CINEMA : Astro Boy au cinéma le 09 Décembre 2009

[Mitch69]

Le film librement adapté du manga d'Osamu Tezuka arrive au cinéma en France le 09 Décembre 2009 et est distribué par SND (filiale de M6).

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[Nemo]

Je pense que j'irai le voir avec ma fille. La bande annonce est plutôt pas mal et ça paraît moins gnangnan que la série d'origine (heureusement !).

[Zêta Amrith]

La bande-annonce est plutôt pas mal et ça paraît moins gnangnan que la série d'origine (heureusement !).

Qu'entends-tu par la série d'origine ?

[Nemo]

Je parle de la plus vieille des séries diffusées en France, dans les années 80. Je sais que ce n'est pas la série originelle, mais c'était quand même bien gratiné.
Sinon, j'avais jeté un coup d'œil rapide à la série la plus récente datant d'il y a quelques années, et c'était nettement mieux que la "vieille" série dont je parle.

[rdayen]

vu dimanche et ca vaut le coup

bon c est enfantin mais c est le but
en tout cas mon fils de 8 ans a adoré

c est très bien fait

et on voit tous les perso célébères (dont Tezuka un des médecins

[Baboo]

J'ai vraiment bien aimé moi aussi, et l'esprit du manga est respecté.
D'ailleurs, on voit deux fois Tezuka, en assistant de Tenma.

[Gemini]

Pour ce film, je me méfie. Je verrai ce qu'en disent Black Jack ou Zeta avant de jeter mon fric en l'air ^^

[blackjack78]

Tu peux toujours attendre avant que j'aille le voir....

[Gemini]

Je vois que je ne suis pas le seul à me méfier

[Zêta Amrith]

C'est surtout la présence de Hyoutan-Tsugi - la marque de fabrique du Maître - dans plusieurs séquences qui semble attester de la présence dans le staff de consultants venus de Tezuka Production. Dommage qu'ils n'aient pas poussé le Star System plus loin que l'alibi et qu'on les ait cantonnés à la légitimation style "Que voudraient voir les japonais dans le teaser ?" ou "Est-ce que ça ne va pas contre l'idéologie de Tezuka ?".

Il faudrait vraiment que je me fasse violence pour aller voir ce film. En même temps je me sens un peu obligé.
Quoiqu'il en soit, la review un peu spoilerisante de Ada de Tezuka In English est suffisante pour imaginer le contenu : un film enfantin, qui remplit son rôle de ce côté, et qui résume le fond politique du manga à la présence d'un méchant politicien qui aime la guerre. Ca a l'air d'être un mega-épisode inspiré de la série de 1980 - et pas vraiment des segments, notamment le dernier écrit en cachette par Tezuka himself, qui défiaient courageusement les exigences imposées par la chaîne - mais comparativement à la densité du manga et de la série de 2003 une pichenette vouée à disparaitre, type Kung-Fu Panda, comme neuf films 3D sur dix.

[Zêta Amrith]

L'esprit du manga est respecté

Nawak.
Astro et ses potes qui écrasent un robot sans faire exprès et le premier qui répond "Oups désolé !" c'est l'esprit ?

Donc j'ai vu le bousin pour faire plaisir à Gemini. Je m'y suis rendu avec les meilleures intentions du monde - du genre "Si c'est bien admets-le sans tergiverser". J'étais littéralement le seul barbu dans une salle peuplée uniquement de mioches de quatre à huit ans et de leurs mères. Autant dire que je me suis senti assez piteux et que la tentative d'enthousiasme menée jusqu'alors s'est aussitôt dissipée. Mais bon voilà.

Bref, ce n'est pas un bon film.
Je ne parle même pas de la fidélité à l'oeuvre originale ou quoique ce soit, je dis qu'en tant que tel, pris indépendamment, ce n'est pas un bon film. Ou disons que c'est un film correct, tout au plus si tant est que l'on soit d'humeur affable. L'ambition est inexistante, le rythme assez poussif, les graphismes souvent vides ou odieux - la tête d'Astro fait deux fois celle des autres enfants ce qui est régulièrement ridicule à défaut d'être intentionnel - et les combats sont tous parsemés de gags niveau Dreamworks qui les désamorcent un par un. Rien ne semble jamais se jouer, tout est pris à la légère en permannce. Quant au méchant super-méchant, une caricature de George Bush à laquelle on aurait greffé la tête de Michel Rocard version Bêbête Show, il est traité avec un manichéisme à ce point exagéré que l'on soupire occasionnellement devant ce cliché ambulant et la morale assénée au marteau-piqueur par le scenario - cette morale consistant bien évidemment à rappeler que la guerre c'est mal. Ce qui devait être un hommage à une oeuvre pré-existante est ainsi réapproprié par IMAGI qui l'utilise pour critiquer l'administration américaine, une initiative que chacun pourra juger de lui-même. Certes, David Bowers essaie tant bien que mal d'inclure tous les thèmes de prédilection du manga - l'écologie à travers une division MetroCity/Surface piochée dans GUNNM et qui n'a rien à faire là, ou la recherche d'une appartenance - mais l'on ne parvient pas tout à fait à saisir comment le film peut paraître aussi inerte et mou du ventre en ayant tant de choses à évoquer. Techniquement deux fois moins abouti que le TMNT issu du même studio, on y guette avec ferveur la moindre moment d'intensité mais le film nous laisse vite comprendre que ce dernier ne viendra jamais. Ceux qui ont comparé le film à Kung-Fu Panda pour déconner ne sont pas si éloignés de la vérité, il s'adresse sans conteste au même public.

S'agissant de ce qui m'intéressait le plus, la loyauté vis-à-vis du manga d'Osamu Tezuka... il est clair que le compte n'y est pas. Certes, je ne m'attendais pas à voir des robots jetés dans des charniers dans ce qui est fondamentalement un film pour enfants, mais le réalisateur passe complètement à côté de son sujet en limitant la discrimination appliquée aux robots à telle ou telle zone. De même, l'élasticité des lois de la robotique y est décuplée, au prix de leur irrémédiable fatalité - l'asservissement en est réduit à alimenter les fougues de quelques robots arriérés fans de Lénine (!) qui en rajoutent encore dans l'overdose d'humour yankee. Le produit est hyper-américanisé, depuis Astro en jeans tout au long du film - en dehors de deux scènes - pour motif non-avoué de puribonderie excessive, en passant par ses expressions du genre "C'est trop cool !", "T'as encore rien vu !", "Astro Boy pour vous servir !", ses connaissances acquises et ultra-poussées en physique qui en font presque un geek, et autres dialogues du parfait petit teenager californien en lieu et place du Neo-Pinocchio innocent et naïf du manga et des séries télévisées. Mettons de côté ses potes très laids et le fait que la belle relation Astro/Ochanomizu ait été jetée au placard pour favoriser le Dr. Tenma, parce que j'imagine que c'était le seul moyen de créer une histoire en 1h30 - quel dommage toutefois que le Dr. Tenma n'ait RIEN à voir avec toutes les versions connues du personnage de 1951 à 2009 et soit simplement devenu un type à peu près normal. La cruauté de l'histoire originale de Tobio, et celle du rejet d'Astro par son père, est elle aussi modifiée pour ne pas dire très édulcorée.
On tente d'acheter la clémence des fans en casant quelques rares cameos du Maître lui-même et de son Hyoutan-Tsugi - certainement à la demande de Tezuka Productions car David Bowers n'a visiblement pas le niveau requis en tezukalogie pour le faire de lui-même, et en confiant de petits rôles convenus mais à peu près conformes à Higeoyaji (Moustache) et Ham Egg, bêtement rebaptisé Tête D'Oeuf en VF mais surtout massacré par un chara-design honteux, tout simplement étranger au personnage. Ca ne va pas plus loin. Ne cherchez pas, il n'y a rien d'autre, sinon un clin d'oeil à un chapitre fondamental du manga dans les toutes dernières secondes du film.

Au final, un film que les non-fans de Tezuka jugeront correct.
Mais les autres iront de déconvenues en déconvenues.

[Nemo]

Bref, ce n'est pas un bon film.

Pour toi, adulte.
Mais c'est un excellent film pour les mômes, la première cible visée.

De toute façon, Astro, est un manga rien que pour les petiots (c'est plutôt niais et inintéressant pour les grands AMHA).

[Zêta Amrith]

Mais c'est un excellent film pour les mômes, la première cible visée.

La plupart des enfants voulaient partir.
Le rythme du film n'est pas assez vif pour maintenir leur attention.

De toutes façons, Astro est un manga rien que pour les petiots (c'est plutôt niais et inintéressant pour les grands AMHA).

Oui c'est clair, le chapitre où le révolutionnaire Blue Knight proclame la naissance de l'état indépendant Robotonia pour échapper aux brigades de MetroCity est réservé aux petiots, voire aux nourrissons. Comme celui dans lequel le militant d'extrême-droite Rock tente de faire assassiner le premier président robot au monde, soutenu par sa milice de théoriciens de la race. Comme le dernier épisode de la série de 1980 dans lequel Astro se fait greffer les jambes de son amie décédée - l'origine "alternative" de ses bottes rouges. Stanley Kubrick rêvait de faire son adaptation live du manga, il n'était sans doute qu'un grand enfant adepte de la niaiserie sous toutes ses formes. Un peu comme ce fag de Naoki Urasawa, connu d'entre tous pour sa légèreté infantile. C'est évident, il faut gommer l'héritage de Astro en matière de science-fiction mondiale et replacer cette oeuvre à la place qui lui incombe, aux côtés de Oui-Oui et Babar.

[Merlin]

Willy pourrait dire ça :

Je pense le contraire, ce n'est pas parce que tu ne peux pas tout comprendre que ce n'est pas pour toi. Tout comme un Denô Coil, Tutu est une série un peu trop complexe pour son public cible.

Ah bah il l'a dit mais pas pour la même série.

Je pense plutôt que Astro tout comme d'autres oeuvres fr, us ou jp... sont adaptées et se lisent ou se voient de manière différente à différents âges.

[Baboo]

L'esprit du manga est respecté

Nawak.
Astro et ses potes qui écrasent un robot sans faire exprès et le premier qui répond "Oups désolé !" c'est l'esprit ?

Complètement, ça n'est pas un robot "violent", et si il la provoque malgré lui, il s'excuse (comme ça arrive dans le manga).

[Zêta Amrith]

D'une part il ne se contenterait pas de s'excuser mais réparerait immédiatement le préjudice.
D'autre part dans nos cultures "Oups désolé !" avec un grand sourire ce n'est pas une excuse, c'est le contraire.

Mais il ne faut pas chercher bien loin, Tobio - rebaptisé Toby - et son alter-ego Astro ont treize ans dans le film.
Or, Astro transformé en adolescent ne peut pas être Astro.

[Montrer] Spoiler

Déjà qu'on a du mal à croire en l'ineptie qui veut que Astro soit le nom choisi non pas par Astro lui-même, non pas par le Dr. Tenma ou même par le Dr. Ochanomizu mais par trois robots débiles inventés de toutes pièces par David Bowers... c'est juste affligeant, comme d'avoir substitué à l'accident de voiture de Tobio l'incident du Pacificateur, lequel remplace la culpabilité psychologique originelle du Dr. Tenma par une culpabilité de fait.

[Nemo]

Oui c'est clair [...]

Ce n'est pas parce que les thèmes abordés peuvent être durs ou réalistes, que ce n'est pas que pour les enfants. Le pays des Bisounours, c'est un peu fini depuis longtemps dans les thèmes abordés. Astroboy est une œuvre pour les enfants, même si tu arriveras sans problèmes à transposer beaucoup de scénario dans des situations réalistes et/ou adultes. Dans Oui-oui, aussi, on peut arriver à faire le parallèle avec la vraie vie des grands, hein... et c'est aussi une série très réussie pour les (tout-)petits.

[Zêta Amrith]

Ce n'est pas parce que les thèmes abordés peuvent être durs ou réalistes, que ce n'est pas que pour les enfants.

Il y a une forte différence entre dire "C'est pour les enfants", un commentaire plutôt objectif eu égard à la revue dans laquelle le manga fut publié, et "Ce n'est que pour les enfants" suivi de "C'est plutôt niais et inintéressant pour les grands", un jugement qui lui dénote une méconnaissance de l'oeuvre. Tu me diras qu'un '"AMHA" figure en fin de phrase, et je te répondrai que pour qualifier Astro Boy de niaiserie, c'est que tu ne l'as pas lu, AMHA. Vivement la future histoire dans laquelle Oui-Oui se fera tabasser par des membres du KKK, découvrira les génocides, les prisonniers politiques, l'esclavage et où son frère sera mis en pièces. Elle deviendra culte assurément.

Quant au film, je le juge à chaud. On verra sur la durée.
Ce n'est pas un bon film, mais il n'est pas mauvais non plus. C'est juste à mille lieues de la légende.

[Nemo]

Ce n'est pas parce que les thèmes abordés peuvent être durs ou réalistes, que ce n'est pas que pour les enfants.

Il y a une forte différence entre dire "C'est pour les enfants", un commentaire plutôt objectif eu égard à la revue dans laquelle le manga fut publié, et "Ce n'est que pour les enfants" suivi de "C'est plutôt niais et inintéressant pour les grands", un jugement qui lui dénote une méconnaissance de l'oeuvre.

Je persiste est signe : AMA, Astro est une œuvre destinée aux enfants et pas aux grands. Et il est vrai que je n'en connais que les livres publiés dans le temps par Glénat, la première série télé sortie en France et quelques épisodes de la série diffusée sur France 3 il y a quelques années.
Ma fille, elle, aime beaucoup et c'est pour ça qu'on ira ensemble voir le film au cinoche.

[Zêta Amrith]

Je persiste et signe.

Sans réitèrer ton avis en matière de "niaiserie".

Et permets-moi de penser qu'une phrase telle que "Ca ne s'adresse qu'aux enfants et pas aux grands" est rapide... Lewis Carroll serait donc un auteur réservé aux gamines sous prétexte qu'il a écrit ses textes pour l'une d'entre elles ? Non, dès le départ son lectorat était avant tout constitué d'adultes amateurs de mots d'esprit. Inversement, le bon vieux Jules Verne a écrit pour les adultes mais on l'a classé contre son gré dans la littérature pour enfants pendant des décennies. Tout ça n'a pas de sens.

Ma fille, elle, aime beaucoup et c'est pour ça qu'on ira ensemble voir le film au cinoche.

Ca veut dire que tu ne l'as toujours pas vu, n'est-ce pas ?
Alors d'où sort ton "C'est un excellent film pour les mômes" plus haut ?

Tu m'as l'air un peu enclin à parler sur la base de lointaines impressions.

[Nemo]

Ca veut dire que tu ne l'as toujours pas vu, n'est-ce pas ?
Alors d'où sort ton "C'est un excellent film pour les mômes" plus haut ?

Tu m'as l'air un peu enclin à parler sur la base de lointaines impressions.

C'est ton avis qui m'a fait dire ça (je réagissais principalement p/r à lui).
Tu as été très clair, et tu ne l'as aussi vu qu'à travers tes yeux d'adultes.

[Zêta Amrith]

Tu as été très clair, et tu ne l'as aussi vu qu'à travers tes yeux d'adulte.

Tu te casses trop la tête avec ton discours générationnel, un bon film est un bon film.
Astro Boy est tout au plus correct. C'est un long-métrage scolaire qui mérite la moyenne. Pas plus. Il prend le "gauchisme" de Osamu Tezuka au pied de la lettre pour marteler un prosélytisme anti-Bush d'autant plus aliénant qu'il s'adresse à des gamins, en atténuant tout le reste. Le film annule chaque effet dramatique dans les deux secondes en lançant des dizaines de gags caricaturaux dans la foulée - une pratique contre laquelle le Walt Disney de la grande époque mettait en garde. Et ce ne sont pas son design foiré ni ses décors vides, une tare répandue dans l'animation 3D mais renforcée ici par l'existence d'une oeuvre originale charmante, qui vont réhausser la chose du côté plastique.

Mon adulterie ne m'a jamais empêché d'apprécier Les Aristochats.
Parce que c'est un grand film. Beau. Rythmé. Divertissant. C'est le seul critère pertinent.

[Arion]

Tu as été très clair, et tu ne l'as aussi vu qu'à travers tes yeux d'adulte.

Tu te casses trop la tête avec ton discours générationnel, un bon film est un bon film. (...)
Mon adulterie ne m'a jamais empêché d'apprécier Les Aristochats.
Parce que c'est un grand film. Beau. Rythmé. Divertissant. C'est le seul critère pertinent.

Entièrement d'accord là-dessus. L'argument générationnel est vide de sens.

[Nemo]

Vu hier soir avec ma fille. Ma foi, c'est plutôt pas mal. Un truc sans grand intérêt pour les grands enfants non nostalgiques, mais plutôt bien fichu pour les mômes à partir de 6-7 ans.
Bref, un mignon film très bien rythmé et au propos universel pour les petiots. Du Astro pur jus quoi (dont je ne suis pas fan).

[Mitch69]

Astro Boy en DVD et Blu-Ray le 14 Avril 2010