La Maison des égarées
SORTIE LE 28 JUIN 2023
Tous publics (conseillé à partir de 10 ans)
durée du film: 1 h 45 mn
Sélectionné au Festival d'Annecy 2022
Prix des collégiens au Festival Ciné Junior 2023
CRéDITS
Un film de Shinya Kawatsura
Adapté du roman “The House of the Lost on the Cape” de Sachiko Kashiwaba, publication d’origine Kodansha Ltd.
Avec les voix originales de Mana Ashida, Sari Awano et Shinobu Otake
SCÉNARIO Reiko Yoshida
CONCEPTION ORIGINALE DES PERSONNAGES Kamogawa
CONCEPTION ORIGINALE DES PERSONNAGES DE “FUSHIGITTO” Takumi Tanji
ANIMATION Hiroshi Shimizu
DIRECTION ARTISTIQUE Yuki Hatakeyama
CG Shinya Takano
COMPOSITING Kazuhiro Yamada
MONTAGE Mai Hasegawa
MUSIQUE Yuri Miyauchi
SON Eriko Kimura
MIXAGE Makoto Uchida
PRODUCTION SONORE Tohokushinsha Film Corporation
STUDIO D’ANIMATION David production
MUSIQUE ORIGINALE “Mayoiga” by Hitsujibungaku. F.C.L.S. (Sony Music Labels Inc.)
PRODUCTEURS Yukiko Takase, Taku Matsuo, Yoshinori Takeeda, Noriko Iwasaki
PRODUCTION The House of the Lost on the Cape Committee
DISTRIBUTION FRANCE Les Films du Préau
© Sachiko Kashiwaba, KODANSHA / 2021/ The House of the Lost on the Cape Committee.
Se retrouver et renouer le contact avec le monde et ceux qui l’habitent.
Deux jeunes filles se retrouvent séparées de leur famille à la suite d’un cataclysme. Elles qui ne se connaissaient pas, se retrouvent perdues et sans toit. Elles rencontrent une vieille dame qui offre de les recueillir dans sa maison à l’écart du village. Cette opportunité de repartir à zéro est d'un grand soulagement, jusqu’au jour où d’étranges phénomènes commencent à apparaître…
À propos du film
Dans les contes et légendes japonaises, une « Mayoiga » (le titre en version originale) est une maison qui bénit les voyageurs perdus. Cette demeure, ancrée dans les légendes de la région d’Iwate, octroierait couvert et bonne fortune à ses visiteurs. C’est en son sein qu’une nouvelle famille sans liens du sang s’apprête à découvrir un quotidien haut en couleur.
Fiction inspirée de faits réels, La Maison des égarées est une adaptation d’un roman de Sachiko Kashiwaba (autrice jeunesse ayant déjà inspiré Hayao MIYAZAKI et Keiichi HARA). Le film se déroule dans une ville fictive dévastée par le tsunami suite au tremblement de terre en 2011. Si la reconstruction est au cœur de l’histoire et de ses personnages, de nombreux éléments issus du folklore traditionnel japonais ne manquent pas de faire palpiter le rythme de l’intrigue et de surprendre le spectateur. Ce film dépeint trois habitantes de cette ville. Elles
ont besoin l’une de l’autre, et tentent ensemble d’avancer. Ce trois femmes sont protégées par des créatures surnaturelles, les yôkai. Depuis des temps très anciens, les japonais croient à l’existence de ces esprits.
L’animation japonaise post 2011
La Maison des égarées s’inscrit dans le « Continuing Support Project 2011+10 », soit un hommage aux victimes du
tremblement de terre et du tsunami qui ont frappé le Japon en 2011. Ce projet regroupe trois productions d’animation distinctes qui se déroulent dans les préfectures directement
touchées. La série Bakuten!! se situe à Miyagi, le film Hulla Fulla Dance se passe à Fukushima et c’est Iwate qui est le théâtre de La Maison des égarées. Entre devoir de mémoire et besoin d’aller de l’avant, le film de Shinya Kawatsura met en exergue la solidarité d’un peuple blessé par la catastrophe. En résulte un besoin de reconstruction du noyau familial et un retour aux valeurs spirituelles. Depuis le drame de 2011, le cinéma d’animation japonais a considérablement évolué, délaissant les histoires sombres et violentes au profit d’intrigues plus positives, ancrées dans notre réalité. La vie quotidienne et la culture locale deviennent le fer de lance de ce renouveau.
Si le cataclysme est une peur présente dans le cinéma d’animation japonais depuis le début des années 1980, c’est
plus précisément la catastrophe naturelle qui est désormais crainte, comme dans les films Your name et Les Enfants du temps. Et ce n’est pas étonnant si le studio de Masaaki Yuasa (Lou et l’île aux sirènes), Science Saru, a produit une nouvelle adaptation du célèbre roman La submersion du japon. Cette nouvelle vague de longs métrages est d’avantage tournée vers la relation humaine, la découverte de lieux apaisants et la symbiose avec la nature et les esprits. Elle renforce ainsi une identité traditionnelle et intergénérationnelle et à travers ses
magnifiques séquences picturales, La Maison des égarées nous entraîne dans les légendes d’Iwate.
Le folklore au quotidien
Tout au long de l’histoire, la grand-mère connecte les humains aux êtres fantastiques et mystiques. Sa ferveur envers les esprits et sa connaissance de la culture locale lui permettent de côtoyer des Yôkai, ces nombreuses créatures fantastiques issues du folklore nippon. Très présents dans l’art et les croyances, les
Yôkai (Kappas, Tanukis…) sont très nombreux et chacun a sa propre légende.
Cette vieille femme accueillante communique également avec les statues à l’effigie de Jizô Bosatsu. Il s’agit du Boddhisatva Bosatsu, protecteur des voyageurs et des enfants (et de la famille, pour certains). Au Japon, ces statues jalonnent les bords des routes, les carrefours ainsi que les temples, des lieux de passage qui symbolisent la frontière entre le monde réel et le monde spirituel. L’exemple le plus marquant au cinéma est le Jizô devant lequel s’arrête la voiture dans Le Voyage de Chihiro.
Si La Maison des Égarées mêle Shintoïsme (Yôkais, divinités) et Bouddhisme, c’est parce que beaucoup de japonais pratiquent ces deux cultes assez naturellement. La faune, la flore, les humains, les dieux et les créatures fantastiques se doivent de vivre en harmonie. Mais le film rappelle aussi que les murs ont des oreilles. Effectivement, la Mayoiga, soit la maison qui accueille et aide ses habitants, montre l’attachement des japonais envers ces bâtisses traditionnelles qui semblent détenir leur propre âme. Cela renvoie également au Zashiki
warashi, le Yôkai bienfaiteur « esprit de maison » qui apporte la bonne fortune. Lieux de rencontres, les deux Mayoiga présentes dans le film permettent aux héroïnes de se ressourcer et de se créer de nouveaux repères.
L’esprit démoniaque qui s’impose en s’abreuvant des frustrations et de la peine des habitants vient alors créer un
enjeu de taille : il faut combattre cette allégorie de la souffrance post-catastrophe et aller de l’avent.
Réalisateur : Shinya KAWATSURA
Storyboarder, directeur d’animation et réalisateur. Parmi ses nombreux travaux, on note les séries TV Meine Liebe Wieder (2006), Non Non Biyori (2013), Sagrada Reset (2017) ainsi que le film Non Non Biyori : Vacation (2018).
Bande-annonce :
source : Les Films du Préau