
Réalisation : Keiichi Satou (Karas)
Scenario : Masafumi Nishida
Chara-Design Original : Masakazu Katsura (Video Girl Ai)
Studio : SUNRISE
Décidément c'est l'année des power-armors - ce qui n'est pas pour déplaire.
Passons immédiatement sur le point qui fâche, à savoir l'omniprésence d'une 3D économique souvent très moche, qui dessert fortement l'esthétique globale de l'anime. L'animation traditionnelle n'est pas tellement plus fulgurante ; pas déshonorante du tout, mais pas au niveau des canons habituels de la firme. Le chara-design d'origine de Masakazu Katsura a été si retouché que la patte de l'auteur en est méconnaissable, le mecha-design n'est pas toujours du meilleur goût et l'on croit deviner que Tiger & Bunny figurera au panier des petites productions peu mises en avant du studio - en atteste la présence au scénario d'un parfait inconnu et les rumeurs qui parlent présentement d'une série en douze épisodes, une somme tout de même un peu ridicule pour SUNRISE.
Ceci tablé, le reste est tout à fait réjouissant.
L'enthousiasme généré par ce premier épisode rappelle en effet celui que l'on avait connu aux débuts de Basquash ! : un humour rentre-dedans extrêmement plaisant, un environnement doté d'une vie propre, et la promesse silencieuse de développements éventuellement plus dramatiques par la suite. La présence, et en tant que personnage principal, d'un super-héros quarantenaire et hasbeen qui tente de remonter la pente en troquant sa cape contre une power-armor, est aussi inhabituelle que rafraîchissante - remember Dolores I. Le postulat de l'anime, mêlant super-héros, vrais sponsors et Télé-Réalité, est d'une grande ingéniosité méta-fictionnelle et offre de nombreuses possibilités si tant est qu'elles soient saisies par les auteurs. Au confluent du comics américain dont il force le trait - le super-héros gay - et de la culture otaku plus orthodoxe - les motos type Kamen Rider des héros, la loli justicière - le programme est une authentique curiosité dont le potentiel est à même d'effacer l'affront des dernières collaborations Marvel/Madhouse. Si Tiger & Bunny, en dépit de CGs perturbateurs, continuait dans la voie de son premier épisode, ça pourrait le faire.