Milvus a écrit:dukyduke a écrit:Sortant désormais des animés en DVD, je dois dire que la chose la plus exaspérante est l'avis de ceux qui ont tout vu et trouvent que "c'est nul à la fin". Quand on a regardé de manière totalement illégale, il serait de meilleur ton de faire profil bas et de ne pas donner son avis à tout va, surtout quand un éditeur va proposer la série.
Je pense que ce genre d'attitude est tout simplement due au fait que les gens n'ont jamais eu l'habitude de payer systématiquement pour regarder une oeuvre audiovisuelle, et ce bien avant internet.
Ma petite théorie :
Malgré la redevance et les abonnements au cable/satellite, regarder un film ou une série à la télé est le plus souvent perçu psychologiquement comme quelque chose de gratuit. On paye pour un service, on paye un taxe, mais on ne paie pas l'oeuvre elle-même. D'où la transposition intuitive, mais hélas fausse, de cette idée de gratuité de l'oeuvre vers internet : tant qu'on paie le service, l'accès gratuit aux oeuvres qui y sont disponibles est perçu comme allant de soi. Problème : les ayants-droits ne sont pas rémunérés dans ce cas, ça fait du manque à gagner et ça met en péril la filière.
Bref, payer pour une oeuvre audiovisuelle a toujours été une exception pour le consommateur depuis des décennies. Ceci au travers de deux possibilités : le cinéma, qui présente des nouveautés dans un cadre spectaulaire et inimitable, et la vidéo (VHS, DVD...) qui concerne normalement ses oeuvres préférées.
Il y a donc deux possibilités si on regarde le problème au tarvers de cette théorie : modifier les habitudes des gens en leur faisant passer l'idée que l'acces à une oeuvre audiovisuelle est payant par défaut, ou trouver un moyen de rémunérer les ayant-droits pour les téléchargements sur le net. Notez aussi que mon idée ne s'applique pas à la musique, aux livres, ou aux jeux vidéos, ou la percepetion psychologique du juste de prix de l'oeuvre est fort différent.
Je suis d'accord en partie seulement. La télévision par exemple n'a jamais été gratuite en soi : pour les chaînes publiques on paie la redevance et pour les chaînes privées on subit la publicité. Ne parlons pas du câble ou du sat qui font l'objet d'abonnements à un package de chaînes et services.
Dans ta logique, internet serait perçu comme un service global permettant d'obtenir tout et n'importe quoi puisqu'on a payé un accès. Mais c'est oublier que l'internaute fait une démarche consciente pour télécharger des programmes inédits en France ou existant en DVD. Il faut trouver le bon logiciel, le bon site torrent etc. Ce n'est pas comme si le visionnage était disponible depuis n'importe quel portail Yahoo ou Google. L'internaute sait qu'il commet quelque chose d'illégal à la base, même dans le cas d'adolescents un peu ras du bulbe...
Mais en soi, il y a du vrai dans ce que tu dis : les DVD d'animés ont culminé entre 2002 et 2006, à une période où la demande était extrêmement forte et l'offre à la TV réduite voire inexistante. Internet ne permettait pas encore le piratage de masse et la seule solution résidait donc dans l'achat. Même s'il y a avait des copies, il avait bien fallu que quelqu'un achète le produit édité légalement. L'animé est désormais disponible sur pas mal de chaînes de la TNT et câble (NT1, NRJ12, Virgin 17, MCM, Game One, Nolife...) et sans doute qu'une partie de la population se satisfait de cela.
Mais imaginons que le même phénomène se produise au Japon et que les gens achètent d'acheter les DVD, puisque tout est disponible sur internet : sachant que les OAV sont faites pour la vidéo, et que 60% des revenus des animés produits viennent de la vente DVD, cela voudra dire qu'il n'y aurait alors plus d'industrie.
Il en va de même pour les fameux "direct-to-video" américains qui proposent des films de plus ou moins bonne qualité pour les vidéo club. Si la situation était la même qu'en France, cela représenterait tout un pan de l'industrie cinématographique qui s'éteindrait.
La France ne connaissant pas de production faite pour la vidéo, il est difficile de faire prendre conscience aux gens que pirater Transformers le film n'est pas comme pirater Claymore : dans le cas du dernier titre, chaque achat compte...