Fini
Shigatsu Wa Kimi no Uso hier soir.
je ne saurais depuis combien de mois je n'avais pas vu une série animé qui m'a autant transporté que celle-ci. Le seul exemple un tant soit peu similaire, cela doit être le manga
Kimagure Orange Road.
D'un point de vue réalisation, on a vraiment affaire à du très haut niveau, et le montage sonore et visuel (que ce soit pendant ou hors concours de musique) sont vraiment magnifiques. Pour ceux qui apprécient le violon (et surtout le piano), il est vraiment difficile de contenir ses émotions par moment, cela vient naturellement, on se laisse progressivement envahir. Ceci est d'ailleurs d'autant plus amplifié par le jeu des seiyus, qui font ici un travail vraiment remarquable.
Si vous voulez profiter de cette série "vierge" de tout avis/spoils comme moi, quand je l'ai commencé Dimanche dernier pour ensuite l'engloutir littéralement au fil des jours, je vous conseille de fermer cette page et d'aller regarder cette série car elle vaut vraiment le coup.
Maintenant que vous êtes prévenu, au niveau de l'histoire, arriver à expliquer ce que l'on a ressenti, sans partir dans tout les sens, est déjà pour moi un travail en soi-même. Je commencerai par dire que si oui, effectivement, l'histoire n'est pas "vraiment" originale, ce qui la porte c'est surtout l'écriture et la mise en scène, avec un sous-texte, plus ou moins subtile, qui te fait comprendre l'histoire au compte goutte (on saisi rapidement les enjeux de chaque personnage, leurs affinités les uns vis à vis des autres), voir qui "prophétise" les événements à venir. L'exemple qui me vient tout de suite à l'esprit serait la météphore du chat noir qu'Arima n'arrive pas à sauver malgré toute l'énergie qu'il a pu déployer.
Il y a effectivement beaucoup de situations clichées, voir surréaliste (la scène du pont), mais elles sont là au début de la série pour en quelque sorte créer les souvenirs à partager entre les différents protagonistes. Ce sont ces bons moments qu'ils ont partagés qui les relient également.
Les personnages en eux-mêmes, dans leur majorité, ne sont jamais que le reflet de leur propre passion, jusque dans leur personnalité. C'est une évidence à la fois pour notre trio de pianiste de génie, avec chacun leur style bien spécifique, et l'exemple d'Arima dont le style change au gré de ses émotions n'en est que le l'exemple le plus flagrant. Pour Kaori, pas besoin d'explication, et il n'y a d'ailleurs pas besoin d'attendre le dernier épisode pour comprendre pourquoi elle s'accroche autant à vouloir jouer devant un public (qu'il soit composé de Arima seul ou de plusieurs personnes)
Même Watari et Tsubaki respirent leur passion, et s'épanouissent à travers, ce qui parait impossible pour Arima au début de la série. Il n'a plus de passion, il n'a plus de joie de vivre ni de motivation, et c'est Kaori qui va se charger de le remettre sur le bon chemin.
Arima n'est d'ailleurs pas pour moi aussi insupportable qu'on peut le supposer. Le pauvre à quand même perdu sa mère, et son traumatisme a d'ailleurs de multiples formes, et l'on comprend facilement pourquoi il a autant de mal à toucher un piano quand cela lui cause une douleur émotionnelle aussi intense. Cette d'ailleurs cette faculté à transcender sa peine, à transmettre ses émotions et à arriver la matérialiser en musique (cette performance du dernier concours ;_;), qui fait la force du personnage.
Tsubaki est un peu le personnage support de la série, mais il est suffisamment bien écrit et joué pour qu'on se prenne d'amitié pour elle. Ses prises de décision, son attitude autour d'Arima est vraiment caractéristique d'une adolescente, et il n'y a pas d'impression de "surjeu".
Watari est par contre le personnage le moins réussi, dans son rôle de "faux" membre d'un triangle amoureux, qui n'existe que dans la tête d'Arima d'ailleurs. S'il donne l'impression de perturber la possibilité d'une relation entre Arima et Kaori, personnellement, je n'y ai jamais cru une seconde.
En revanche, Arima est un jeune adolescent, qui ressort grandit de son expérience, mais on comprend son attitude vis à vis de Kaori et Watari, ses hésitations viennent du fait qu'il n'a jamais eu de relation sentimentale auparavant et qu'il n'a aucune confiance en lui. C'est ce qui fait qu'on lui pardonne de ne voir aucun des signaux gros comme une maison que lui envoi Kaori (même si cette dernière essai, également maladroitement, de les brouiller en faisant sa peste).
Le personnage de Kaori justement, s'il a tendance à parfois tomber dans l’exagération, est très bien développé au cours de la série. On ne saisi pas forcément au début ses motivations. Fait-elle de la musique car elle aime cela ? Parce que cela la rend libre ? Heureuse ? Vivante ? Puis on comprend qu'elle fait cela POUR Arima. Elle veut continuer à vivre à travers lui.
Tout les personnages dans leur majorité ont quelqu'un a qui dédier leur passion, et le seul qui échoue d'ailleurs en quelque sorte dans sa passion, c'est Watari (il ne gagne pas le tournoi de son école alors qu'il avait annoncé à priori ses exploits) car il n'a pas encore trouvé sa muse, son inspiration, sa motivation.
Même Tsubaki réussit ses examens pour les grandes écoles de part son amour pour Arima, c'est son énergie, sa force.
Kaori n'a que faire du talent d'Arima. Elle se moque bien qu'ils ratent leur prestation. Elle veut profiter de sa présence et juste être avec lui au cours des derniers mois qui leur sont accordés pour partager le maximum de choses.
J'aime beaucoup la façon dont Kaori montre son affection à Arima, sa volonté de partager des moments intimes avec lui (ce que lui ne comprend que bien trop tard), et les soupçons sur l'origine des motivations de Kaori a pousser Arima a reprendre le piano, ne sont jamais que confirmés lors de l'ultime message qu'elle lui accorde. Tout cela été prévisible, mais là encore c'est tellement bien raconté que l'on se prend au récit.
La musique n'a au final qu'une part secondaire dans cet anime. On pourrait très bien remplacer les concours de musique avec piano et violon par la patinage artistique, ce serait la même chose. C'est à mon avis ce qui fait que cette historie peut marcher en manga, même si le montage sonore a vraiment eu du poids dans mon appréciation de la série (et le passage des émotions).
En conclusion, ce qui fait que cette histoire d'amour entre Kaori et Arima est émouvante, c'est qu'elle est fusionnelle, impossible, mais qu'au final, Arima ne gardera que le bonheur des moments partagés. Les insertions de flashbacks, très bien montés, nous le rappellent constamment. Cet amour éphémère l'accompagnera toute sa vie, et même dans sa musique.
Voilà je sais que cela fait gros pavé, mais j'ai tellement peu eu l'occasion d'apprécier les derniers animes récents, surtout avec une telle intensité, que je voulais vous faire partager cela
Je viens de réaliser qu'aujourd'hui est le premier jour du Printemps
"Spring, the season I met you in, is coming. A Spring is coming... without you"