fantaisie habituelle et que le fait de se retrouver devant autre chose, les a troublé.
Certains reprochent au film, de ne pas en avoir raconté plus sur la guerre ou sur d'autres persos comme Honjo, le collègue ingénieur de Jiro. Pourtant, le film est cohérent, car on comprend que l'on voit à 95 % du temps ce que Jiro vit, car Miyazaki a opté de poser sa caméra quasi-exclusivement à ses côtés. Et sincèrement, on en sait suffisamment sur l'ambiance de l'époque.

D'un point technique, ça poutre bien, les machines surtout lors des scènes de rêve sont très vivantes avec des moteurs qui ronflent à tout va. D'un point de vue sonore, le bruitage "monstrueux"
[Montrer] Spoiler
après le tremblement de terre lui donne des allures de monstre. On ressent un certain malaise, car à chaque grondement, on craint une réplique
.
[Montrer] Spoiler
Et puis what else la scène du mariage ambiance ghost. :mrgreen:



Pour finir, très belle fin.
[Montrer] Spoiler
douce amère


Désolé, pour ce côté bric à brac de mon post, mais je dirais pour conclure que ce film est une franche réussite et constitue une dernière claque que Miyazaki envoie à la concurrence.
Je me reconnais entièrement dans le post de Aer pour vous situer ce que j'ai ressenti à travers la vision du film.

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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede guwange le Sam 19 Avr 2014, 14:12

J'ai reçu hier, l'artbook de Kaze Tachinu ( le vent se lève ).
Je recopie un passage de cet ouvrage.

Since our knowledge of the steam locomotives wasn't as deep as it was with the airplanes, Miyazaki had a very experienced animator, Yasuo Otsuka, come and give us a lecture on drawing locomotives. He explained how the carriages and the arms move while drawing pictures for us, and the details of his talk and the pictures were both incredible. It was a valuable experience.

- Supervisor Animator : Kitaro Kosaka.

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Re: [Miyazaki] Le vent se lève

Messagede Aer le Jeu 17 Juil 2014, 17:52

J'ai balancé ça sur twitter tout à l'heure, mais il y a eu une émission sur les "monstres" japonais à toute les sauces (Kaijû, Yôkai, Robots, humains....) et au milieu un passage assez transcendant de Pierre Pigot (inconnu avant de ma personne mais du coup il en devient doublement intéressant) qui a sortit que, si Mononoke Hime était la source culturelle et temporelle de la relation entre l'homme et la nature chez Miyazaki (par rapport à l'époque dépeinte et le début de cette relation), Nausicaä en était de facto l'ultime conclusion et Kaze Tachinu le pivot central en plaçant la technologie au centre du récit et en faisant vivre à Jiro la création de son "ami", son désir, au travers de rêves comme à la manière d'une personne habitée par des sensations divines qui finirait par donner une âme à sa création.

Si vous souhaitez réécouter l'émission.

(pour les Gemini, ça spoil des trucs, genre les Miyazaki)
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