Tetho a écrit:Tu dis ça parce que tu fantasmes encore l'otaku japonais comme un nerd d'élite dévoué à ses séries comme un zélote à sa foi. Sauf qu'ils sont comme toi et moi, à la fin du mois faut que les comptes soient pas dans le rouge.
Il y a pas mal de revendeurs japonais qui vendent des éditions nord-américaines sur le marketplace d'Amazon à des pris parfois assez lol. On trouve aussi des éditions bien de chez nous, mais plus tant que ça à cause des histoires de zones. Pour le blu-ray c'est mille fois plus simple pour eux d'importer des produits américains.
Et on en trouve aussi à Akiba. Pas dans les boutiques qui ont pignons sur la Chûô doori, bien sûr, mais dans les ruelles parallèles on trouve des boutiques qui vendent du Déclic Gold ou du Collection Saphire. Un pote qui vit là bas m'avait montré ça, fou rire assuré.
J'avais aussi discuté avec ce japonais qui tiens un blog à ce sujet (et celui des PC ultraportables) et qui publie chaque année un dôjinshi à ce sujet au comiket. Et je lui demandais pourquoi quand on voit la pauvreté des éditions occidentales, les problèmes techniques qu'il peut y avoir, le manque de contenu (livrets ou bonus vidéo), et il me disait qu'il faisait comme nous. Pour les séries qu'il apprécie vraiment il prend l'édition japonaise, pour le reste il préfère attendre un peu les éditions étrangères pour payer ses 12 épisodes la moitié du prix d'un BD japonais. Et semblait sous-entendre que même si c'est pas un comportement généralisé, ça prend de l'ampleur devant la différence de prix.
Il y avait aussi ce mec qui bossait pour une boite japonaise qui il y a 5-6 ans était devenu de la JE, où il staffait, avec genre 15 coffrets DI, dont les intégrales de Captain Tsubasa et Touch en mode "vous n'imaginerez jamais combien ça m'a couté tout ça". Son billet de blog était assez amusant à lire.
Bien sûr tout ça c'est empirique, impossible d'avoir des chiffres précis. Et je doute qu'Aniplex ou Bandai en aient aussi. Mais l'import inversé existe bien au Japon, n'est pas un mythe ou un fantasmes des producteurs. Et quand on sait que les comités de production touchent environ la moitié du prix des éditions vidéo au Japon contre un maigre pourboire chez nous, on comprend qu'ils n'ont pas de scrupules à saboter des éditions étrangères dans l'espoir de gagner quelques centaines ventes à domicile.
Et je pense que c'est malheureusement l'avenir du marché à moyen terme, les éditeurs nippons finiront par comprendre que rajouter systématiquement ou presque des sous-titres au moins anglais sur leurs blu-ray pour créer des éditions import-friendly ça ne leur coute que dalle mais que sur certains titres bien choisis ça peut se traduire en centaines, voir milliers de ventes. Je ne pense pas que ce soit pour rien qu'ils commencent à se charger de la création des sous-titres pour le simulcast eux-même. Parce que là dessus ils ont des chiffres, Oricon sépare les ventes au sein de l'archipel et celles expédiées à l'étranger et ne publie pas les chiffres des secondes. Mais je suis certain que les éditeurs les récupèrent eux.
Pour les éditions nord-américaines, je comprends tout à fait. Je connais aussi des gens qui le font, et d'ailleurs en France non plus on ne crache pas sur un petit Z1 de temps en temps (oh les commandes de Gendum sur DVDPacific). C'est encore très neutral.
C'est pour les langues inintelligibles d'Europe que ça me perturbe, car ça rejoint mon rapport avec les Z3 (càd avoir été tenté deux ou trois fois, mais finalement no way). S'il faut en arriver à se conseiller des lecteurs vidéo et des réglages pour virer des subs, des pirouettes pour atteindre le confort, ça tient plus du militantisme qu'autre chose (un pas de plus, et c'est le téléchargement illégal). Mais on parle sûrement de la niche de la niche (de la niche).
Mais un sabotage conscient d'éditions même pas américaines me parait vachement disproportionné. A tous les coups c'est juste les problèmes de comm' classiques entre les gaijin qui veulent tout tout de suite et les décisions japonaises sans fin.