Le success d'anime(et manga) en France.

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stefano
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Le success d'anime(et manga) en France.

Messagede stefano le Lun 14 Avr 2014, 07:55

Bonjour! Je suis chercheur sur le sujet. Je savais que l'hexagone est le plus grand consommateur de manga dans le monde après le Japon.Cest vrai que le Club Do était responsable du suces du manga dans le pays?

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Gemini
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Re: Le success d'anime(et manga) en France.

Messagede Gemini le Lun 14 Avr 2014, 16:51

C'est plus compliqué que ça.

Pour l'animation, c'est Goldorak/Grendizer qui a vraiment provoqué l'engouement du jeune public. Mais le lien avec le manga ne s'est pas fait immédiatement, tout simplement car les publications étaient confidentielles, et orientées plutôt vers un lectorat adulte et amateur de BD "différentes" ; pour les enfants, il n'y a vraiment eu que le manga de Candy Candy, dans un format magazine (ainsi que des adaptations en BD créées par des Européens).
Le premier manga à avoir fonctionné en France, c'est Akira en 1990. Il faut ensuite attendre 1993 pour que le même éditeur, Glénat, publie Dragon Ball, déjà très populaire grâce au dessin-animé diffusé effectivement dans le Club Dorothée. Cela va naturellement amené la publication d'autres séries dont les adaptations ont été diffusées en France, en particulier dans le Club Dorothée : Ranma 1/2, Les Chevaliers du Zodiaque, Ken le Survivant, etc...

Le truc, c'est que le Club Do a duré 10 ans, et était en réalité le prolongement d'une autre émission qui diffusait déjà de l'animation japonaise (Récré A2). Et de 1985 à 1992, Silvio Berlusconi s'est implanté en France avec une chaine de télévision - La Cinq - qui recyclait notamment les animes qu'il diffusait déjà en Italie. Cela a donc donné tout le temps nécessaire au jeune public pour se familiariser avec les codes des séries japonaises, leur esthétique, etc... et leur donner envie de prolonger l'expérience via le format papier.

stefano
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Re: Le success d'anime(et manga) en France.

Messagede stefano le Lun 14 Avr 2014, 17:06

Gemini a écrit:C'est plus compliqué que ça.

Pour l'animation, c'est Goldorak/Grendizer qui a vraiment provoqué l'engouement du jeune public. Mais le lien avec le manga ne s'est pas fait immédiatement, tout simplement car les publications étaient confidentielles, et orientées plutôt vers un lectorat adulte et amateur de BD "différentes" ; pour les enfants, il n'y a vraiment eu que le manga de Candy Candy, dans un format magazine (ainsi que des adaptations en BD créées par des Européens).
Le premier manga à avoir fonctionné en France, c'est Akira en 1990. Il faut ensuite attendre 1993 pour que le même éditeur, Glénat, publie Dragon Ball, déjà très populaire grâce au dessin-animé diffusé effectivement dans le Club Dorothée. Cela va naturellement amené la publication d'autres séries dont les adaptations ont été diffusées en France, en particulier dans le Club Dorothée : Ranma 1/2, Les Chevaliers du Zodiaque, Ken le Survivant, etc...

Le truc, c'est que le Club Do a duré 10 ans, et était en réalité le prolongement d'une autre émission qui diffusait déjà de l'animation japonaise (Récré A2). Et de 1985 à 1992, Silvio Berlusconi s'est implanté en France avec une chaine de télévision - La Cinq - qui recyclait notamment les animes qu'il diffusait déjà en Italie. Cela a donc donné tout le temps nécessaire au jeune public pour se familiariser avec les codes des séries japonaises, leur esthétique, etc... et leur donner envie de prolonger l'expérience via le format papier.


c'est vrai qui les fans de la BD classique ont protester contre le manga et l'anime ???

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Gemini
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Re: Le success d'anime(et manga) en France.

Messagede Gemini le Mar 15 Avr 2014, 09:34

stefano a écrit:c'est vrai qui les fans de la BD classique ont protester contre le manga et l'anime ???
Les fans de BD, je ne sais pas. Sans doute, pour certains.
Mais ce fût plus un problème politique. A la fin des années 80, l'animation japonaise - traitée alors de "manga", en raison d'un problème de terminologie - faisait la fortune de chaines de télévision privées, par opposition au service public. Quelques médias et une ministre de la famille (aujourd'hui ministre de l'écologie) en mal de publicité se sont emparé du phénomène, dénonçant la violence des programmes nippons et leur sexualisation, notamment à travers un livre intitulé "Le ras-le-bol des bébés zappeurs" (rempli d'erreurs et d'approximations). A leur décharge, les producteurs du Club Dorothée savaient rarement ce qu'ils achetaient, partant du principe que si c'était du dessin-animé, c'était forcément pour les enfants ; d'où des situations absurdes, comme un Hokuto no Ken hyper-censuré (y compris par les comédiens de doublage français) ou un Onisama e... déprogrammé après 7 épisodes.
Cela a mené à un système de quotas censé favoriser les productions françaises (beaucoup plus onéreuses) au détriment des animes. Mais surtout, cela a imposé aux "manga" une très mauvaise image.

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Re: Le success d'anime(et manga) en France.

Messagede Ialda le Mar 15 Avr 2014, 12:55

Gemini a écrit:Mais ce fût plus un problème politique. A la fin des années 80, l'animation japonaise - traitée alors de "manga", en raison d'un problème de terminologie - faisait la fortune de chaines de télévision privées, par opposition au service public. Quelques médias et une ministre de la famille (aujourd'hui ministre de l'écologie) en mal de publicité se sont emparé du phénomène, dénonçant la violence des programmes nippons et leur sexualisation, notamment à travers un livre intitulé "Le ras-le-bol des bébés zappeurs" (rempli d'erreurs et d'approximations). A leur décharge, les producteurs du Club Dorothée savaient rarement ce qu'ils achetaient, partant du principe que si c'était du dessin-animé, c'était forcément pour les enfants ; d'où des situations absurdes, comme un Hokuto no Ken hyper-censuré (y compris par les comédiens de doublage français) ou un Onisama e... déprogrammé après 7 épisodes.


Je suis persuadé qu'il ne s'agit pas que d'une simple forme d'opportunisme politique.

On a tendance à oublier un peu vite que le Japon même, à partir de l'affaire Tsutomu Miyazaki en 1988-89, connait une réaction violente contre tout ce qui est otaku et/ou semble relever de cette sous-culture (notamment le lolicon) - on peut encore voir et sentir les conséquences de cette panique au Japon dans le fameux docu de Beinex en 1994 soit cinq ans après (je ne sais plus s'il a été filmé en 93 ou en 94); théorie peut-être idiote :cette réaction s'est propagée à d'autres pays à partir de l'archipel. Je ne nie pas que que le sujet ait été manipulé dans notre pays et à cette époque, mais je ne suis pas certain que l'on puisse dire qu'il y a ait été "inventé" :)

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Re: Le success d'anime(et manga) en France.

Messagede Gemini le Mar 15 Avr 2014, 13:19

Quelques réponses :



Le reportage de Beinex a été tourné en 1993. Pour Tsutomu Miyazaki, il a surtout popularisé au Japon le terme "otaku", désignant des individus qui jusqu'à lors ne paraissaient pas exister aux yeux des médias.

Image

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Re: Le success d'anime(et manga) en France.

Messagede Ialda le Mar 15 Avr 2014, 13:31

Tu réponds à côté et tu t'en fout clairement, mais écoute, si poster une vidéo et une image suffit à ton bonheur, je suis heureux pour toi :mrgreen:

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Re: Le success d'anime(et manga) en France.

Messagede Aer le Mar 15 Avr 2014, 13:58

Il y a eu une forme de rejet de la part du lectorat principalement, et de certains auteurs (même si la c'est plus sujet à caution, surtout que les auteurs sont en général plus prompte à se pencher sur toute nouveauté, sens artistique et créativité oblige), sans parler d'auteurs de BD qui commençaient à se faire une réputation au Japon (Moebius/Jean Giraud en tête de file) dans une formation inverse.
Ca c'est progressivement calmé d'années en années, principalement grâce à la publication de manga pour adultes (seinen, j'entends) et d'auteurs parlant de thèmes plus évocateurs pour l'occidental. Nous rigolons souvent sur certains manga en disant que ce sont des titres "pour ceux qui ne lisent pas de manga" mais c'est un peu ça, une forme d'élitisme du médium qui a vraiment changé la donne durant les années 90.
Après, c'est un effet générationnel tout ce qu'il y a de plus banal.


L'affaire de Tsutomu a effectivement choqué l'opinion publique, même si j'aurais du mal à voir son influence s'étendre vraiment au delà du cercle asiatique. Certes les politiques étaient surement au courant, mais si comme le souligne toujours aussi bien Gemini leur vision du média était déjà complètement tronquée, pas sur qu'ils aient alignés 1+1 sur le sujet.
Sans oublier que durant les années 90, quelques écrits universitaires ont commencé à voir le jour sur le sujet, avec un sérieux du propos tout ce qu'il y a de rigoureux (Notamment le fameux "Otaku, les enfants du virtuel" d'Etienne Barral)
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Re: Le success d'anime(et manga) en France.

Messagede Gemini le Mar 15 Avr 2014, 14:14

Ialda a écrit:Tu réponds à côté et tu t'en fout clairement, mais écoute, si poster une vidéo et une image suffit à ton bonheur, je suis heureux pour toi :mrgreen:
Je répondais à stefano :mrgreen: Car quant à savoir si Tsutomu Miyazaki a eu le moindre impact en France, j'en sais foutrement rien :|

Aer >> A en croire YWL, Moebius fût même un des premiers fans français de Hayao Miyazaki, et avait une fascination pour Nausicaä (au point de nommer sa fille ainsi). Nous savons qu'il était aussi ami avec Osamu Tezuka, qu'il avait rencontré à Angoulême en 1982.

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Re: Le success d'anime(et manga) en France.

Messagede stefano le Mar 15 Avr 2014, 17:35

Gemini a écrit:
stefano a écrit:c'est vrai qui les fans de la BD classique ont protester contre le manga et l'anime ???
Les fans de BD, je ne sais pas. Sans doute, pour certains.
Mais ce fût plus un problème politique. A la fin des années 80, l'animation japonaise - traitée alors de "manga", en raison d'un problème de terminologie - faisait la fortune de chaines de télévision privées, par opposition au service public. Quelques médias et une ministre de la famille (aujourd'hui ministre de l'écologie) en mal de publicité se sont emparé du phénomène, dénonçant la violence des programmes nippons et leur sexualisation, notamment à travers un livre intitulé "Le ras-le-bol des bébés zappeurs" (rempli d'erreurs et d'approximations). A leur décharge, les producteurs du Club Dorothée savaient rarement ce qu'ils achetaient, partant du principe que si c'était du dessin-animé, c'était forcément pour les enfants ; d'où des situations absurdes, comme un Hokuto no Ken hyper-censuré (y compris par les comédiens de doublage français) ou un Onisama e... déprogrammé après 7 épisodes.
Cela a mené à un système de quotas censé favoriser les productions françaises (beaucoup plus onéreuses) au détriment des animes. Mais surtout, cela a imposé aux "manga" une très mauvaise image.

http://www.actuabd.com/Albert-Uderzo-Je ... les-mangas
"Je n’ai rien contre les mangas" (Uderzo, le mangaphobe)
http://www.actuabd.com/Quand-l-irreduct ... les-mangas
Quand l’irréductible Ségolène fustigeait les mangas



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