Animé : Gundam ikimasu !!!!!

[Geoff34]

Gundam Hathaway arrive le 1er Juillet sur Netflix.

[guwange]

Yasuhiko Yoshikazu bosse sur un film d'animation qui progresse bien et est proche de sa fin de production.
Il pense qu'une annonce officielle ne devrait pas tarder.

https://www.animenewsnetwork.com/news/2 ... lm/.174096


Puisque nous sommes sur le topic gundam, le premier épisode de hathaway a du succès que ce soit en vente bluray + dvd et en nombre d'entrées au cinéma.


https://www.animenewsnetwork.com/news/2 ... rs/.174070

[MSZ-006C1]

Ouais, ben j'ai pas eu à aller bien loin dans le visionnage du premier film de MS Gundam pour voir que Netflix avait ENCORE chié dans la colle.

A titre de rappel : lorsque Gundam Unicorn a débarqué sur Netflix, ils avaient fait une traduction maison à partir de la VOSTA, sans utiliser la VOSTFR officielle fournie par Sunrise. Sunrise a tapé du poing sur la table et Netflix a rectifié le tir en mettant la VOSTFR officielle... mais pas entièrement car à plusieurs reprises, ils avaient changé les ST français par une traduction maison.
Or, il est prouvé que Netflix traduit le japonais à partir de la VOSTA (je l'ai même constaté sur un K-drama, c'est dire !) et pas toujours très bien.

Eh bien, ils ont récidivé avec MS Gundam.
Je n'ai pas eu à aller bien loin pour voir que, encore une fois, Netflix n'avait pas respecté à 100% la traduction que j'avais faite pour BEEZ (et remaniée plus tard pour @Anime), et qu'ils avaient préféré changer des passages à partir de la VOSTA.
Exemple :
Voici deux captures d'écran tirées de l'intro du film, tel que diffusé sur Netflix :



Voici les mêmes captures, mais de la VOSTA (note : c'est la même traduction sur le BluRay de @Anime) :



Or, voici ce que dit la VOSTFR officielle (Beez & @anime) :



En fait, si on écoute bien la VO, c'est la VOSTA qui donne une traduction incorrecte.
La VO dit que Zeon et la Fédération (ne précise pas "forces de...") ont entraîné la mort de la moitié de la population globale : ce sont les combats entre Zeon et la Fédération qui est responsable de ce génocide. J'avais rajouté "forces de..." pour que ce soit plus évident.
En outre, le territoire de Zeon n'ayant jamais été attaqué de tout le conflit, Zeon n'a pas pu perdre la moitié de sa population.
L'erreur de la VOSTA provient probablement du fait que le mot "moitié de la population globale" (総人口の半数 a été prise au sens "la moitié de la population de Zeon + la moitié de la Fédération additionnés", alors qu'il s'agit de la moitié de la population globale, c'est à dire de l'humanité toute entière.

Il y a donc des erreurs à trois niveaux :

1. La VOSTA officielle (sanctionnée par Beez America à l'époque de la sortie du DVD) s'est gourée sur la trad.
2. Sunrise aurait dû repérer l'erreur et la faire corriger à l'époque, ou depuis.
3. Netflix n'aurait jamais dû trancher en faveur de la VOSTA alors que la VOSTFR est correcte.

La traduction officielle en VOSTFR est respectée dans les grandes lignes, mais ça me gonfle de voir que Netflix s'adjugent le droit de remplacer des trucs de-ci delà, et en plus avec des trucs incorrects, copiés de la VOSTA.
Il faudrait faire un jeu des 7 erreurs et relever toutes les différences, mais perso, j'ai pas le temps en ce moment et pour être honnête, je suis découragé.

[Ramior]

OK, merci pour ces explications fort instructive.

[ChaosLink]

Mobile Suit Gundam : L'éclat d'Hathaway

Premier film d'animation sur la trilogie dédié à l'histoire d'Hathaway au sein de l'UC (0123 pour ceux qui situent pas) et suite direct de Char's Counterattack, qui n'était sorti à ce jour qu'en roman. Je n'ai pas lu ces derniers, aussi, en dehors de spoils que j'ai pris sur la fin, j'allais sur cette adaptation en aveugle total.
Et bah, c'était pas ouf en vrai. Et je suis super partagé sur le sujet parce que c'était un film qui me plaisait esthétiquement et que j'attendais pas mal, donc je suis assez déçu.

Déjà, y'a le scénario qui nous explique rien. Genre, on voit des tas de nouveaux personnages qui sont pas introduits et dont on a rien à battre parce qu'en dehors d'Hathaway, on connait personne. Et Hathaway était déjà un personnage tertiaire apparu uniquement dans Char's Counterattack dont on avait déjà rien à foutre à l'époque. Du coup, comme je connais pas les persos et que quasi rien n'est expliqué (comment Mafty a été créé, que fait Hathaway là, d'où ils sortent les Gundam, etc...), j'en avais rien à foutre de ce qui se passait. Alors qu'il y a des très bonnes scènes et des moments vraiment réussis, notamment sur les dégâts qu'entraient les combat de MS, mais j'étais assez de marbre devant tout le film.
Et je passerais sur les dialogues lunaires entre les personnages, au point par moment que je trouvais des dialogues de Tomino mieux réussis, mais aussi et surtout sur leur changement d'attitudes sur certaines scènes. Genre, dans une scène du début dans l'avion, Gigi passe d'un coup par plusieurs émotions sans aucune raison valables et j'attendais limite le moment où on m'expliquerait qu'elle a des troubles psy. D'ailleurs, le triangle qu'ils ont essayé d'installer entre elle, Hathaway et le général dont j'ai déjà oublié le nom tellement il est générique comme perso, bah, ça fonctionne pas. On dirait le triangle amoureux de 0083 mais en pire.

Et pour tout ce qui est de la partie graphique, c'est pareil, je suis partagé. J'aime le character design et le style général qui se veut plus réaliste me semble bien coller pour ce genre d'histoire, mais mon dieu, arrêtait avec la 3D. Soit c'est des scènes qui pourraient s'en passer et ça pique, soit ils font ça dans des scènes de nuit pour faire cache-misère. Et du coup, bah, je peux pas m'impliquer dans un combat si je vois pas ce qui se passe, ni qui est qui et ainsi de suite. Et honnêtement, j'ai eu plus de plan qui m'ont fait dire "ouh, c'est moche là" que "okay, la 3D est réussis pour le coup".

Du coup, je suis vachement refroidie pour la suite, parce que ça donne vraiment pas envie pour le coup.

Ha, et si vous vous posez la question, j'ai vu à peu près tout l'UC, donc je déconseille fortement le film si vous n'avez pas vu les œuvres principales au moins.

[Deluxe]

Senkô no Hathaway

Disponible depuis peu sur N*****x, le long-métrage Senkô no Hathaway (L’éclat de Hathaway) est la dernière itération de la saga Mobile Suit Gundam, et plus précisément de l’UC, la chronologie originelle de la série. Une distribution de premier plan qui a permis au film de toucher un large public et de susciter beaucoup de réactions, ce qui est d’autant plus étonnant pour un film parmi les moins accessibles de la franchise.

Senkô no Hathaway ne vient de nulle part ; il s’agit au départ d’un roman écrit par Yoshiyuki Tomino lui-même et publié en 1989, lequel raconte une histoire faisant suite à Char Contre-Attaque et précède Gundam F91. Autrement dit ce film de 2021 adapte un roman publié il y a trente ans, qui fait suite à un film d’il y a trente-deux ans, lui-même servant d’épilogue à une série télé diffusée il y a quarante ans. Pas sûr que les spectateurs de N*****x aient tous lu le manuel avant de se lancer dans le visionnage.

On suit donc Hathaway Noa, fils de Bright Noa qui est un personnage plus ou moins important de la saga originale. Alors qu’il se rend sur Terre pour affaires, sa navette et abordée par un groupe terroriste se réclamant de « Mafty », un idéologue prônant des idées étrangement proches de l’ancienne Zeon. La prise d’otage se termine en bain de sang dont Hathaway parvient à sortir vivant, mais ce n’est que le début de son périple…

Le film est réalisé par Shukô Murase, réalisateur bien connu des fans de SF animée, et qui s’était distingué il y a quelques années avec le très réussi Genocidal Organ. On retrouve ici son style hyperréaliste, quasi-documentaire, avec une mise en scène élaborée qui constitue la plus grande qualité du film. Le film essaie d’emprunter sa cinématographie au live-action, d’ailleurs le storyboard a été conçu comme un film live avec des mouvements de caméra et des cadres inhabituels pour de l’anime, et une intégration 3D d’un niveau inédit. Cette proposition trouve toutefois rapidement sa limite lorsque les images de synthèse se font bien trop remarquer, en particulier dans les décors qui sont parfois assez dégueulasses, contrastant avec un chara-design et une animation des personnages qui est sont en revanche excellents.

L’intrigue est plutôt simple et si je ne peux rien en dire de concret pour ne pas spoiler, j’ai apprécié ce genre de récit tout en sous-entendus et en faux-semblants, chaque personnage tentant de cacher ses véritables intentions aux autres, avec la menace constante d’une guerre de robots géants au-dessus de leurs têtes ; menace qui se fait concrète avec cette scène de bataille urbaine spectaculaire au milieu du film. Les séquence où Hathaway déambule en costume dans des décors exotiques empruntent de manière évidente à un certaine saga de films d’espionnage bien connue. Rien que pour ces scènes le film vaut le coup, car c’est quelque chose que l’on ne voit tout simplement pas ailleurs en japanime actuellement.

Le film est toutefois handicapé par de lourds problèmes d’écriture, à commencer par son absence de contextualisation. A moins d’avoir Bac+4 en Gundam vous risquez de passer à côté des enjeux géopolitiques de l’histoire et vu que le film se situe dans une période late UC qui est peut-être la moins intéressante de la chronologie on ne vous en voudra pas. A un moment le terme « Newtype » est balancé au milieu d’une conversation sans qu’aucune explication ne soit donnée sur ce dont il s’agit ou ce que cela pourrait avoir en rapport avec l’intrigue. Pareillement vers la fin il y a une scène de flashback où Hathaway entend la voix d’un personnage, si vous avez reconnu la voix du doubleur Toru Furuya vous aurez compris de qui il s’agit mais sinon vous êtes perdus.

L’autre souci de taille ce sont évidemment les dialogues Tominesques où les personnages donnent l’impression de se parler dans des réalités alternatives. On sent que le film essaie d’adapter au maximum le script pour le rendre intelligible mais rien à faire, la Tominerie suinte de partout. C’est particulièrement visible avec la caractérisation misogyne des personnages féminins, notamment Gigi Andalucia qui malgré son importante présence à l’écran ne sert absolument à rien dans l’histoire si ce n’est servir de trophée à la compétition virile entre Hathaway et le Colonel Sleg pour savoir qui va se la taper en premier (ce n’est pas moi qui suis vulgaire, c’est dit comme ça dans le film). Son rôle est censé être celui d’un femme fatale, séductrice et dangereuse, sauf que séductrice elle ne l’est pas vraiment puisque c’est elle qui semble avoir la dalle plus que les garçons, et le danger qu’elle pourrait représenter est largement désamorcé avant la fin du film.

Après les sympathiques Thunderbolt et The Origin, cette nouvelle incursion dans l’UC de Gundam n’est pas à la hauteur. Le contraste est trop important entre une mise en scène impressionnante, pleine de fulgurances techniques, et un scénario sans grand intérêt, une anecdote perdue quelque part au milieu de la mélasse post-CCA. Apparemment des suites sont prévues, j’espère que Murase pourra s’échapper de là pour proposer quelque chose de plus palpitant car il vaut mieux que ça.

[Montrer] Spoiler

Si j'ai bien compris Hathaway et Mafty sont la même personne, autrement dit le personnage principal est le chef d'un groupe terroriste qui assassine des dirigeants et provoque des combats de Mobile Suit au milieu de zones urbaines habitées par des civils ? Et on est censés éprouver de la sympathie pour cet enfoiré ?

[Zêta Amrith]

Trois nouveaux anime annoncés pour 2022 à la Gundam Conference :

MSG : The Witch From Mercury
Nouvelle série TV "pour les jeunes".

MSG : Blood Orphans Uror Hunt's
Une side-story en neuf parties située dans la continuité de la série TV. Même staff que celle-ci mais sans Okada.

MSG : Cucuruz Doan's Island
C'est le long-métrage réalisé par Yoshikazu Yasuhiko qui fut évoqué il y a plusieurs mois. Il adapte le spin-off éponyme de The Origin, déjà une relecture de l'Episode 15 de l'anime de 1979.

[Gemini]

Senkô no Hathaway : Je comprends les critiques évoquées plus haut, mais je pense qu'il reste trop tôt pour émettre un avis définitif ; s'il y a des problèmes de contextualisation, peut-être aurons-nous droit à plus de détails par la suite, et la perception aurait été différente si nous avions pu l'avoir l'intégralité de l’œuvre en un bloc plutôt que de devoir attendre la sortie des prochains métrages.

[Montrer] Spoiler

Dans les grandes lignes, ce n'est pas si compliqué : la Fédération contrôle massivement qui peut ou non rester sur Terre (notamment grâce à une nouvelle milice), mais il existe de nombreux passe-droits réservés aux personnes riches et/ou influentes. L'objectif d'Hathaway est d'organiser une migration massive vers l'espace, moins pour préserver la planète (même si cela est évoqué) que, dans un premier temps, garantir l'égalité entre les humains.

Là où je rejoins mes petits camarades, c'est concernant Gigi. Elle est bien relou. Sans doute une Newtype, mais dont les réactions épidermiques (qui correspondent peut-être à l'idée que se fait le réalisateur de la gent féminine) et les dialogues abscons sont régulièrement énervants. Elle communique des informations, mais c'est le bordel pour comprendre d'où elle les sort, ou comment ses interlocuteurs comprennent ce qu'elle dit. Du moment où cela permet de faire avancer (artificiellement) le scénario, rien d'autre n'a d'importance.
Pourtant, je veux croire au potentiel de cette trilogie. En ses nouveaux protagonistes, en ses nouveaux enjeux, et en ses nouvelles machines. L'animation est trop mécanique, mais certaines séquelles impressionnent par leur dynamisme et leurs jeux de lumière, c'est très coloré (par opposition à un cinéma contemporain trop souvent désespérément gris), et la musique possède quelques saillies enivrantes. Le film est très difficile à juger pour lui-même, car cela revient à juger le premier acte d'une pièce en comprenant trois. Mais je serai au rendez-vous pour la suite, sans aucun doute.

[verino]

Kidoo Senshi Gundam: Suisei no Majo (Gundam: The Witch From Mercury) - Nouveau chapitre TV de la saga aka Gundam #metoo #SJW #LGBT
Diffusion annoncée pour l'automne prochain et rien à se mettre sur la dent pour savoir qui bosse dessus

[Eltreum]

Je n'arrive même plus à voir Gundam comme étant de l'anime de robot en fait. C'est tellement formaté, sur le fond et la forme, que chaque nouvelle sortie me fait l'impression toute marvel-ienne de n'exister que pour maintenir un flux.

Un flux de plus en plus mélo et niais, de surcroît.
Mais Daitarn 3, ça c'est du swag.

Un flux de maquettes infinis. Il y a plus de récits intéressants (manque de communications pour la 39ème fois, un robot Gundam qui save the day) juste des bases de données (même pas sur l'univers/politique/histoire) de personnages génériques à qui il arrive de vilains trucs.

Sinon Gundam n'est-il pas le reflet de l'époque de ses sorties ?

Car bon on est arrivé en anime dans un Metaverse de gunplas (Build Divers), ce qui ne serait intéressant que si c'était possible un jour dans notre monde.

[Deluxe]

L'île de Cucuruz Doan (2022)

Comme chacun sait, la saga Gundam est née en 1979 avec la diffusion de la série télévisée Mobile Suit Gundam, produite par le studio Sunrise et réalisée par Yoshiyuki Tomino. La série était prévue pour 52 épisodes mais fut écourtée à 43 en raison des faibles audiences, ce qui fait sourire lorsque l’on sait ce qu’est devenue la franchise par la suite.

L’Occident n’a découvert cette série originale que tardivement, avec notamment la première sortie en DVD aux États-Unis en 2001 par l’éditeur Bandai Entertainment. A cette occasion, les spectateurs ont découvert que cette édition ne contenait que quarante-deux épisodes au lieu des quarante-trois de la version japonaise ; plus précisément, c’est l’épisode 15 qui a été retiré de la version américaine. L’éditeur explique qu’il s’agit d’une demande expresse de Tomino, et que cette coupe concerne toutes les versions à venir de Mobile Suit Gundam. C’est ainsi que même si la série compte officiellement 43 épisodes, seuls 42 sont réellement disponibles en dehors du Japon. Cela est d’ailleurs toujours d’actualité, puisque juste avant de poster cette critique je suis allé voir sur Crunchyroll où Mobile Suit Gundam est disponible et seuls 42 épisodes sont listés.

Ce fameux épisode 15, que l’on peut trouver facilement sur le net, est intitulé « Cucuruz Doan no Shima » (L’île de Cucuruz Doan). On y raconte comment Amuro Ray, le protagoniste de la série, se retrouve coincé sur une île déserte après une rencontre avec un Zaku ennemi. Il apprend ensuite que le Zaku en question est piloté par un déserteur de Zeon, Cucuruz Doan, qui a décidé de s’établir sur l’île pour protéger des enfants orphelins de guerre. Amuro finit par s’allier avec Doan lorsque d’autres forces de Zeon attaquent l’île, récupère son Gundam puis quitte Doan et les enfants pour continuer son périple.

On peut se demander pourquoi cet épisode, qui ne contient rien de particulièrement choquant, a pu faire l’objet d’une censure qui n’a jamais été levée en plusieurs décennies. Certes l’épisode est assez moche et contient un certain nombre de plans ratés, ce qui s’explique par le contexte de production de la série à l’époque. Yasuhiko Yoshizaku, le chara-designer, occupait également le poste de directeur de l’animation ce qui signifie qu’il avait comme charge de corriger le travail des animateurs avant l’assemblage et la diffusion. Malheureusement YAS fut victime d’une pneumonie durant la production et passa plusieurs jours en convalescence ; et l’épisode 15 fut un de ceux les plus fortement impactés par l’absence du directeur de l’animation.

Cela dit, des animes qui sortent avec des épisodes dégueulasses cela n’a rien de rare même encore aujourd’hui, et n’explique pas l’insistance de Tomino à bannir l’épisode 15 de toutes les diffusions occidentales. Interrogé sur le sujet, Tomino aurait déclaré que l’épisode a été banni pour des raisons qui lui sont personnelles, sans plus de précisions.

Quoi qu’il en soit, l’épisode 15 de Mobile Suit Gundam est devenu une légende pour les fans, un peu comme le célèbre épisode 38 de Pokémon qui n’a été diffusé qu’une seule fois à la télévision et n’a jamais été rendu disponible depuis. Une légende qui a incité Sunrise à revenir sur le sujet en 2022, et produire un film d’animation qui reprend l’histoire de L’île de Cucuruz Doan. Et c’est de cela dont on va parler ici.

Dans les grandes lignes le récit raconté dans ce film est identique à celui de l’épisode original, mais infiniment plus élaboré. Cette fois-ci Amuro est envoyé en mission avec son Gundam sur l’île d’Alegranza afin de nettoyer les lieux de la présence Zeon. A son arrivée il remarque que l’île a déjà subi des combats, puis il est attaqué par Doan qui parvient à vaincre le Gundam en prenant Amuro par surprise. Le film consacre ensuite un long moment à expliquer pourquoi le White Base ne part pas immédiatement à la recherche d’Amuro, pourquoi l’île d’Alegranza est en enjeu crucial pour la guerre entre Zeon et la Fédération, tout en prenant le temps d’établir le personnage de Doan et des enfants qu’il protège ; ils étaient quatre dans l’épisode original, ici ils sont plus d’une dizaine avec chacun leur personnalité. L’épisode original faisait vingt minutes tandis que ce film s’étale sur presque deux heures, rarement on aura vu un exercice de réécriture aussi poussé.

Le film est réalisé par Yasuhiko lui-même, et ça se voit ; la mise en scène et le contenu du récit sont très proches de Gundam The Origin. L’épisode 15 de 1979 était rempli de répliques bizarres et de dialogues étranges typiques de Tomino, tandis que ce film de 2022 est merveilleusement bien raconté. A un moment donné il y a un dialogue entre un militaire de Zeon et un amiral de la Fédération dans lequel il est fait référence à Paris Brûle-t-il, le film de René Clément qui raconte la libération de Paris en août 1944. Une référence inattendue mais qui n’est anodine ; dans ce film le général Von Choltitz refuse d’exécuter l’ordre d’Hitler de raser Paris parce qu’il ne veut pas prendre la responsabilité de détruire des siècles de culture. De la même manière que Yoshizaku Yasuhiko, 74 ans, refuse de suivre l’ordre de Tomino de raser l’existence de L’île de Cucuruz Doan parce qu’il ne veut pas que cette histoire tombe dans l’oubli à tout jamais.

Le film est bourré de fan-service à destination des fous furieux de l’UC et de 0079 en particulier ; évidemment on n’échappera pas à un caméo de Char Aznable, lors d’une séquence de flash-back assez superbe vers le début du film. Pareillement on a un flash-back qui sert uniquement à refaire la scène de la gifle de Bright, peut-être la scène la plus culte de la série originale. A un moment donné on rentre dans des niveaux d’easter eggs assez effrayants, par exemple il y a une scène où on voit le personnage de Sayla Mass prendre les commandes du Core Booster, il s’agit en fait d’une référence à l’épisode 16 de la série originale intitulé « Sayla pilote » et qui du coup est l’épisode 15 dans la numérotation occidentale. Il y a probablement d’autres surprises planquées dans le film mais je ne suis pas assez calé pour toutes les repérer.

Comme dit plus haut la réalisation rappelle beaucoup celles des OAV de The Origin, on a donc un character-design détaillé et précis, allié avec une animation expressive qui donne un côté légèrement cartoonesque ; un style caractéristique de YAS qui le distingue par exemple de la démarche ultra-réaliste d’un Shûko Murase dans Senko no Hathaway par exemple. Les robots géants sont rendus en images de synthèse, mais on préfèrera retenir les quelques séquences de mecha en 2D comme dans le flash-back avec Char que je citais plus haut. La cinématographie est clairement au niveau d’un long-métrage, c’est un vrai régal tout à fait dans la lignée de The Origin.

La saga Gundam est très inégale mais s’il y a une constante depuis quarante ans c’est que Yasuhiko est un génie ; et lorsque l’on prend la puissance du Mobile Suit Gundam original, qu’on en retire la Tominerie pour la remplacer par le talent de YAS et qu’on donne au studio le temps et les moyens de s’exprimer cela rend un résultat excellent. C’est vraiment un très bon film de real robot, le seul problème c’est que son sujet est tellement niche, tellement inaccessible que ce film ne touchera personne en dehors des fans ; ce n’est même pas quelque chose que l’on pourrait recommander juste pour le kiff comme Thunderbolt, là il n’y a vraiment rien à regarder pour quelqu’un qui n’a pas déjà un solide historique avec l’UC. Pour les quelques concernés cependant, c’est de la qualité comme on en voit pas souvent.

[verino]

Prologue de la nouvelle série TV Gundam - the Witch from Mercury - prévue pour cet automne
Assez réjouissant dans l'ensemble
La bambina de 4 ans qui joue à Candy Crush en dézingant du Mobile Suit a quelque chose d'amer et d'impactant dans le ton avec les dernières minutes

[Deluxe]

The Witch from Mercury - épisode 1

Harry Potter à l'école des Mobile Suits. Autant le prologue diffusé il y a quelques semaines laissait entendre un ton relativement sérieux où les conflits politico-économiques rencontrent la technologie transhumaniste, ce premier épisode "principal" se situe plutôt dans une tendance light novel où l'héroïne et son Gundam flambant neuf se retrouvent dans des histoires de coucheries adolescentes et autres drama scolaires. On suppose que cela évoluera dans la suite mais la première impression laisse sur la méfiance ; il faut quand même rappeler que Okouchi est le scénariste de Valvrave the Liberator, je sais que vous avez tout fait pour l'oublier mais se souvenir des horreurs du passé fait partie du devoir de mémoire.

Artistiquement j'aime bien cet aspect résolument futuriste, je pense que ça doit être le Gundam le plus "lointain" en terme de science-fiction.

[Gemini]

L'île de Cucuruz Doan : Je ne serai pas aussi enthousiaste que Deluxe, que je remercie au passage pour cet historique, dans la mesure où j'ignorais cette histoire d'épisode fantôme. Mais je pense que c'est aussi de là que vient le principal problème du film : même avec la meilleure volonté du monde, passer de 20 à 100 minutes de récit, c'est très compliqué. Et Amuro faisant du jardinage, même si cela sert à tisser les liens entre lui et la secte d'orphelins idolâtrant Doan, ce n'est pas spécialement passionnant. Bref, il y a des longueurs. En outre, comme il le signale, il s'agit d'une anecdote au sein d'une série bien plus longue et complexe, s'intercalant dans cette continuité. Même si je garde d'excellents souvenirs de l’œuvre (via les films et le manga du même YAS), il faut prendre le train en marche. Toutefois, pour nuancer mon propre propos, j'ai quand même pris du plaisir à regarder ce long-métrage ; les gamins ne me passionnent pas, les combats de robots géants si, et encore plus dans les rues de Casablanca. Pour quelques séquences vraiment excellentes, mais aussi pour le personnage de gentil bourru de Doan et la réalisation de YAS (bien qu'entachée par le recours à la 3D), il mérite le coup d’œil pour les amateurs de 0079.

[Deluxe]

The Witch from Mercury - Épisode 5 : bon pour l'instant ça reste sympa mais c'est pas fameux.

On en est à pas loin de 20% de la série et tout ce que l'on a eu pour le moment c'est du world-building très bancal et une "intrigue" qui n'a pas vraiment de sens. Il s'agit d'une histoire de corporations qui s'affrontent pour la suprématie technologique en construisant des armes de plus en plus puissantes... Pour quoi faire ? C'est quoi l'utilité de ces robots ? Dans quel conflit sont-ils utilisés ? Qui sont les clients de ces corpos ? On a quelques bribes de contexte sur la discrimination entre les Spaciens et les Terriens mais c'est totalement déconnecté du récit, les personnages regardent ça à la télé puis ils passent à autre chose. Il aurait suffi d'une séquence où les combats dans l'école seraient montrés à des potentiels investisseurs pour expliquer leur utilité mais la série n'est même pas allée jusque là.

Pareil pour les duels eux-mêmes, ça ne veut absolument rien dire dans le contexte. Si j'ai bien compris la raison pour laquelle les Gundam sont bannis c'est parce que leur utilisation met en danger la vie des pilotes, par contre quand il s'agit de se faire affronter des adolescents dans des combats de robots à armes réelles pour des motifs tels que "Machin m'a piqué mon goûter à la récré" là ça ne pose pas de problème. Et puis les règles sont étranges, les élèves peuvent participer avec n'importe quel robot sans limite de performance, évidemment que le Gundam qui est pété va l'emporter à chaque fois, il n'y a pas d'enjeu. Ou alors c'est peut-être ça le propos de la série, que la compétition est truquée dès le départ, mais dans ce cas tous leurs rituels et leurs serments qu'ils récitent avant le combat c'est bidon et une perte de temps.

Du côté des personnages c'est inégal, pour l'instant les deux seuls personnages vraiment intéressants c'est Suletta et Elan parce qu'ils sont dans la thématique de la série (le garçon qui a été manipulé pour piloter le Gundam au point de perdre son humanité alors que la fille a une vision beaucoup plus naïve et positive). Guel est caractérisé comme un crétin total, et Miorine est assez insupportable, elle ne peut pas dire une réplique sans insulter ou gueuler sur quelqu'un en fronçant les sourcils, et ses problèmes de fille à papa sont sans intérêt. Du côté de Prospera je suis très curieux de comprendre ses motivations parce que là tel que c'est présenté elle envoie sa fille et le Gundam qu'elle a mis des années à développer risquer leurs vies dans cette école débile, elle doit avoir sa carte au club des parents indignes de la japanimation avec Gendô Ikari et quelques autres.

Tout cela pour dire que pour le moment ce qui ressort de cet anime c'est qu'il est très artificiel dans son développement. Les producteurs voulaient un résultat précis (un anime dans une école pour attirer les jeunes spectateurs) et du coup les auteurs doivent se tortiller dans tous les sens pour écrire un truc qui se passe dans un école tout en incorporant les thématiques propres à ce genre de série, ce qui rend un résultat bizarre et conceptuellement boiteux.

Mais dans le même temps tu as ce plan superbe avec la caméra qui fait une rotation dans le cockpit :

[Montrer] Spoiler

[Deluxe]

The Witch from Mercury - Épisode 11 : avant-dernier épisode de la saison pour ce nouveau Gundam qui passionne les foules comme on peut le constater sur ce topic.

Blague à part, la série a vu ses épisodes plusieurs fois repoussés et accuse désormais de trois semaines de retard sur le planning saisonnier ce qui ne va pas s'arranger - le dernier épisode sera diffusé dans quinze jours. En coulisses la situation semble délicate avec des méthodes peu reluisantes, surtout quand on se souvient du nombre de studios que Bandai a récemment racheté précisément pour augmenter la production d'animes de mecha en général et de Gundam en particulier.

Heureusement ça ne se voit pas à l'écran, ça reste très propre et on a même eu droit à Hiroyuki Okiura cette semaine en guest.

Concernant l'épisode, pour la première fois depuis le début de l'anime on a quelque chose qui commence à vaguement ressembler à un scénario. Le script a momentanément quitté l'école et d'un seul coup cela devient sérieux avec l'émergence d'un réel conflit avec possiblement de réels enjeux. Dommage que cela n'arrive qu'au milieu de l'anime et sans effacer l'ardoise des dix épisodes précédents avec leur teenage drama soporifique et ces duels complètement débiles.

Pour le coup j'attends de voir où ça va aller, à mon avis connaissant Okouchi on va avoir du plotwist bien putassier pour marquer le coup avant la césure.

[Montrer] Spoiler

La théorie la plus répandue, et soutenue par divers indices, serait que Suletta n'est pas la fille de Lady Prospera et que la vraie Eri (ou plutôt sa conscience) se trouve dans l'Aerial.

[Zêta Amrith]

Ha ça continue ?
Merci de ton sacrifice.

[Saga]

Dommage que cela n'arrive qu'au milieu de l'anime et sans effacer l'ardoise des dix épisodes précédents avec leur teenage drama soporifique et ces duels complètement débiles.

Qu'on l'apprécie ou pas, c'était le point (d'après Okouchi), de faire un Gundam "pas pour les vieux mais accessible aux plus jeunes, eux qui sont incapables d'apprécier autre chose que du scolaire". Et force est de constater que ça marche sur les réseaux sociaux, où la série arrive à cultiver un buzz qu'on n'avait jamais connu dans la saga, n'en déplaise à la population de boomers de MATA, tout sauf représentative des consommateurs d'animation japonaise d'aujourd'hui.

[Deluxe]

Je te crois sur parole, néanmoins de mon point de vue (certes étriqué) l'attention autour de cette série n'a rien à voir avec celle qu'ont pu susciter 00, IBO ou même Seed pendant leur diffusion. Et s'il s'agit uniquement de statistiques Twitter, forcément un anime de 2022 tel que WtF a un avantage par rapport à, par exemple, Turn A Gundam en 1999.

Pour le reste, l'idée de faire un Gundam pour le nouveau public ne me dérange pas, au contraire c'est peut-être plus intéressant comme démarche que de produire des trucs comme Curuz Doan no Shima ou Senkô no Hathaway qui sont tellement niche et obscurs que ça en devient presque ridicule. En revanche je n'aime pas quand on prend les spectateurs, surtout lorsqu'ils sont jeunes, pour des idiots ; le simple fait de penser qu'il faut absolument placer le récit dans une école pour attirer le jeune public constitue déjà un problème.

[Ialda]

Pas assez shoujo!wtf!utenaesque, je me sens trahis par ce que j'avais délibérément choisis d'entrapercevoir dans le premier épisode.

J'aime bien les chara-designs, et Saga a clairement raison en ce qui concerne l'engouement sur les sns (même si pour relativiser de ce côté là on ne dépasse pas non plus Lycoris ou un Bocchi the rock, les autres franchises reines du buzz ces derniers mois). C'est plus du point de vue du récit que ça coince et que Deluxe et Zeta marquent un point, je ne vois pas ce que Majo apporte à la franchise. Idem pour Cucuruz juste avant, sur lequel je rejoins Gemini.

[Sch@dows]

J'avoue qu'après avoir mit un bon moment a me lancer, je me suis lancé dans le prologue sans rien savoir de la série (pas même un trailer ou autre), et j'étais bien hype a la sortie de ce dernier.

Puis BIM (saber) ! Comédie scolaire avec son lot de tsundere et autres clichés (pas repoussant non plus mais là c'est vraiment fourre tout histoire de viser tout le monde et d'atteindre les moins exigent ... et généralement je ne suis pas très regardant >__<). La douche froide.

Et du coup, les 2-3 trucs sérieux au fond restent couverts par cette vulgarisation d'un quelconque enjeu.
Au moins, les masques tombent tôt (oui je suis fier de ce jeu de mot pourri).

J'avais lâché après 6-7 épisodes, mais suite au dernier post de Deluxe, je vais surement lui redonner une chance pour au moins finir ce cour.

[Deluxe]

L'épisode 12 change un peu la donne avec, comme on pouvait s'y attendre, des morts violentes qui contrastent avec le ton léger que la série affichait jusque-là. Cela dit la manière avec laquelle c'est fait est assez ridicule et forcée, avec des dialogues qui rendraient presque fier Yoshiyuki Tomino.
L'animation des robots est extraordinaire cependant.

En fait mon problème c'est que les derniers animes Gundam récents que j'ai vu c'était des trucs comme The Origin, Thunderbolt, Senko no Hathaway ou encore Cucuruz Doan, je pensais que cette série serait du même acabit mais en fait non, ça s'adresse clairement pas à quelqu'un comme moi.

[Sch@dows]

Je met de côté Thunderbolt car c'est plus du mecha-p0rn (slurp) plus qu'une bonne "série" à mes yeux, mais c'est clair que rien qu'avec le prologue, j'attendais quelque chose de plus ... mature ?
Pas nécessairement dark ou tragique, mais avec des enjeux bien perceptibles. Là, j'ai la même empathie pour les personnage que dans Builders (c'est à dire zéro).

Bon au final, j'ai pas réussi à me motivé hier soir ... ca attendra encore un peu pour que je reprenne XD

[Ikki]

En fait mon problème c'est que les derniers animes Gundam récents que j'ai vu c'était des trucs comme The Origin, Thunderbolt, Senko no Hathaway ou encore Cucuruz Doan, je pensais que cette série serait du même acabit mais en fait non, ça s'adresse clairement pas à quelqu'un comme moi.

L'Universal Century sera toujours au-dessus du reste. AMHA on peut s'estimer heureux que des animés comme ceux que tu as cités soient encore produits.

[ChaosLink]

Mobile Suit Gundam The Witch from Mercury :

Et bah n'en déplaise aux vieux grincheux par ici, j'ai absolument pris mon pied sur cette nouvelle série Gundam. Je l'ai trouvé vraiment excellente de bout en bout et je crois bien n'avoir rien vu d'aussi bien portant le nom Gundam depuis au moins Unicorn (en œuvre originale, pas adaptation parce que sinon, oui, on a eu The Origin)

Déjà, avant toute chose, j'aime vraiment cette idée de nous faire pour une fois un Gundam qui ne se déroule pas (pour le moment) en temps de guerre. A l'opposée des autres séries où l'on est souvent plongé directement dans un conflit et/ou on suit des militaires, on se retrouve cette fois avec des civils dans un temps de paix et au sein d'une école. Ça donne du coup une série plus calme et qui prend le temps de développer ses personnages, tout en suggérant tout du long les horreurs (probables) qu'amèneront la suite.
J'avais été impressionné par le Prologue qui m'avait beaucoup rappelé les moments les plus traumatisants de EoE et la suite de la série ne pas déçu malgré le changement de ton. J'adore le character design, j'adore les musiques, j'adore l'animation et j'adore par-dessus tout la réalisation. Il y a beaucoup de choix très conscient tout au long de la série pour faire du "show don't tell" et exprimer les sentiments/décisions des personnages, et même si c'est un peu gros par moment, ça fonctionne extrêmement bien pour faire passer ses idées. Et avoir cette qualité de combat de mecha en 2D de nos jours, ça n'a pas de prix également.

L'autre aspect intéressant est bien évidemment la décision d'avoir un message politique plus poussé que le quasi usuel "la guerre c'est mal, m'voyez" (Je caricature, les séries Gundam ont souvent plus de profondeur que ça, of course) Avoir pour une fois un couple d'héroïne est déjà un message assez fort, mais en plus au sein d'une société capitaliste et patriarcal où des vieux hommes blancs décident jusqu'à ce que deviennent le corps de leur enfant, on gagne clairement en clarté sur ce qu'on perd en subtilité. L'inspiration principale est bien sûr Utena, que tout le monde a vu à dix km, mais la série arrive à se détacher suffisamment de son modèle pour ne pas être de la repompe pur et à proposer sa propre histoire en partant des mêmes bases.
Aussi peu développé pour le moment mais qui va prendre de l'importance pour la suite, c'est le fait d'inverser l'habituel "Oppression de la Terre envers la Colonie" en "Les Colonies oppressent la Terre". Ça peut donner des choses vraiment intéressantes. Et y'a bien sûr tout les mystères qui entourent l'Aerial, Suletta (Pourquoi son Gundam ne la tue pas ? Pourquoi Suletta à 17 ans alors qu'Eri du Prologue devrait avoir 25 ans ?) et bien sûr Prospera.

Et forcément, la série fonctionne parfaitement sur l'épisode 12, le dernier de la première saison :

[Montrer] Spoiler

Il y a eu forcément deux moments très forts, c'est quand Guel se retrouve soudainement au cours d'un conflit et qu'il subit de plein fouet l'énorme différence avec les petits duels qu'il menait dans son école jusqu'à présent. L'évolution de son personnage a vraiment été intéressante et maintenant qu'il s'est retrouvé à tuer accidentellement son père, j'ai très hâte de voir ce qu'il va devenir.
L'autre étant bien sûr la toute dernière scène après le générique, qui a déjà traumatisé tout les spectateurs (moi compris) et que tout le monde reprend à sa sauce (vous l'avez ?) Après avoir suivit ces persos tout mignonnes/gentilles depuis le début et leur relation qui se développe tranquillement, voir Suletta faire son premier meurtre de sang froid, avec un détachement pareil, fonctionne bien mieux que dans beaucoup d'autres œuvres du genre. Le ton enfantin, la bêtise où elle tombe littéralement dans le sang de l'homme qu'elle vient de tuer et cette main tendu avec un énorme sourire. Voir que tout ça n'est que l'évolution angoissante de la petite phrase de motivation gentillet qu'elle sort depuis le début. Non, vraiment, cette scène est parfaite.
Maintenant, à voir ce qu'ils vont en faire.

Honnêtement, je trouve cette série vraiment parfaite pour introduire les gens à Gundam et je suis très content de voir qu'elle connait un assez grand succès en ce moment. J'aime beaucoup aussi tout les meme qui se sont fait autour de la série, notamment avec Suletta en tanuki rouge. C'est stupide mais parfait. J'espère que la saison 2 ne démordra pas en qualité et j'ai très hâte de voir ce que ça va donner. Et j'espère aussi qu'on aura le droit à une VF tôt ou tard, afin de diffuser et de toucher un public encore plus large avec cette série.
Et si vous ne l'avez pas encore maté, foncez dessus, ça vous fera du bien de voir un truc un peu différent de la soupe habituelle.

Ha, et les opening/ending sont forcément trop cool, donc je résiste pas aux plaisirs de vous les partagez :




L'île de Cucuruz Doan (2022)

J'ai eu la chance de pouvoir voir le film au cinéma, celui-ci étant diffusé sur Montpellier. Il devait y avoir une vingtaine de personnes pour la séance, et coup de bol pour nous, l'ex-libri promotionnel été distribué chez nous, ce qui fait que je suis un des rares membre de l'AEUG a l'avoir au final (c'était l'instant frime, déso)

Bon, je vais pas revenir sur l'histoire ou le contexte du film, je pense qu'a peu près tout a déjà été expliqué par ici et ça ne ferait qu'une redite. Le seul truc importe à préciser par contre est que ce film prend place dans la timeline The Origin, et non pas celle de la série de 79. En effet, là où l'histoire d'origine se déroulait avant la rencontre avec Ramba Ral dans la série de 79, ce film prend place après Jaburo et avant l'opération Odessa (donc probablement vers le tome 16 du manga The Origin) : il y a déjà les GM par la fédération, les membres du White Base ont tous un grade militaire officiel, Ryu est déjà mort et Sleggar est présent sur le vaisseau. Ça vous évitera des prises de tête comme moi à comprendre où ça se passe dans tout le bousin.

J'avais attendu pour parler du film et essayer d'être un minimum objectif, parce que bordel, QU'ESTCE-CE QUE J'AI KIFFE MA MERE. Pour le coup, j'ai répondu à fond au fan service et je me suis laissé porté par le film du début jusqu'à la fin et j'ai ignoré sciemment tout ses défauts pour juste me faire un pur kiff.
Déjà, et le plus évident, c'est. BEAU. SA. MERE. Yoshikazu est toujours aussi incroyable sur le design de ses persos et leur animation est vraiment au petit oignon. Les expressions des gamins sont toutes parfaites et quand l'histoire switch depuis l'île sur ce qui se passait ailleurs, j'en avais limite rien à faire et je voulais juste continuer à voir le quotidien des orphelins avec Doan sur l'île. J'ai beaucoup aimé la réalisation de manière générale, qui tout en étant moderne, a choisi d'émulé en partie le style de l'époque : par exemple, ils ont repris les plans quasi-fixe en teinte bleu/rouge/violet pour exprimer les moments d'extrême tension comme dans la série de 79. Il y a également le RX-78-2 qui est très bien iconisé et qui a le droit à des vrais plans bien classes pour ses apparitions. Et bien sûr, les musiques sont toutes très bonnes, avec une mention spéciale pour la reprise instrumentale de l'opening de 79, qui m'a touché directement au kokoro.
Je tiens également à souligner le travail sur la 3D qui commence à être vraiment solide pour Sunrise. Ça rend bien, voir très bien sur la plupart des plans et ils ont même réussis à transmettre un sentiment de poids sur les MS par moment, ce qui est important à souligner. Bon, évidemment, on échappe pas à quelques plans quality (le décollage du Gunperry depuis le White Base, lol) Ha, et la nouvelle unité de MS créer pour l'occasion a un excellent design tout en restant cohérent chronologiquement, donc c'est du tout bon de ce côté-là.

Après, impossible de passer à côté du défaut principal du film, qui reste un épisode plongé au milieu de la série d'époque. Je ne sais honnêtement pas comment un néophyte de la série recevrait le film, même si j'ai l'impression que le plus important reste assez explicite et que l'histoire du film en elle-même reste compréhensible sur les enjeux. Ainsi, pas d'explication sur ce que sont la Fédération ou Zéon, le conflit, qui sont les persos, etc... Ils arrivent à bien développer Amuro (beaucoup aimé sa scène de cauchemar pour montrer son passé) et Doan, puisqu'il s'agit du duo principal de l'histoire, mais les autres personnages connues n'ont pas le droit à se privilège. Les enfants sont assez bien caractérisés et reconnaissables dans l'ensemble, mais ça reste le "groupe d'enfant" plutôt que des vrais personnages (à quelques exception près)
L'autre défaut que j'ai trouvé au film est la difficulté de trouver son rythme : le film galère pas mal dessus au début et a beaucoup de mal de passer de manière fluide entre ce qu'il se passe sur l'île et les événements plus généraux en dehors, qui finissent forcément par avoir des conséquences. Ça passe mieux sur la fin quand les enjeux sont bien posés, mais on sent vraiment la cassure sur les premières transitions.

Après, le film réussit quand même pas mal de choses, que je passe en spoiler pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte :

[Montrer] Spoiler

- L’ambiguïté de la relation entre Bright et Amuro est très représenté à l'écran, où les doutes de Bright sur sa manière d'agir et de se comporter avec Amuro lui pèse vraiment et qu'il a du mal à le comprendre (Et on a un Bright Slap en HD)
- Le plan pour secourir Amuro qui se met en place petit à petit pour finalement révéler sur la fin que même Bright est dans le coup est assez cool.
- Tout l'aspect humoristique du film est bien géré, entre les relations de Bright avec sa hiérarchie ou encore le pauvre Kai qui ne se fait tellement pas respecter.
- L'aspect horrible de la guerre et ce que ça implique en conséquence pour les personnages, notamment pour Amuro. Sa rivalité avec le jeune de l'île de Doan qui veut se battre est très bien rendue et fait super bien passer le message.
- La scène du soldat de Zéon écraser.
- Les combats de MS sont en général très cool.
- Les réf que Saga a discrètement foutu dans la traduction, parfaites pour le coup (lui-même il sait)

Au final, je reste quand même impressionné par la qualité du film, qui est une espèce d'énorme confiserie de luxe pour les fans que nous sommes. Je ne suis pas sûr que dans la globalité, le film soit d'un grand intérêt, mais le produit finalement est tellement bien fait et poli que je passe au-dessus de ces considérations pour juste kiffer. Et honnêtement, vous devriez faire pareil : bloquez-vous du temps et faites vous plaisir en le voyant si ce n'est pas encore fait. C'est le genre de plaisir qui ne se boude pas.

Et du coup, ça fout encore plus le seum qu'on a pas eu le droit à la collector japonaise avec les subs français, comme ça a été le cas sur les autres films Gundam récent...