Tetho a écrit:J'ai du mal à voir en quoi.
Kaze Tachinu, en soit, se fout de son public. C'est juste Miyazaki qui se fait plaisir à fantasmer sa vie d'ingénieur aéronautique pendant la WWII, le récit est secondaire, c'est une agrégation de fantasmes personnels qui aboutis à un film incroyablement complaisant avec son créateur. Dans le fond, public japonais, américain ou français, Miyazaki en avait rien à battre sur ce coup là, il a réalisé ce film pour lui et personne d'autre.
Kaguya de son coté est une adaptation raisonnablement libre du conte originel bardé du naturalisme habituel de Takahata. Il y a bien le coup de ses origines qui est, à mes yeux, la faute d'écriture majeur du film (c'est dire...) surtout que Takahata aurait pu un peu mieux anticiper la révélation en plaçant la terre dans le ciel quand elle s'effondre après sa fugue. Mais le reste est assez universel. Qu'on ne me fasse pas croire que les japonais sont parfaitement au courant des us et coutumes de la cour d'Heian, ou du moins qu'ils le soient plus que les français le soient avec la cour de Versailles. En soit je ne trouve pas ça plus inaccessible qu'un Chihiro, et dieu sait que les occidentaux en ont vu des choses intéressantes dans ce dernier. Et un Omoide Poroporo et son culte du furusato me semble nettement plus japonais dans l'âme que celui là.
Mais l'ethnocentrisme ne m'a jamais semblé très présent chez Ghibli, loin de là, même dans ses films qui se déroulent entièrement au Japon.
C'est surtout une impression générale à la vue du seul matériau de base, notamment par rapport au paysage Ghibli de la décénnie passée. L'un se pointe avec avec un conte que tout le monde connait (ou presque). L'autre nous parle du Zéro en pleine folie Eien no Zero.
Après des Terremer, Hurle, Chapardeurs venus de lointains romans, Ponyo et Coquelicots qui ne tendent pas de piège, le doublet de l'an dernier me parait "plus opaque" qu'à l'accoutumée. Il y a comme un effort supplémentaire pour qui n'a pas la base de background que les deux réa' semblent considérer comme aquise.
Et Marnie retourne "à la normale" si je puis dire, comme si 2013 était une simple interruption des patrons en mode "chut chut les mofo, on fait notre truc, taisez-vous ou sortez"